Le premier ministre Rafic Hariri a remis vendredi une lettre en ce sens au délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Liban Jean-Jacques Frésard, qu’il recevait pour la deuxième fois en moins de 36 heures, a-t-on ajouté de même source.
Beyrouth a en fait rejeté une proposition du gouvernement israélien qui proposait d’élargir 30 Libanais détenus dans les prisons israéliennes et dans celle de Khiam (zone occupée par Israël), a-t-on précisé.
Le Hezbollah, qui possède les restes d’un des 12 soldats israéliens tués le 5 septembre lors du débarquement raté à Ansariyé, à 30 km au nord de la zone occupée, réclamerait la libération de deux dirigeants intégristes chiites, selon des sources informées.
Il s’agirait de cheikh Abdel- Karim Obeid, enlevé par un commando israélien en 1986 au Liban-Sud, et de Moustapha Dirani, kidnappé dans des conditions similaires en 1993 dans la plaine orientale de la Békaa.
«Le seul canal sérieux de négociations est établi avec le CICR qui bénéficie du soutien actif mais discret de la France», selon une source proche du dossier.
M. Hariri a reçu vendredi l’envoyé spécial russe permanent pour le Proche-Orient Viktor Possouvaliouk, qui avait évoqué plus tôt avec le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, un échange de prisonniers entre le Liban et Israël.
M. Possouvaliouk, qui s’était rendu dans la semaine en Israël dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient, a fait part du désir de son pays de jouer un rôle dans un éventuel échange, mais Beyrouth a préféré s’en tenir au canal du CICR, affirme la source proche du dossier.
«Il s’agit d’une question très délicate dont nous comprenons le caractère humanitaire, et nous sommes prêts à apporter notre aide dans la mesure de nos possibilités», avait déclaré M. Possouvaliouk.
Quelque 300 Libanais, des combattants anti-israéliens ou des personnes soupçonnées de coopérer avec eux, sont détenus depuis des années par Israël, dont plusieurs sans jugement.
Dimanche, dans une déclaration à la radio cheikh Nasrallah a estimé que la France était «le pays le mieux habilité à garantir un éventuel accord d’échange».
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