Washington : maintenir la pression sur Saddam et l'Iran

Les Etats-Unis ont appelé hier leurs alliés européens à maintenir la pression sur Bagdad et mis en garde contre la menace «planétaire» représentée par les «armes de destruction massive» développées non seulement par l’Irak mais aussi par l’Iran.

Lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN à Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense William Cohen a fait «un exposé sobre et impressionnant au message sans ambiguïtés», a indiqué un responsable de l’Alliance.
«Tous les alliés doivent maintenir la pression sur Saddam et ne pas voir en lui une menace régionale: Saddam représente une menace planétaire», a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat, en résumant l’intervention de M. Cohen.
«La question ici est celle de la prolifération d’armes de destruction massive, de gaz meurtriers comme le VX ou le sarin, d’agents biologiques comme l’anthrax, du développement et de la dissimulation d’un programme substantiel de missiles», a estimé de son côté le secrétaire-adjoint américain Walter Slocombe.
Selon ce dernier, les Irakiens «ont menti sur ce qu’ils faisaient» et fait «des efforts importants pour dissimuler» leur programme d’armes nucléaires, chimiques et biologiques.
«C’est pourquoi la querelle entre l’ONU et l’Irak est si importante, pourquoi il est si important que les sanctions soient maintenues, que les vols d’U-2 se poursuivent et que l’UNSCOM puisse accéder aux sites suspects», a ajouté M. Slocombe insistant sur la nécessité «du soutien continu de nos alliés».
Devant ses collègues de l’OTAN, William Cohen a estimé à 3,9 tonnes les stocks de VX de l’Irak et à 1.500 litres ceux d’anthrax, dont seulement 375 ont été identifiés à ce jour, selon un responsable de l’Alliance.
Bagdad disposerait par ailleurs d’au moins 134 missiles SCUD, et non de 49 comme il le prétend. Le nombre total de ces missiles pourrait s’établir «à plus de 200», a indiqué le secrétaire américain cité par le même responsable.
Les Américains ont également insisté sur la menace représentée selon eux par l’Iran. «L’Iran développe des missiles à longue portée et en est au premier stade de développement de capacités nucléaires et biologiques», a affirmé Walter Slocombe.
«Le programme irakien est la question la plus immédiate mais le problème iranien est peut-être le plus important à long terme», a-t-il estimé. (AFP)