Selon des sources parlementaires, les interventions des députés étaient axées sur la gestion du ministère, son rôle sur le marché des carburants ainsi que sur le commerce qu’il entreprend. Et c’est parce que de nombreux points d’interrogation persistent toujours qu’il a été décidé de tenir cette réunion spéciale, a-t-on noté de mêmes sources.
Sans entrer dans les détails, le député Mohamed Abdel Hamid Beydoun a rapporté une partie des réserves exprimées vis-à-vis des activités du ministère. Il a ainsi relevé que la dépense des avances du Trésor accordées à ce département pour lui permettre de régulariser le marché des carburants n’est pas contrôlée par le ministère des Finances. M. Beydoun a parlé d’«infractions financières» et a vivement reproché au département de M. Fouad Siniora de ne pas jouer son rôle. «A croire que ces infractions sont devenues la règle et la régularisation d’une situation financière, une exception», a-t-il ajouté.
M. Beydoun a ensuite indiqué que les salaires des employés des raffineries de pétrole de Tripoli et de Zahrani, totalisant 10 millions de dollars par an, sont payés «à l’initiative propre du ministre (M. Chahé Barsoumian) grâce aux bénéfices que son département réalise du fait du commerce du carburant». «C’est comme si l’Etat ne reconnaît pas ces fonctionnaires et ne leur paie pas leurs salaires», a ajouté le député. Il a vivement critiqué le gouvernement pour laisser «depuis sept ans en suspens» le dossier de ces fonctionnaires. «Il ne veut prendre aucune décision: qu’il s’agisse de libérer leurs salaires et leurs indemnités ou de les licencier, ce qui fait que 10 millions de dollars sont chaque an dilapidés», a-t-il poursuivi.
M. Beydoun a ensuite reproché au ministère d’avoir «monopolisé la vente du fuel et du mazout, contrairement à une décision du Conseil des ministres, qui n’a même pas pris la peine de plancher sur cette irrégularité».
Durant la réunion, M. Barsoumian avait répondu à ce point, expliquant «les avantages» de ce monopole, d’autant, a-t-il dit, que «le compte ouvert à la Banque du Liban pour permettre au ministère de faire le commerce de ces deux matières a produit des intérêts». C’est ce que le président de la commission, M. Khalil Hraoui, a indiqué soulignant que les députés se sont tous interrogés sur le point de savoir pourquoi l’Etat ne reprend pas l’importation du carburant et ne laisse pas ensuite aux sociétés actuellement importatrices le soin de distribuer cette matière sur le marché local. Décision a été prise de reporter l’examen de cette question à la prochaine réunion.
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