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Actualités - CHRONOLOGIE

L'EDL au poteau (photos)


Que les affreux poteaux jaunes de l’EDL plantés sur tout le territoire libanais achèvent le massacre déjà bien entamé de l’environnement, c’est une lapalissade. Mais que ces piquets géants, inesthétiques, en surnombre pour des raisons évidentes et situés par endroits en dépit du bon sens, deviennent un danger public, cela relèverait du crime organisé.
L’histoire ressemble à bien d’autres inhérentes aux décisions de la Deuxième république. Celles qui font rire jusqu’à en pleurer si, toutefois, ces «messieurs» sont encore capable d’émotion.
Il y a trois mois, l’EDL décide d’équiper un quartier de la banlieue nord de ces joujoux ridicules. L’entrepreneur en plante un nombre suffisant sur un tronçon de quelques centaines de mètres et décide d’arrêter le projet pour des raisons que l’on ignore jusque-là. Le dernier de la série, dont les travaux n’ont pas été finalisés, pose problème sur plus d’un plan et présage d’un accident sérieux.
D’abord, les propriétaires d’un bien-fonds refusent de subir cette masse de ferraille devant leur enclos et, en accord avec eux vraisemblablement, l’entrepreneur le déplace un peu plus bas, au petit carrefour du coin. Un croisement de routes, dont certaines font à peine quatre mètres dans leur plus grande largeur. Cette première ineptie n’est qu’un péché mignon par rapport au reste.
On creuse donc le fossé réglementaire — en crevant au passage un tuyau d’alimentation d’eau d’un pâté de maisons — on y plante l’horrible «chose» en la fixant (provisoirement) avec deux malheureux parpaings soudés par une petite poignée de béton côté fossé et côté ferraille. Provisoirement, comme tout ce qui l’est dans ce pays. Jusqu’à ce jour, les affaires en sont encore là.
Résultat: depuis trois mois, un énorme poteau jaune panique un quartier. Un fossé, ouvert à l’air libre, est «recyclé» en poubelle flottante parce qu’un tuyau crevé coule en permanence, et personne n’ose s’en approcher de peur de faire basculer l’engin…
Révoltés, mais inquiets surtout, les riverains invoquent le ciel à chaque levée du jour afin qu’aucun poids lourd ou une tête brûlée n’échouent contre la ferraille. Le tableau n’est pas difficile à imaginer tant la catastorphe est évidente à un carrefour (de village) aussi étriqué.
Trois mois que cela dure et personne ne relève l’anomalie, le laisser-aller, le crime inconscient ou le danger tout simplement.
Trois mois, et l’entrepreneur n’a plus donné signe de vie. Jusque-là aussi, aucun fil électrique n’a été installé, Dieu merci. Et aucune initiative non plus ne pointe à l’horizon.
En attendant, la mauvaise saison risque de précipiter le malheur. Car l’eau continue à couler sur la chaussée et non plus dans les robinets, la poubelle flottante se vide et se remplit au rythme des débits quotidiens de l’OEB, les habitants continuent à prier et insulter à la fois. Serait-ce incompatible dans ce genre de situation?
Mais en attendant, par contre, on s’occupe beaucoup de présidentielles, de municipales, de milliards de devises à trouver quelque part pour les grands projets et les portefeuilles à la fois, de voyages au fin du monde, de contrats fabuleux, d’accords inespérés et de fastueuses réceptions pour arroser ces exploits.
Vies humaines, infrastructure étudiée, entreprise honnête, bien-être d’une population? Vocabulaire dépassé que tout cela en attendant les prochaines législatives. Et encore, cruelle mémoire... Et pauvre pays.

Maria CHAKHTOURA
Que les affreux poteaux jaunes de l’EDL plantés sur tout le territoire libanais achèvent le massacre déjà bien entamé de l’environnement, c’est une lapalissade. Mais que ces piquets géants, inesthétiques, en surnombre pour des raisons évidentes et situés par endroits en dépit du bon sens, deviennent un danger public, cela relèverait du crime organisé.L’histoire...