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Actualités - DISCOURS

Inaugurant la 41e exposition du livre arabe Hariri critique l'opposition non constructive


«Nous avons affaire à trois genres d’opposition, la première crée de toutes pièces des faits inexacts et tente d’installer dans le pays un courant de suspicion et d’inquiétude, la seconde essaie d’exagérer certaines petites erreurs véritables et tente de les exploiter et seule une troisième reste capable de formuler des remarques objectives que nous accueillons avec confiance car elles sont issues d’une volonté sincère de redressement».
C’est le président du Conseil M. Rafic Hariri qui a tenu ce discours hier lors de la cérémonie d’inauguration de la 41e exposition du livre arabe, organisée par le Club culturel arabe au centre «Expo-Beyrouth».
Etaient notamment présents à cette cérémonie les ministres Ali Harajli, Farouk Barbir, Fouad Siniora, Bahije Tabbarah, Fawzi Hobeiche, Omar Meskaoui, Béchara Merhej, les députés, Bahia Hariri, Hussein Yatim, Abdallah Kassir, Ismaïl Soukkarié, Baha’eddine Itani, Jamil Chammas, Mohammad Raad, Michel Pharaon, Mohammad Youssef Baydoun, le mohafez de la capitale Elias Saba, le directeur de l’ANI Rafic Chélala, le président du CDR, Nabil el-Jisr, ainsi que de nombreux diplomates arabes et occidentaux.
Après avoir félicité les organisateurs de l’exposition pour leurs efforts, M. Hariri a évoqué le plan de redressement, approuvé dernièrement en Conseil des ministres et qui a «ramené le calme au pays».
«La stabilité politique est essentielle pour toute nation, à preuve la vague d’inquiétudes qui a traversé le pays ces derniers jours vite balayée par les différentes mesures décidées en Conseil des ministres, notamment le plan de redressement dont l’étude se poursuivra à la Chambre» a précisé le président du Conseil.
Poursuivant son raisonnement , M. Hariri a affirmé devant les officiels et la foule, venue nombreuse à cette cérémonie, que «les mesures adoptées permettront au pays de dépasser la crise dans laquelle il s’est trouvé suite à une conjoncture régionale».
«Toute action politique transparente doit être issue des institutions étatiques, c’est dans ce sillage que nous devons inscrire les dernières décisions adoptées en Conseil des ministres. Ces mesures se chargeront de mettre le pays sur la voie de sortie de la crise dans laquelle les conjonctures à répétition, régionales et internationales, l’ont jusqu’ici confiné» a précisé M. Hariri.
Le président du Conseil s’est, encore une fois, déclaré confiant dans les Libanais qui réalisent parfaitement que la phase que traverse leur pays est «délicate» et qu’ils ont à soutenir leurs institutions pour réussir «le mouvement de redressement qu’ils ont déjà entamé et qu’ils doivent réussir».
«Nous avons traversé des situations plus délicates que celles que nous vivons actuellement, nous avons eu à affronter des problèmes économiques et sociaux plus compliqués. Vous êtes informés au quotidien des difficultés que nous avons que ce soit au niveau de notre déficit budgétaire ou au niveau de la dette publique et de son service. Et malgré tout, la croissance se maintient et nous enregistrons quotidiennement des progrès malgré une situation régionale sombre et qui suscite l’inquiétude» a encore ajouté M. Hariri.
Et pour illustrer cette confiance dans l’économie du pays et à laquelle il a appelé ses concitoyens à se rallier, le président du Conseil a évoqué le séisme monétaire qui secoue actuellement certaines monnaies et qui a épargné le Liban.
«Si notre monnaie est restée à l’abri de toutes ces turbulences qui secouent beaucoup de places financières et monétaires mondiales c’est précisément à cause de l’ensemble des mesures que les responsables ont adoptées depuis plusieurs années» a conclu M. Hariri.

Affirmations inexactes

Jeudi soir, M. Hariri s’était longuement employé à défendre la politique qu’il a menée depuis 1992 dans un discours prononcé lors d’un dîner offert au Coral Beach par la Ligue du travail et du développement.
Etaient présents à ce dîner notamment les députés Adnan Arakji, Michel Pharaon, Khaled Saab, Sélim Diab, Bahaeddine Itani et Ghassan Matar, des représentants du mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani et du Conseil supérieur chiite cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, ainsi que les archevêques maronite et grec-catholique de Beyrouth Boulos Matar et Habib Bacha.
Le chef du gouvernement a en particulier cherché à répondre à ses détracteurs qui lui reprochent d’avoir dès son arrivée au pouvoir trop misé sur la paix au Proche-Orient dans l’élaboration de sa politique économique. «Je sais que certains disent: le président Hariri a parié sur un règlement (régional) et pour cela, a lancé un énorme chantier de reconstruction qui a coûté des centaines de millions de dollars au pays. Comme la paix semble lointaine, il nous a placés dans une situation problématique», a-t-il déclaré.
«Ces affirmations sont inexactes», a ajouté M. Hariri. «Revenons un peu en arrière et supposons que, lorsque j’ai pris mes responsabilités (de premier ministre) en 1992, il n’y avait pas de processus de paix et que personne ne parlait de paix. Qu’était censé faire Rafic Hariri ou n’importe qui d’autre? Le pays sortait d’une guerre, l’infrastructure était détruite et tout avait besoin d’être réhabilité ou reconstruit. Il fallait donc reconstruire. Certes, s’il y avait eu un règlement au Proche-Orient, la vague d’optimisme aurait été plus grande. Mais, en même temps, nous aurions eu à affronter d’autres problèmes et d’autres défis. Cependant, nul ne peut affirmer que nous nous sommes précipités dans la reconstruction parce que nous avons misé sur un tel règlement», selon lui.
Soulignant que le Liban a traversé des circonstances difficiles, il a estimé que beaucoup «auraient pu désespérer de cette patrie». «Je ne l’ai pas fait personnellement et je suis convaincu que le Liban finira un jour par se remettre sur ses deux pieds», a-t-il assuré.
«Je sais que les Libanais se posent beaucoup de questions sur la situation du Liban et son avenir, sur sa souveraineté et son indépendance, sur le processus de paix, sur les problèmes économiques et financiers, la dette publique, le déficit budgétaire, et sur les élections municipales avec la polémique qui s’est développée autour de la question des nominations», a-t-il relevé.
Pour lui, «la situation politique dans le pays n’est pas facile. Il y a des citoyens au pouvoir, d’autres qui sont des opposants à l’intérieur du système et d’autres encore qui font de l’opposition hors du système. Ces derniers se sont placés dans une situation d’isolement à l’égard du système, du pays et de tout ce qui se passe. Quoi que nous fassions, nous n’arriverons jamais à les satisfaire, que ce soit bon ou mauvais».
«L’opposition constitue une partie essentielle de la vie politique dans tout régime démocratique. Nous sommes pour cette opposition et nous souhaitons qu’elle agisse sur des bases nationales et non personnelles et qu’elle pose les problèmes objectivement et scientifiquement», a ajouté M. Hariri.
Quant aux piliers du pouvoir, «il arrive qu’ils soient souvent d’accord entre eux et, à d’autres moments, en désaccord sur certaines questions». Selon lui, de telles divergences «peuvent être gênantes mais elles ne doivent pas susciter l’inquiétude des gens, car ces désaccords ne durent pas longtemps. C’est comme cela que nous avons vécu durant les cinq dernières années. Nous ne pouvons pas empêcher que les gens soient gênés du fait des divergences politiques, mais nous sommes en mesure de leur demander de ne pas céder à l’inquiétude».
Le premier ministre a en outre estimé que «les affirmations de certains selon lesquels l’économie libanaise allait s’effondrer d’un jour à l’autre sont fausses». «Ce ne sont pas des informations basées sur des données objectives, ce sont des souhaits», a-t-il dit.
Il a assuré que les élections municipales allaient avoir lieu et que le gouvernement allait poursuivre sa politique en faveur du retour des populations déplacées, indiquant que des crédits seront alloués à ce dossier dès après l’adoption de la loi sur le budget 1998.
M. Hariri a conclu en affirmant qu’à l’occasion de ses voyages à l’étranger, il constatait que la confiance des responsables étrangers dans l’avenir du Liban était «plus grande que celle de certains Libanais».
«Nous avons affaire à trois genres d’opposition, la première crée de toutes pièces des faits inexacts et tente d’installer dans le pays un courant de suspicion et d’inquiétude, la seconde essaie d’exagérer certaines petites erreurs véritables et tente de les exploiter et seule une troisième reste capable de formuler des remarques objectives que nous accueillons avec...