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Actualités - CHRONOLOGIE

Le sommet islamique de Teheran plaide pour la levée des sanctions contre l'Irak

Plusieurs participants au sommet islamique de Téhéran ont plaidé hier pour la levée des sanctions internationales contre l’Irak lors de la première journée de ses travaux.
Parmi eux figure le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui a évoqué des sanctions «injustes» qui frappent femmes et enfants.
Devant les représentants des pays de la Conférence de l’Organisation Islamique (OCI) réunis pour trois jours, il a également réclamé la levée des sanctions contre la Libye et le Soudan.
D’autres voix se sont élevées en faveur de l’Irak, notamment celle du guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, qui a déclaré que des «millions de vies sont menacées en Irak».
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Esmat Abdel-Méguid, a réclamé que soit mis fin «aux souffrances du peuple irakien».
A l’époque chef de la diplomatie égyptienne, il avait pourtant été l’un des principaux artisans de l’alliance anti-irakienne lors de la guerre du Golfe.
Même son de cloche de la part du secrétaire général de l’OCI, Azzédine Laraki, qui a évoqué les «conséquences humaines dramatiques» de la guerre du Golfe.
A l’ouverture du sommet, les dirigeants iraniens avaient auparavant présenté deux théories contrastées de l’état du monde et de l’avenir de leur pays.
Prenant la parole devant ses pairs musulmans, le guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei — un conservateur — s’en est pris à l’Occident en général et aux Etats-Unis et à Israël en particulier, dénonçant de leur part une invasion culturelle et militaire du monde islamique.
S’adressant peu après à la conférence, le président Mohammed Khatami a souligné que la société civile islamique et son vis-à-vis occidental n’étaient pas «nécessairement en conflit et en contradiction dans toutes leurs manifestations».
«C’est pourquoi nous ne devrions jamais nous montrer sourds à l’acquisition judicieuse des réalisations positives de la société civile occidentale», a déclaré le chef de l’Etat iranien, un modéré élu en mai dernier.
Ces deux discours illustrent l’intensité du débat interne qui se déroule en Iran sur l’avenir de la révolution islamique.
Pour l’ayatollah, «la civilisation matérialiste occidentale oriente tout un chacun vers le matérialisme, et sont considérés comme les plus grandes aspirations l’argent, la gloutonnerie et les désirs charnels».
Parmi les auditeurs de l’ayatollah figuraient nombre de monarques et de souverains, de présidents et de premiers ministres de pays qui ont longtemps redouté la contagion chez eux de la révolution islamique qui a emporté l’Iran en 1979.
Par contraste, le président Khatemi a mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue entre nations, de nature à favoriser une compréhension approfondie des unes et des autres.
«La paix et la sécurité ne sont possibles que si l’on comprend pleinement non seulement la culture et la pensée, mais également les préoccupations et les traditions des autres».
Pour le président iranien, en dépit des efforts du monde politique américain en vue d’imposer sa volonté aux autres, un monde multipolaire est en train de naître.
«A nos yeux, un nouvel ordre fondé sur le pluralisme est en train de prendre forme dans le monde qui, à Dieu ne plaise, ne sera pas le monopole d’une unique puissance», a-t-il dit.

«Slogans scandaleux»

Répondant aux deux dirigeants iraniens, le prince héritier Abdallah, la plus haute personnalité séoudienne à se rendre en Iran depuis la révolution, a souligné que le monde assistait à une renaissance de l’islam, mais que les dérives du fondamentalisme islamique montraient que la communauté musulmane devait remettre de l’ordre dans ses rangs.
«Le monde musulman souffre toujours d’un état de fragmentation et de coupure et subit le pire du fait d’un militantisme répandu qui fait couler le sang innocent de musulmans au nom de l’islam», a déclaré le prince héritier dans son discours.
«Les slogans de ces militants sont scandaleux et n’ont rien de commun avec l’islam, son esprit de justice et de tolérance».
Le huitième sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui rassemble 55 Etats ou territoires représentant un cinquième de l’humanité, s’est ouvert par la lecture de versets du Coran.
Le sommet, qui durera trois jours, fait suite à ceux qui avaient eu lieu en 1969 à Rabat, en 1974 à Lahore, au Pakistan, en 1981 à Taëf, en Arabie Séoudite, en 1984 à Casablanca, en 1987 à Koweit, en 1991 à Dakar et en 1994 de nouveau à Casablanca.

Plusieurs participants au sommet islamique de Téhéran ont plaidé hier pour la levée des sanctions internationales contre l’Irak lors de la première journée de ses travaux.Parmi eux figure le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui a évoqué des sanctions «injustes» qui frappent femmes et enfants.Devant les représentants des pays de la Conférence de...