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Actualités - CHRONOLOGIE

Un spasme cérébral serait à l'origine de l'hospitalisation d'Eltsine

Boris Eltsine a été hospitalisé non pour un simple refroidissement, mais en raison d’un «spasme violent des vaisseaux du cerveau», un problème potentiellement très grave, selon une radio russe qui a aussitôt été démentie par le Kremlin.
Selon une source médicale haut placée citée vendredi par la radio Echos de Moscou, le président russe, 66 ans, hospitalisé depuis mercredi, a eu, à une date non précisée, «un spasme violent des vaisseaux du cerveau, lié aux changements brutaux de temps, à un état de fatigue général et au surmenage».
Un neurologue parisien, qui a requis l’anonymat, a souligné que de tels spasmes pouvaient causer des hémorragies qui peuvent être extrêmement graves, car susceptibles d’entraîner une diminution du débit sanguin, voire un arrêt de la circulation sanguine.
Selon la source médicale de la radio, un refroidissement s’est ensuite ajouté à ce spasme. Mais «la situation s’arrange maintenant», a-t-elle ajouté. Cette radio a plusieurs fois donné ces derniers mois des informations inédites sur la santé de Boris Eltsine, qui se sont à chaque fois avérées ensuite exactes.
Mais le Kremlin a démenti, maintenant sa version officielle: «Ce matin (vendredi), nous avons publié les informations du concile des médecins sur l’état de santé du président. Il n’y a rien qui approche cela», a affirmé un porte-parole du Kremlin.
Les informations du concile présentaient l’état de santé de M. Eltsine comme «satisfaisant».
Elles soulignaient que sa température s’était «normalisée» et qu’il pourrait «reprendre les promenades à l’air frais samedi et dimanche à condition que sa température reste stable», des précisions confirmées par la source d’Echos de Moscou.

Des bourdes embarrassantes

Mercredi, en annonçant l’hospitalisation de M. Eltsine à Barvikha (banlieue ouest de Moscou) pour «10 ou 12 jours», son porte-parole Sergueï Iastrjembski avait affirmé que le président russe souffrait d’un «refroidissement» et d’une «infection virale respiratoire» qui menaçait de se transformer en grippe.
Jeudi, M. Iastrjembski avait catégoriquement démenti que M. Eltsine, qui a subi en novembre 1996 un quintuple pontage coronarien, ait eu un nouvel incident cardiaque comme l’avançaient certains.
Pour l’analyste Andreï Piontkowski, un problème cérébral est tout à fait plausible, le président russe ayant «déjà eu des problèmes d’alimentation sanguine du cerveau» dans le passé. «Cela expliquerait son incohérence croissante ces derniers temps, et en particulier à Stockholm, où ses problèmes intellectuels ont été flagrants».
Quelques jours avant son hospitalisation, M. Eltsine avait, lors d’une visite officielle en Suède, commis plusieurs bourdes embarrassantes. Il a notamment qualifié l’Allemagne et le Japon de puissances nucléaires et annoncé des mesures de désarmement nucléaire que son entourage a ensuite démenties.
L’état de M. Eltsine «ne peut plus radicalement s’arranger», et constitue «un facteur énorme d’instabilité politique», a ajouté M. Piontkowski. «Le pire serait qu’il alterne les séjours entre le Kremlin et l’hôpital au lieu de démissionner pour raisons de santé. Mais son entourage fera tout pour le maintenir au pouvoir», selon cet expert.
La télévision russe n’a montré aucune nouvelle image de M. Eltsine vendredi, jour du quatrième anniversaire de l’adoption de la Constitution ultraprésidentielle qu’il a lui-même inspirée. L’opposition a cité la maladie présidentielle pour renouveler ses critiques contre les très larges pouvoirs dont dispose M. Eltsine.
Jeudi, la télévision avait diffusé quelques brefs extraits, muets, d’une rencontre entre M. Eltsine et le chef de son administration Valentin Ioumachev, montrant le président russe faisant quelques pas, puis confortablement assis dans un fauteuil.
Le président devrait réapparaître dimanche. M. Iastrjembski a assuré que M. Eltsine voterait pour les élections à l’assemblée locale de Moscou, sans pour autant avoir à sortir de la maison de santé puisqu’une urne devrait y être spécialement apportée.
M. Eltsine avait déjà voté dans cette maison de santé au deuxième tour de l’élection présidentielle le 3 juillet 1996, alors qu’il venait d’avoir une crise cardiaque — alors présentée par le Kremlin comme une simple extinction de voix.

Boris Eltsine a été hospitalisé non pour un simple refroidissement, mais en raison d’un «spasme violent des vaisseaux du cerveau», un problème potentiellement très grave, selon une radio russe qui a aussitôt été démentie par le Kremlin.Selon une source médicale haut placée citée vendredi par la radio Echos de Moscou, le président russe, 66 ans, hospitalisé depuis...