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Actualités - CHRONOLOGIE

Assainissement financier et administratif Le cabinet approuve le plan de la troïka Le CDR chargé de construire un réseau d'adduction d'eau dans la région de Baalbeck-Hermel

Comme prévu, le Conseil des ministres a examiné hier le plan d’assainissement administratif et financier mis au point par les trois présidents, et l’a approuvé dans ses grandes lignes. Des décrets et des projets de lois destinés à le mettre en vigueur paraîtront bientôt.

Rendant compte des travaux du Conseil des ministres, M. Bassem el-Sabeh (Information), a déclaré que le plan d’assainissement a été approuvé «à l’unanimité». Le ministre des Affaires étrangères a tenu, toutefois, à exprimer ses réserves au cours de la réunion, apprend-on de source informée, notamment en ce qui concerne l’emprunt extérieur de deux milliards de dollars envisagé par M. Hariri pour substituer à une partie de la dette interne, une dette externe moins coûteuse (le taux d’intérêt sur la Livre se situe entre 17 et 19%), et dont le remboursement est plus étalé dans le temps.
A l’exemple de nombreux experts, M. Boueiz redoute qu’une réévaluation du dollar par rapport à la livre libanaise ne vienne ruiner les avantages de ce qui a été décrit comme une «acrobatie financière», et aggraver la dette, au lieu de la réduire.
A l’issue de la séance, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, est intervenu pour expliquer en public les avantages de ce qu’il appelle une «restructuration» d’une partie de la dette publique, une opération financière qui devrait économiser au Liban, en un an, quelque 160 millions de dollars. Ceci ne manquera pas de se répercuter positivement, selon lui, sur le déficit budgétaire.
L’autre avantage de cette restructuration, a dit M. Hariri, sera de permettre à des fonds en livres libanaises d’être disponibles sur le marché interne (3.200 milliards de L.L. environ) ce qui réduira le taux d’intérêt sur la livre et aura également des effets positifs sur le service de la dette publique.
Outre le plan d’assainissement, qui prévoit une réduction significative des dépenses publiques, le gouvernement, parant au plus pressé, a décidé de confier au CDR l’exécution d’un plan de développement du réseau d’adduction d’eau dans la région de Baalbeck-Hermel, à partir des eaux du Yammouné et de Borghoche.
La région de Baalbeck-Hermel est le berceau d’un mouvement de désobéissance civile conduit par cheikh Sobhi Toufayli, ancien secrétaire général du Hezbollah, rappelle-t-on.
Le gouvernement a par ailleurs confié à une commission ministérielle présidée par M. Bahige Tabbarah (Justice), le projet de loi sur les loyers qui doit réglementer ce secteur après l’expiration, à la fin de l’année, de la loi d’exception actuelle.
Il a également prorogé d’un an le mandat du directeur général des FSI, le général Rafic Hassan, et celui du chef de la Sûreté de l’Etat, le général Nabih Farhat.
Dans le cadre d’un plan visant à restructurer le secteur de la santé, le gouvernement a enfin décidé de réduire de 136 à 76 le nombre d’hôpitaux sous contrat avec l’Etat.

Le plaidoyer de Hariri

Pour en revenir au plaidoyer en faveur d’un emprunt en devises, M. Hariri a mis en valeur l’avantage d’une «restructuration de la dette publique», qui s’élève en ce moment à 15.000 milliards de L.L.
Tout en assurant qu’en aucun cas, la dette externe ne devait dépasser les 50% de la dette publique, et compte tenu du fait que les ressources du Trésor proviennent à 55% environ des douanes et du téléphone, qui sont facturées en devises, M. Hariri estime que le pays continuera d’être «dans la sécurité financière», tant que sa dette externe restera dans les limites indiquées.
«Nous n’avons pas le choix, a souligné le chef du gouvernement. L’Etat doit effectuer certaines dépenses, et dispose de recettes inférieures à ses besoins. Il a donc besoin d’emprunter pour couvrir ses besoins, qui sont essentiellement, et contrairement à ce que l’on croit, plus des dépenses sociales, des soldes, des pensions et le service d’une dette publique accumulée, que des dépenses dans la reconstruction».
L’emprunt envisagé par M. Hariri fera passer la dette externe de 10% à 25% de la dette publique, indique-t-on.
Le problème du remboursement de la dette demeure, a reconnu M. Hariri. Mais le chef du gouvernement a minimisé ce problème, en le banalisant, et en affirmant que cela fait partie de la situation financière mondiale, tous les pays sans exception étant endettés.
Et le chef du gouvernement de rappeler qu’une taxe de 1% sur les chiffres d’affaires des sociétés, pourrait rapporter annuellement 100 ou 200 millions de dollars, et servir au remboursement de la dette, à côté d’autres moyens. M. Hariri a toutefois souligné que cette proposition n’est pas encore complète, et doit être étudiée.
Selon le chef du gouvernement, le moment est propice à une telle politique, car il existe dans le pays un consensus nouveau. Alors que l’année dernière à pareille époque, la tendance générale était à un surcroît de dépenses, aujourd’hui, le climat politique est à l’adoption de mesures d’austérité, ce qui donne de bonnes chances au plan d’assainissement financier du gouvernement de passer, a-t-il fait valoir.
Contrairement à certaines mesures d’assainissement, qui n’ont besoin que de décrets pour entrer en application (coupes budgétaires, économies sur les voyages, la consommation d’essence, l’usage des voitures officielles, etc.), le projet d’emprunt de M. Hariri doit être approuvé par un vote de la Chambre.

Entretien Berry-Hraoui

Auparavant dans la journée, le chef du Parlement Nabih Berry s’était rendu au palais de Baabda pour un entretien avec le président Elias Hraoui, consacré à l’examen des questions à l’ordre du jour du Conseil des ministres.
A sa sortie, M. Berry a déclaré à la presse qu’il avait notamment discuté avec le chef de l’Etat des projets de développement de la Békaa, et notamment des projets d’irrigation qui, selon M. Berry, devraient commencer à être exécutés avant le Nouvel-An.
Interrogé sur les garanties d’application du plan d’assainissement financier, alors que des accords antérieurs entre les responsables, comme par exemple celui portant sur la création du bureau national du médicament, n’ont pas encore vu le jour, le président de la Chambre a répondu: «L’essentiel est toujours dans l’application. Une partie de ces accords a été appliquée, l’autre est en cours».
«En ce qui concerne le bureau national du médicament, je crois qu’en l’espace de quatre jours seulement, il peut être opérationnel. C’est un projet en voie d’application», a ajouté M. Berry.
Sur la question du contrôle sur les Caisses publiques, qui avait également fait l’objet d’un accord, il a indiqué que le Parlement attendait le projet de loi que le gouvernement doit lui soumettre. «Si le gouvernement ne nous l’envoit pas, le Parlement pourra aller de l’avant avec une proposition de loi présentée à ce sujet.
M. Berry a en outre réitéré son refus de tout nouvel impôt indirect. «Il n’est pas question d’imposer le peuple. En revanche, je suis d’accord pour des impôts directs au bénéfice du Trésor», a-t-il dit.
A propos de la surtaxe sur l’essence, il a déclaré: «On en a fini avec cette histoire. Nous avons maintenant des alternatives, comme l’arrêt du gaspillage».
Comme prévu, le Conseil des ministres a examiné hier le plan d’assainissement administratif et financier mis au point par les trois présidents, et l’a approuvé dans ses grandes lignes. Des décrets et des projets de lois destinés à le mettre en vigueur paraîtront bientôt.Rendant compte des travaux du Conseil des ministres, M. Bassem el-Sabeh (Information), a déclaré que...