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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Debbas : le père, la domestique et le chauffeur relâchés Les enquêteurs tablent sur les examens de laboratoire en cours en France

«Nous ne négligerons aucune piste et, pour l’instant, nous poursuivons nos investigations. Nous sommes déterminés à trouver le coupable». C’est par ces propos que le juge d’instruction du Mont-Liban, M. Fawzi Dagher, a conclu sa longue journée d’audition dans l’affaire Debbas. Face à cette tragédie, la justice veut rester prudente, tout en essayant d’accélérer l’enquête. Hier, et après une série d’auditions, le juge a ainsi décidé de libérer toutes les personnes qui avaient été placées en garde à vue, notamment le père de la petite Nathalie, Wadih Debbas, le chauffeur Fouad Kehto et la domestique philippine. Auparavant, il avait décidé de garder le grand oncle maternel de la petite, le Dr Eliane, dans un bureau à part, pour quelque temps, afin de lui permettre de se calmer. En effet, alors que le juge l’interrogeait, le Dr Eliane s’était emporté et il ne tenait plus en place.
La journée du premier juge d’instruction du Mont-Liban, M. Fawzi Dagher, a commencé très tôt et s’est terminée vers 20h. Elle a commencé par une série d’auditions: notamment le grand-père maternel de la petite, M. Edgar Tager (âgé de 77 ans), l’oncle paternel, M. Alfred Debbas, la mère, Marie Claude Debbas, le recteur du collège de Jamhour, le père Sélim Daccache, l’infirmière de l’école Nadine Béchir — qui avait transporté la petite à l’hôpital, dans sa propre voiture —, soeur Raghida, responsable des douzièmes à Jamhour et deux amis de la famille, MM. Jean Kahi et Georges Sawaya.
Avec les proches de la famille, le juge a surtout axé ses questions sur la moralité du père et sur son comportement en société. Selon ses avocats, Mes Béchara Abou Saad et Sélim Osman, toutes les personnes entendues ont déclaré qu’il est un bon père et un bon époux et qu’il a un comportement irréprochable.
Le magistrat instructeur a procédé à des confrontations entre le père recteur et la mère puis entre la mère et l’infirmière et , selon certains témoins, l’audience a été particulièrement violente et de nombreux éclats de voix ont été entendus. A tel point que le juge aurait été contraint de calmer les deux femmes et de leur rappeler qu’elles se trouvent dans son bureau.
L’audition du Dr Eliane a été aussi assez mouvementée. Le Dr Eliane était arrivé à l’hôpital Saint Charles, avec la famille, lorsque celle-ci avait été alertée par l’école, et il a supervisé l’autopsie à l’hôpital Rizk. Le juge voulait donc connaître les raisons des contradictions entre les rapports médicaux établis dans les deux hôpitaux. Et, selon un proche de la famille, «bouillonnant» (selon ses propres termes) le Dr Eliane ne tenait pas en place, et il s’est emporté. Ce qui a contraint le magistrat à lui demander de rester dans un bureau à part, le temps de se calmer.
Le magistrat instructeur a ensuite longuement entendu le père de la petite, M. Wadih Debbas (âgé de 37 ans), en présence du procureur général du Mont-Liban, M. Chucri Sader, et de l’un de ses deux avocats, Me Béchara Abou Saad; le second, Me Sélim Osman, ayant attendu dehors. Selon les proches de la famille, les questions du juge ont porté aussi bien sur les habitudes du père que sur ses fréquentations, sa santé et son emploi du temps. Le magistrat a aussi voulu savoir pourquoi le père a tardé à alerter la police et à porter plainte, ce qui avait été jugé suspect. Et M. Debbas aurait répondu qu’il n’avait rien voulu entreprendre avant d’obtenir les résultats de l’autopsie et puis, il était au départ en état de choc.
Son avocat, Me Béchara Abou Saad, a déclaré, à la fin de l’audition du juge, que le père a clamé son innocence, répondant à toutes les questions sans hésiter. Comme le courant électrique s’est coupé au palais de justice de Baabda, le magistrat instructeur a poursuivi ses auditions au commissariat, qui lui, est resté éclairé. C’est d’ailleurs aussi au commissariat que la police a entendu le chauffeur, la domestique philippine et les deux concierges de l’immeuble.
Vers 20 heures, M. Fawzi Dagher a décidé de clôturer son enquête pour la journée et il a décidé de relâcher toutes les personnes placées en garde à vue, faute de preuves les inculpant. Mais il a déclaré que «l’enquête se poursuit et que la justice est déterminée à trouver le coupable». Un proche de la famille a, de son côté, déclaré: «A la limite, il est préférable de ne pas trouver le coupable que de mettre en prison un innocent...»
Pour le moment, tout le monde attend les résultats de la comparaison des prélèvements effectués sur certains membres mâles de la famille avec les traces trouvées dans le corps de la petite au moment de l’autopsie. Les examens seront effectués dans un laboratoire en France. Leurs résultats permettront sans doute de faire avancer l’enquête.
«Nous ne négligerons aucune piste et, pour l’instant, nous poursuivons nos investigations. Nous sommes déterminés à trouver le coupable». C’est par ces propos que le juge d’instruction du Mont-Liban, M. Fawzi Dagher, a conclu sa longue journée d’audition dans l’affaire Debbas. Face à cette tragédie, la justice veut rester prudente, tout en essayant d’accélérer...