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Actualités - CHRONOLOGIE

Kofi Annan tire la sonnette d'alarme et Washington accepte d'assouplir l'accord pétrole contre nourriture L'humanitaire prend le pas sur le politique dans la crise irakienne (photo)

Alors que Bagdad oppose toujours le principe de «l’inviolabilité» des palais présidentiels aux membres de la mission de l’UNSCOM chargés de rechercher les armes prohibées, le volet humanitaire de la crise irakienne a pris le pas sur le bras de fer qui oppose les Etats-Unis à l’Irak.
Ainsi, quelques heures après la publication d’un rapport du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, dans lequel il tirait la sonnette d’alarme sur la situation du peuple irakien après sept ans d’embargo, la Maison-Blanche confirmait que les USA appuieraient un accroissement des revenus que l’Irak perçoit en application de l’accord «pétrole contre nourriture», tout en se refusant à avancer un chiffre à ce propos.
Soulignant qu’il s’agissait là d’une simple mesure «humanitaire», le porte-parole du président Bill Clinton, Michael McCurry, a indiqué que cela n’affecterait «en aucune façon l’exigence pour (le président irakien) Saddam Hussein de se conformer aux autres résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU».
Le porte-parole du département d’Etat James Rubin a lui aussi indiqué que Washington considérerait «de manière urgente et positive» toute proposition pour accroître les fonds alloués à l’arrangement «pétrole contre nourriture» ou pour améliorer ce programme de toute autre façon.
Mais ce dossier, a-t-il ajouté, «n’est pas lié à un assouplissement des sanctions» contre l’Irak, qui ne pourra intervenir que lorsque Bagdad aura respecté toutes les résolutions de l’ONU, y compris celles sur son désarmement. A cet égard, Bagdad est resté sur ses positions hier notamment concernant «l’inviolabilité» des palais présidentiels, réclamant par ailleurs des Américains à «retirer leurs forces militaires du Golfe».
Depuis l’entrée en vigueur de la résolution 986 de l’ONU dite «pétrole contre nourriture» l’an dernier, la population irakienne a pu recevoir plus de deux millions de tonnes de vivres et de médicaments, a précisé M. Rubin.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a appelé hier dans un rapport le Conseil de Sécurité à revoir «d’urgence» l’application de cet accord, qui vient à échéance le 5 décembre, afin de répondre à la situation humanitaire «très difficile» de la population irakienne, soumise à un sévère embargo depuis l’invasion du Koweit par l’armée irakienne, il y a sept ans.
Toutefois, M. Annan n’a, lui non plus, fait aucune proposition d’augmentation chiffrée des revenus pétroliers irakiens.
La résolution 986 permet à l’Irak de vendre du pétrole pour deux milliards de dollars tous les six mois afin de pouvoir importer des produits alimentaires et des médicaments.
«Nous avons été les artisans de la résolution 986 et nous avons indiqué que nous étions intéressés par une extension de ce programme, afin que les enfants malades et les enfants qui ont faim puissent être nourris et recevoir les soins médicaux dont ils ont besoin», a déclaré M. McCurry.
Les Etats-Unis avaient exprimé leur soutien à un élargissement de cet accord «pétrole contre nourriture» il y a deux semaines, alors que le gouvernement irakien n’avait pas encore annoncé qu’il acceptait le retour des experts américains sur le désarmement qu’il avait expulsés quelques jours plus tôt. Ces experts avaient pu revenir en Irak le 21 novembre.
«L’obstacle» à une extension de l’accord «pétrole contre nourriture», a poursuivi M. McCurry, «a été depuis le début de refus du gouvernement irakien de participer à ce programme».
L’Irak a toutefois annoncé ne pas être opposé à une reconduction de cet accord, accusant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d’«entraves (...) préméditées» à son application.
Faisant allusion à cette prise de position, M. McCurry s’est félicité qu’il y ait eu «apparemment un changement d’opinion» de la part du régime de Bagdad.
«Si cela conduit à une aide humanitaire pour les gens qui souffrent à cause de Saddam Hussein, c’est une bonne chose», a-t-il conclu. (AFP-Reuters)
Alors que Bagdad oppose toujours le principe de «l’inviolabilité» des palais présidentiels aux membres de la mission de l’UNSCOM chargés de rechercher les armes prohibées, le volet humanitaire de la crise irakienne a pris le pas sur le bras de fer qui oppose les Etats-Unis à l’Irak.Ainsi, quelques heures après la publication d’un rapport du secrétaire général de...