Grève d'avertissement des enseignants 850.000 élèves sans école aujourd'hui

Les écoles privées et publiques seront paralysées aujourd’hui par une grève d’avertissement à laquelle a appelé le bureau des enseignants appuyé par le conseil exécutif de la Ligue des professeurs à plein temps de l’Université libanaise. Cela se traduira par le débrayage de 66.000 enseignants sans compter les quelques milliers de professeurs de l’UL. 850.000 élèves fréquentant 2560 établissements scolaires répartis sur l’ensemble du territoire national seront sans école. Seule exception, les universités privées, où les cours seront assurés normalement. Cette grève intervient au milieu d’un soutien syndical et partisan quasiment unanime. La CGTL présidée par M. Ghanim Zoghbi et la centrale syndicale non reconnue par l’Etat, conduite par M. Elias Abou Rizk, ont apporté «leur plein appui au mouvement de protestation symbolique du corps enseignant des écoles privées et publiques qui n’entraîne aucune charge supplémentaire pour le Trésor».
Le président du syndicat des enseignants, M. Georges Chakib Saadé, a affirmé que «les revendications salariales des enseignants n’auront aucune répercussion sur les frais scolaires et les parents des élèves n’ont pas à s’alarmer. Nous ne réclamons pas de majoration de salaires mais nous demandons que la comptabilisation des indemnités de fin de service soit effectuée sur base de la totalité du salaire tel que défini par la loi n°593 promulguée le 2/1/1997 et portant sur l’échelle des salaires des enseignants».
Il a rappelé que ces indemnités sont calculées en ce moment sur base du salaire encaissé par les enseignants avant l’entrée en vigueur de la nouvelle échelle des salaires le 1/1/1996.
Interrogé par «L’Orient-Le Jour», M. Saadé a affirmé que, pour ce qui est des écoles privées, ces indemnités sont financées par la Caisse des indemnités qui est alimentée par les cotisations du corps professoral. «Cela n’aura par conséquent aucune répercussion sur le Trésor ou le budget des écoles privées. Les fonds se trouvant dans la caisse des indemnités sont évalués à quelque 77 milliards de L.L. qui ont été placés dans les bons du Trésor».
M. Saadé a déclaré que le bureau des enseignants aura recours à l’escalade si le gouvernement ne donne pas suite à ses revendications. Il a évoqué la possibilité d’une grève de trois jours dans un premier temps.

Soutien politique

Par ailleurs, il convient de signaler que le Parti national libéral (PNL) a apporté son soutien aux revendications sociales et salariales des enseignants et a appelé les autorités à trouver les solutions adéquates dans les plus brefs délais.
De son côté, le département des étudiants au sein du parti Kataëb a apporté son appui au corps professoral et exhorté tous les étudiants à se conformer à l’ordre de grève. Le Hezbollah a également publié hier un communiqué dans lequel il a appelé les enseignants et les étudiants à observer la grève symbolique d’aujourd’hui.
Enfin, au cours de sa réunion hebdomadaire tenue hier, sous la présidence de M. Nasri Faddoul et en présence du secrétaire du parti M. Ibrahim Estéphan, le conseil exécutif du Bloc National a réaffirmé son soutien aux demandes des enseignants et a appelé le gouvernement à trouver des solutions rapides à ce problème.
A l’issue de la réunion, le parti a publié un communiqué soulignant que «le bloc national suit avec attention le dossier de l’éducation. Il réinvite encore les responsables à examiner les demandes des enseignants, notamment celles des professeurs à plein temps de l’Université libanaise». Le parti a également invité «le gouvernement à adopter une politique éducative visant à renforcer la culture libanaise et susceptible d’aider les nouvelles générations à affronter l’avenir en toute sécurité», rapporte le communiqué.
Le conseil exécutif du Bloc National a évoqué «le capital culturel et éducatif du Liban» le qualifiant de «secteur très important à plusieurs niveaux, notamment local, régional et international». «Il pourrait être le meilleur secteur pour les investissements au début du siècle à venir», a souligné le communiqué.
En conclusion, le Bloc National a affirmé soutenir les demandes des enseignants et a appelé le gouvernement à «trouver rapidement des solutions justes à ces demandes».