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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Mettant l'accent sur les points négatifs du programme de redressement Hoss : au Liban, la démocratie est un mirage

M. Sélim Hoss, ancien chef de gouvernement, a jugé que le plan de redressement économique et financier élaboré par les présidents Elias Hraoui, Nabih Berry et Rafic Hariri, comporte de nombreuses lacunes qui pourraient avoir à terme des répercussions négatives.
Dans un communiqué rendu public hier, M. Hoss a estimé que l’adoption de ce plan prouve que l’Exécutif a décidé d’abandonner une politique qu’il a suivie pendant des années au profit d’orientations allant dans un sens tout à fait contraire. «Dans les pays démocratiques où le principe du contrôle est mis en œuvre, a-t-il dit, le gouvernement paye le prix de ses erreurs. Au Liban, où la démocratie n’est qu’un mirage, il n’y a ni contrôle ni censeurs».
«Le dit plan de redressement a été élaboré par les trois présidents. Cela prouve que la troïka du pouvoir est bien vivante, a-t-il ajouté. Qu’est-ce qui aurait empêché le Conseil des ministres, conformément au principe de la séparation des pouvoirs stipulé par la Constitution, d’élaborer un tel programme et de le transmettre au Parlement à travers des projets de loi».
Selon M. Hoss, jusqu’à un passé très récent, le gouvernement ne reconnaissait pas l’existence d’un problème, essayait d’atténuer la gravité du déficit budgétaire et de la croissance de la dette publique et refusait de confirmer l’existence de gaspillage. Le Cabinet faisait aussi la sourde oreille aux demandes répétées des députés de l’opposition pour une rationalisation des dépenses et l’adoption d’une politique d’austérité. Face à tous ces arguments, «l’Exécutif répliquait que les critiques des parlementaires étaient de nature politique, a-t-il indiqué. Et voilà qu’aujourd’hui il brandit l’étendard de la lutte contre le gaspillage et pour la rationalisation des dépenses, comme s’il était innocent des agissements des dernières années caractérisées par la dilapidation» des deniers publics.
M. Hoss a d’autre part qualifié d’«injuste» l’impôt d’un pour cent sur toutes les ventes stipulé par le plan de redressement, estimant que cette mesure traitait sur un pied d’égalité «les trois classes de la société, les démunis, la classe moyenne et les fortunés». «Nous réitérons la nécessité de réviser les impôts sur les revenus parce qu’il s’agit d’un impôt direct, a-t-il poursuivi. L’expérience a prouvé que la baisse à dix pour cent de cet impôt n’a pas donné le résultat escompté qui était d’encourager les investissements. C’est la routine administrative, la corruption, la conjoncture politique interne assombrie, la situation sociale et les troubles au Proche-Orient qui se dressent en obstacles devant l’afflux des investissements et non pas le taux de l’impôt».
L’ancien président du Conseil a d’autre part estimé que le projet d’emprunter deux milliards de dollars sur les marchés internationaux pour résorber une partie de la dette interne comporte deux points positifs et autant de points négatifs. «L’emprunt en dollars, a-t-il précisé, va permettre de faire des économies sur le service de la dette publique ce qui va réduire le montant de cette dette. Cela va permettre aussi d’accroître le volume de liquidité de la monnaie nationale sur le marché et, par conséquent, de faire baisser les taux d’intérêt ce qui va se traduire par une plus grande tendance à l’investissement».
Concernant les points négatifs, M. Hoss a déclaré que l’emprunt à l’étranger constitue un fardeau supplémentaire pour les générations à venir au cas où la valeur des devises étrangères venaient à augmenter et celle de monnaie nationale à baisser. Deuxième point négatif, l’augmentation de la liquidité sur le marché interne risque d’avoir des conséquences inflationnistes, si les sommes dégagées ne sont pas investies. Cela risque d’aboutir à une hausse des prix, à une augmentation de la demande sur les devises étrangères et par la suite à une dollarisation de l’économie.
En conclusion, M. Hoss a estimé que la solution à la crise actuelle ne peut pas venir de l’emprunt à l’étranger, mais de l’amélioration de la perception des impôts, de la rationalisation des dépenses, d’une politique d’austérité et d’une lutte sans merci contre le gaspillage qui doit englober aussi certains projets de reconstruction.
M. Sélim Hoss, ancien chef de gouvernement, a jugé que le plan de redressement économique et financier élaboré par les présidents Elias Hraoui, Nabih Berry et Rafic Hariri, comporte de nombreuses lacunes qui pourraient avoir à terme des répercussions négatives.Dans un communiqué rendu public hier, M. Hoss a estimé que l’adoption de ce plan prouve que l’Exécutif a...