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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington s'emploie à calmer le jeu au Liban L'ambassadeur américain a visité hier le Q.G. de la FINUL


L’heure semble être, pour l’instant, à l’apaisement et au consensus. Les hautes sphères du pouvoir auraient été saisies d’un «mot d’ordre» en ce sens, transmis par les décideurs aussi bien régionaux qu’internationaux. En termes plus clairs, Washington serait favorable à une triple trêve au Liban, sur les plans politique, économique, et — surtout — sécuritaire. Une triple trêve de trois mois (plus particulièrement au Liban-Sud) qui devrait permettre à l’Administration américaine de plancher, dans un climat de quiétude, sur le dossier de la situation interne en Israël, sous l’angle de la politique suivie par le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu.

Washington serait déterminé à faire avancer le processus de paix au Proche-Orient (comme oN a pu le lire par ailleurs). Dans ce cadre, les dirigeants américains se seraient donné jusqu’à février ou mars prochains pour sortir de l’impasse actuelle en amenant le gouvernement de M. Netanyahu à assouplir quelque peu sa position concernant le contentieux avec les Palestiniens et l’axe libano-syrien.
Afin d’aboutir à un tel objectif, les Etats-Unis œuvreraient en vue d’une trêve sécuritaire et même politico-économique sur la scène libanaise dans le but d’éviter tout dérapage qui serait susceptible de mettre en péril les efforts US visant à donner un nouveau souffle à la dynamique de paix, par le biais du traitement du «cas Netanyahu».
A l’évidence, cette volonté d’apaisement concerne plus particulièrement le Liban-Sud. Un indice significatif est apparu hier même sur ce plan: l’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones, a en effet effectué dans la matinée une visite très remarquée au quartier général de la FINUL, à Naqoura. M. Jones, qui s’est rendu à Naqoura à bord d’un hélicoptère de l’ONU, a notamment conféré avec le commandant de la force onusienne, le général Joji Khonnerte, en présence du porte-parole de la FINUL, M. Timor Goksel. Il s’agit de la première visite d’un ambassadeur américain au Liban-Sud depuis 1982.
Par ricochet, ce qui est présenté dans les cercles du pouvoir comme un «forcing» US sur le plan régional se serait fait ressentir au niveau de la conjoncture purement locale. Dans les milieux loyalistes, on indique, à titre d’exemple, que le premier ministre Rafic Hariri aurait exprimé des réserves au sujet de certains points du programme d’assainissement administratif et financier, notamment pour ce qui a trait à la diminution du nombre de ministères et à la fusion entre certains organismes étatiques. M. Hariri est cependant passé outre à ces réserves afin de maintenir un climat d’entente et de concorde entre les pôles de la «troïka», de manière à obtenir le vote du projet de Budget dans les limites requis.
C’est probablement dans ce même contexte que s’inscrit l’approbation, hier, par la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice du principe des nominations lors des élections municipales prévues pour le printemps prochain. Ce projet de désignation était fortement contesté dans de nombreux milieux parlementaires. Sous l’effet de la baguette magique, il a cependant été approuvé hier par les membres de la commission de la Justice sans trop de discussions et de contestation (VOIR PAGE 4).
Mais plus important encore, comme indice de la volonté d’apaisement, est la décision du chef de la «révolte des affamés», cheikh Sobhi Toufayli, de geler quelque peu son mouvement de contestation. Le directoire de la «révolte des affamés» a ainsi annoncé hier qu’il suspendait les manifestations qui devaient avoir lieu les 14 et 15 décembre. Il a, en outre, «autorisé» à nouveau les députés et les ministres de la Békaa à se rendre dans la région.
La «bombe Toufayli» paraît être, ainsi, provisoirement désamorcée, ce qui contribuera sans aucun doute à calmer le jeu sur la scène locale. Reste à savoir si la trêve évoquée dans les cercles du pouvoir — et qui serait voulue par Washington — se fera réellement sentir dans la région méridionale du pays.
L’heure semble être, pour l’instant, à l’apaisement et au consensus. Les hautes sphères du pouvoir auraient été saisies d’un «mot d’ordre» en ce sens, transmis par les décideurs aussi bien régionaux qu’internationaux. En termes plus clairs, Washington serait favorable à une triple trêve au Liban, sur les plans politique, économique, et — surtout —...