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Actualités - CHRONOLOGIE

Cisjordanie : Israël approuve le principe d'un retrait, mais pose ses conditions Les palestiniens rejettent toute nouvelle exigence et en appellent à Washington


Israël a accepté hier le principe d’un retrait limité de ses troupes d’occupation en Cisjordanie, mais a posé une série de conditions aussitôt dénoncées par les Palestiniens. A l’issue d’un débat houleux de près de sept heures, le gouvernement a avalisé la proposition de retrait conditionnel formulée par le premier ministre Benjamin Netanyahu, sans en fixer ni l’ampleur, ni la date.

«Le gouvernement a décidé qu’avant le statut final des territoires, un nouveau redéploiement militaire sera mis en oeuvre en Cisjordanie», a indiqué un communiqué publié par le Conseil des ministres à Jérusalem. «Le Cabinet proposera prochainement son plan en la matière, dont l’application sera conditionnée à l’application par les Palestiniens des engagements qu’ils ont pris», selon le communiqué.
Le gouvernement Netanyahu réclame à nouveau «l’ouverture immédiate de négociations sur un règlement permanent» du conflit israélo-palestinien, qui devra tenir compte «des zones de sécurité (dans les territoires) nécessaires à l’Etat d’Israël, des colonies et d’autres intérêts vitaux, en particulier en ce qui concerne les ressources en eau et les sites historiques juifs».
Le gouvernement de droite en profite pour réaffirmer qu’il «prendra les mesures nécessaires pour assurer l’existence des colonies en Cisjordanie et les renforcer».
Le Conseil des ministres a entériné le projet par 16 voix pour et 2 abstentions, selon le secrétaire du gouvernement Danny Naveh.
Le gouvernement a chargé M. Netanyahu ainsi que les ministres des Affaires étrangères, David Lévy, de la Défense, Yitzhak Mordehaï, et des Infrastructures nationales, Ariel Sharon, de préciser l’ampleur du redéploiement projeté. Le chef de la diplomatie israélienne s’est engagé dimanche à ce qu’une décision soit prise dès la semaine prochaine sur ce sujet.
«Nous déciderons dès la semaine prochaine de l’étendue du redéploiement projeté, car nous n’avons nulle intention de faire traîner les choses en longueur», a déclaré M. Lévy à la seconde chaîne de télévision israélienne. Il a indiqué que la commission chargée de dessiner la carte de ce redéploiement avait déjà tenu une réunion dimanche et en tiendrait une autre mercredi en attendant la réunion du gouvernement dimanche prochain.
Selon la presse, M. Netanyahu souhaite limiter le retrait à 6 ou 8% de la superficie de la Cisjordanie, bien loin des revendications des Palestiniens, qui contrôlent pour le moment 3% du territoire et en réclament 90%.

Une série de conditions

M. Netanyahu a en outre posé une série de conditions avant toute mise en oeuvre du retrait envisagé. Israël exige ainsi que les Palestiniens renoncent à tout nouveau transfert territorial avant la fin de la période transitoire d’autonomie, en principe en 1999.
Le premier ministre israélien a aussi indiqué qu’il ne voulait pas mettre en oeuvre le retrait avant avril, pour mettre à l’épreuve l’Autorité palestinienne et vérifier qu’elle «mène bien la lutte contre les terroristes islamistes».
Selon la radio publique, le gouvernement a également approuvé une proposition de M. Sharon d’annexer immédiatement une partie de la Cisjordanie si jamais le président Yasser Arafat proclamait unilatéralement un Etat palestinien.
L’Autorité palestinienne a répondu qu’elle jugeait «encourageant« le feu vert de principe d’Israël à un retrait, mais elle a rejeté les conditions posées. «Tout ceci ne signifie rien, si Israël met des obstacles et des conditions à sa mise en oeuvre», a déclaré M. Marouane Kanafani, porte-parole du président Arafat.
Le négociateur en chef palestinien, M. Saëb Erakat, a rappelé que les Palestiniens réclamaient les trois redéploiements militaires en Cisjordanie, prévus par les accords d’Oslo, et qu’ils ne sauraient se contenter d’un seul.
«Nous avons besoin d’une application précise de ce qui a été convenu (...) Nous espérons que les Etats-Unis interviendront pour garantir l’application de ce qui a été décidé, comme ils l’ont promis», a affirmé M. Erakat.
Israël a accepté hier le principe d’un retrait limité de ses troupes d’occupation en Cisjordanie, mais a posé une série de conditions aussitôt dénoncées par les Palestiniens. A l’issue d’un débat houleux de près de sept heures, le gouvernement a avalisé la proposition de retrait conditionnel formulée par le premier ministre Benjamin Netanyahu, sans en fixer ni...