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Actualités - CHRONOLOGIE

Immortalité et abus techniques : les télévisions en question Les directeurs des médias convoqués par Hariri et sermonnés sur l'anarchie qui règne sur les canaux


Anarchie morale sur certains canaux, piratages et vols de programmes, tours de passe-passe technologiques, il a été question de tout cela, hier, au cours de la réunion qui a groupé, au domicile du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, les propriétaires et directeurs de télévision MM. Jean-Claude Boulos (Télé-Liban), Pierre Daher (LBCI), Gabriel Murr (MTV), Nadim Mounla (Future), Nayef Krayem (Manar) et Mouaffak Harb (NBN), en présence du ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, du directeur de ce ministère, M. Mohammed Obeid, du président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) Sami Chaar, et du conseiller du président du Conseil Nohad Machnouk. Selon une source proche de la réunion, les propriétaires et directeurs convoqués «ont plus écouté que parlé», et ont pris acte d’une sévère mise en garde, où la menace de suspension des émissions, et même d’un retrait de la licence, ont été brandies.
Selon un responsable ayant participé à la réunion, il s’agissait de mettre de l’ordre dans un secteur encore peu réglementé, où des émissions incendiaires abordant des sujets de société ont soulevé de très vives protestations, au sein de la «majorité morale».
Dans un esprit de respect des «valeurs de la société libanaise», les télévisions ont été sollicitées de ne pas multiplier les émissions susceptibles de provoquer des remous dans l’opinion, des dossiers à connotation sexuelle (viol, inceste, adultère), dont certains aspects sont proprement scabreux, se prêtant mal à une grande audience.
Les télévisions ont également été sollicitées de ne pas programmer des films de violence et de sexe, et d’utiliser des indications claires, carrés blancs et autres, destinées à guider les parents dans le choix des films que leurs enfants sont autorisés à regarder. Il a également été question de tranches horaires, et d’éviter que les heures réservées aux enfants et aux jeunes soient émaillées de spots publicitaires et d’annonces sexuellement provocatrices.
Par ailleurs, et selon les indications du ministre de l’Information, les propriétaires de télévisions ont été invités à arrêter le piratage des films et des photos et à respecter les droits d’auteurs; à ne ne pas utiliser les canaux réservés à la chaîne publique et de pas empiéter sur les canaux d’autres chaînes; enfin à respecter la loi sur l’audiovisuel.
Toutefois, à ce niveau, il a été convenu d’accélérer la publication du «plan directeur» technique, permettant de déterminer la capacité de l’espace hertzien, à la lumière des progrès technologique réalisés ces dernières années, et de la découverte de la «diffusion numérique», sur un seul canal, de plusieurs programmes que l’on peut recevoir moyennant un décodeur. Ce plan directeur verrait le jour dans les semaines qui viennent, a promis le ministre de l’Information.
M. Sabeh a opposé un démenti catégorique à toute velléité gouvernementale d’imposer, sous une forme ou une autre, une censure politique préalable sur les programmes diffusés, se contentant de réclamer le respect de la loi. Il a souligné que la réunion avait un caractère «consultatif», et a estimé que les télévisions présentes «respecteront les orientations définies» au cours de la réunion, et que le CSA et le ministère de l’Information ont déjà tracées.
La réunion du chef du gouvernement avec les représentants des télévisions avait été précédée d’une réunion préparatoire, samedi, avec le ministre de l’Information, à l’issue de laquelle M. Sabeh avait rappelé aux propriétaires de télévisions que la loi 387/94 et le décret-loi 7997 du 29 février 1996 réglementent les émissions télévisées, notamment en ce qui concerne le respect de la moralité publique et les émissions pour jeunes.
La semaine dernière, un talk-show de Télé-Liban, «Nass Min Zahab», avait été arrêté en pleine émission après un entretien avec un artiste qui s’était présenté comme «bisexuel».

Anarchie morale sur certains canaux, piratages et vols de programmes, tours de passe-passe technologiques, il a été question de tout cela, hier, au cours de la réunion qui a groupé, au domicile du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, les propriétaires et directeurs de télévision MM. Jean-Claude Boulos (Télé-Liban), Pierre Daher (LBCI), Gabriel Murr (MTV), Nadim Mounla...