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Actualités - OPINION

Tribune Francophonie : Odyssée 2001


«Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage»... et qui ramène de Hanoi l’extraordinaire nouvelle qui accorde au Liban l’honneur et la chance d’organiser le Sommet de la Francophonie en l’an 2001.
Au-delà de la reconstruction de Beyrouth, au-delà des grands travaux, au-delà des investissements étrangers dans notre pays, nous serons redevables au président Rafic Hariri d’avoir pu convaincre les pays francophones de tenir leur sommet dans notre pays. «Le Millénaire avait un an...», aurait pu écrire le futur Hugo du XXIe siècle, plus de 50 chefs d’Etat se déplaçant au Liban pour la grande fête de la francophonie. Quel honneur!
Quel honneur de pouvoir témoigner de notre attachement à ce multilinguisme dont nous sommes fiers, à cette multiculture héréditaire que nous léguons à nos enfants, à ce pluralisme exceptionnel qui fait de notre pays ce grand pays des rencontres. Imaginez-les demain, venant d’Europe, d’Amérique, d’Asie, d’Afrique et d’Océanie, glorifier la langue qu’ils parlent tous, et que tous comprennent puisque c’est la langue du cœur: le français.
Quel honneur pour les francophones du Liban, qui livrent un combat acharné pour garder intacte la place prépondérante de la langue française dans notre pays. Déjà lors des assises du Mondial de la publicité francophone qui avaient amené dans nos murs quelque 150 francophones, nous nous étions grisés d’entendre parler français exclusivement, durant trois jours. Et voilà que le président Hariri nous offre, grâce bien sûr à l’appui inconditionnel du président Chirac et à son extraordinaire force de persuasion, la venue de plus de cinquante délégations, soit environ un millier de francophones qui vont être les témoins de la transformation fabuleuse du Liban.
Merci de nous permettre d’avoir cet honneur.
Et quelle chance aussi, pour nous, de prouver que nous sommes une nation unie, parlant arabe par appartenance et français par soif de culture, une nation qui saura accueillir ses hôtes comme ils le méritent.
La chance nous est donnée de nous transformer et de transformer notre environnement. Nous n’avons que quatre ans pour le faire. Pour construire un Palais des congrès digne de recevoir toutes les délégations. Pour offrir 1000 chambres d’hôtel, afin de les héberger. Pour améliorer nos routes afin de leur permettre de se déplacer rapidement (sans sirène). Pour planter des arbres qui referont de notre pays un pays vert. Pour savoir sourire à tous les étrangers. Pour réapprendre l’espoir sous toutes ses formes. Pour écrire de nouveau en français le nom des rues, des villages et des villes. Pour imprimer en français «République libanaise» sur les documents officiels. Pour savoir conjuguer «Je t’aime» à tous les temps. Pour savoir manifester notre enthousiasme, afin que ce sommet soit le départ d’un nouveau millénaire.
Merci de nous prodiguer cette chance.
Et, image choc de ce pays aux mille contradictions mais à l’histoire pérennale, c’est à Rafic Hairi, président du Conseil sunnite, que l’on doit la visite du Sommet des francophones. Cela à l’heure même où Elias Hraoui, président maronite de la République, représente le Liban au Sommet islamique.
Voilà la vraie raison de l’existence du Liban. C’est peut-être cela qui a arraché le vote positif final à Hanoi.
Monsieur Hariri, une véritable odyssée vous attend jusqu’à l’an 2001. Soyez sûr que les francophones mettront toute leur armada à votre service pour que le sommet francophone soit un formidable succès.
Et d’avance, soyez-en remercié.

Jean-Claude BOULOS
«Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage»... et qui ramène de Hanoi l’extraordinaire nouvelle qui accorde au Liban l’honneur et la chance d’organiser le Sommet de la Francophonie en l’an 2001.Au-delà de la reconstruction de Beyrouth, au-delà des grands travaux, au-delà des investissements étrangers dans notre pays, nous serons redevables au président Rafic...