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Actualités - CHRONOLOGIE

Il se réfère explicitement à la résolution 425 Le plan Beilin de retrait du Liban retient l'attention de Beyrouth

Un «plan d’action» élaboré par les partisans israéliens d’un retrait inconditionnel du Liban a retenu hier l’attention des milieux gouvernementaux. Proposé par M. Yossi Beilin, un responsable de l’opposition travailliste, ancien ministre du gouvernement présidé par M. Shimon Pérès, le plan a pour lui de se référer explicitement à la résolution 425 de l’ONU prévoyant un retrait unilatéral et inconditionnel de l’armée de l’Etat hébreu des territoires envahis en 1978.
Ce plan devrait permettre, selon M. Beilin, le départ de toutes les forces israéliennes de la «zone de sécurité» au Liban-Sud.
Voici les grandes lignes de ce projet, présenté lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
— «Israël annonce son intention d’appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité de 1978 qui lui enjoint de se retirer du Liban-Sud.
— Israël tient l’Etat libanais pour responsable de la sécurité le long de la frontière.
— Dans les six mois qui suivent cette déclaration, Israël renforce ses lignes de défense à la frontière internationale, en érigeant une barrière électronique et en posant des mines.
— Ces six mois doivent servir en outre à trouver une solution pour s’assurer que les membres de l’Armée du Liban-Sud (ALS) ne soient pas victimes de vengeances après le retrait.
— L’armée libanaise prend position dans la zone de sécurité et se redéploie le long de la frontière.
— La Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) l’assiste dans cette tâche conformément à son mandat et éventuellement d’autres forces internationales.
— Si des hostilités reprennent après le retrait, Israël se réserve une totale liberté d’action pour assurer la protection de ses habitants. Israël fait alors savoir sans ambages à la Syrie et à l’Iran qu’ils auraient à subir les conséquences d’actions hostiles de sa part à partir du Liban».
M. Beilin n’a pas écarté le risque d’une poursuite des attaques anti-israéliennes à partir du Liban après un retrait, mais il a estimé qu’il valait d’être pris, «la situation actuelle devenant de jour en jour plus intolérable». «Il est certain qu’un accord global avec la Syrie portant sur un retrait du Golan, en échange de la paix, serait préférable, mais il n’est pas envisageable pour l’heure», a affirmé M. Beilin.
Ancien ministre chargé du processus de paix, M. Beilin, qui a fondé il y a quelques mois un «Mouvement pour un retrait pacifique au Liban», a affirmé que cette idée «a de plus en plus d’écho» en Israël et qu’elle est partagée par un certain nombre de responsables de l’état-major.
Depuis le début de l’année, 39 soldats israéliens ont été tués au Liban, le bilan le plus lourd depuis 1985. Le Hezbollah est responsable de la plupart des attaques anti-israéliennes.

«Valeur indicative»

Un haut responsable libanais qui a requis l’anonymat a affirmé hier que le plan de M. Beilin peut «retenir l’attention», mais a estimé qu’il n’a de valeur qu’indicative.
C’est la première fois, a affirmé ce haut responsable, qu’on se réfère explicitement, en Israël, à la résolution 425 de l’ONU, à laquelle le Liban est fermement attaché. Et de souligner que le déploiement de l’armée à la frontière internationale, assistée de la FINUL, correspond à une demande libanaise.
Cette proposition, a ajouté ce responsable, tranche avec celle de premier ministre Benjamin Netanyahu qui considère que la résolution 425 «est morte et enterrée». Elle constitue également une évolution par rapport à la proposition de M. Shimon Pérès d’un retrait du Sud précédé d’une période probatoire de six mois au cours de laquelle le calme devrait régner.
Enfin, le haut responsable s’est étonné de voir les Israéliens s’obstiner à tenir la Syrie et l’Iran responsables de ce qui se passe au Liban-Sud, alors même qu’ils prévoient un déploiement de l’armée libanaise à leur frontière nord.

Jones chez Hariri

Les propositions israéliennes de retrait partiel de Cisjordanie et le projet Beilin ont été au centre de l’entretien que le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a eu en soirée avec l’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones.
A sa sortie de Koraytem, le diplomate américain a minimisé l’importance du projet de M. Beilin. «Ce genre de propos est fréquent, et je ne crois pas qu’il existe des données sérieusement sur un retrait israélien» du Liban-Sud, a-t-il dit.
Il a exprimé en revanche sa satisfaction devant les propositions de redéploiement en Cisjordanie, estimant que les «changements» dans la politique israélienne sont «importants et méritent d’être étudiés». M. Jones a indiqué que M. Hariri s’est également montré «intéressé par les développements au sein du gouvernement de Tel-Aviv et par la décision d’un redéploiement israélien» en Cisjordanie. Le chef du gouvernement a exprimé l’espoir que ces changements débouchent sur «du sérieux et du concret».

Trois militaires
israéliens blessés

Sur le terrain, trois militaires israéliens ont été blessés, dont un grièvement, lors d’une attaque du Hezbollah hier.
Cinq obus ont visé en début d’après-midi la position de l’armée israélienne dite «du Radar», à Bayada, dans le secteur occidental de la zone occupée. Deux projectiles sont tombés à l’intérieur de la position et trois aux alentours, a-t-on précisé.
La Résistance islamique, branche militaire du Hezbollah, a revendiqué l’attaque dans un communiqué à Beyrouth et affirmé avoir détruit le radar installé dans cette position, ainsi que plusieurs fortifications.
Les blessés ont été évacués à bord d’hélicoptères israéliens qui se sont posés à proximité de la position à Bayada, alors que des chasseurs-bombardiers survolaient à basse altitude la région de Tyr, face au secteur de l’attaque, a-t-on encore indiqué auprès des services de sécurité.
Les appareils israéliens ont effectué des piqués, simulant des raids au-dessus de la région de Tyr et, plus au nord, des hauteurs du massif de l’Iqlim at-Touffah, un fief du Hezbollah au Liban-Sud, a annoncé la police libanaise.
L’artillerie israélienne postée dans la zone occupée a en outre tiré une vingtaine d’obus de 155mm et des obus de char sur les environs de villages au sud de Tyr, face à Bayada, a ajouté la police sans faire état de victime.
La position du «Radar» avait été la cible d’une première attaque menée à l’aube. Six obus de mortier étaient alors tombés autour de cette position, sans faire de victime, selon les services de sécurité.
Un «plan d’action» élaboré par les partisans israéliens d’un retrait inconditionnel du Liban a retenu hier l’attention des milieux gouvernementaux. Proposé par M. Yossi Beilin, un responsable de l’opposition travailliste, ancien ministre du gouvernement présidé par M. Shimon Pérès, le plan a pour lui de se référer explicitement à la résolution 425 de l’ONU...