Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le cabinet Netanyahu diffère sa décision sur les retraits Lévy menace de démissionner en cas de poursuite du blocage du processus de paix

Le Cabinet israélien a remis à dimanche au plus tôt sa décision sur un nouveau retrait militaire de Cisjordanie qui divise la coalition au pouvoir sans satisfaire les Palestiniens. A l’issue d’un débat houleux qui s’est poursuivi six heures durant, les ministres se sont séparés sans parvenir à un accord. Le chef de la diplomatie David Lévy a une nouvelle fois menacé de démissionner si le processus de paix restait bloqué, tandis que son collègue responsable des Infrastructures Ariel Sharon accusait Benjamin Netanyahu de vouloir évacuer toute la rive occidentale du Jourdain.

M. Netanyahu a voulu imposer un vote sur son projet mais s’est heurté à l’opposition de certains ministres, dont celui de l’Education Zvouloun Hammer qui a fait valoir qu’il convenait «d’entrer dans les détails». Le premier ministre a exposé les grandes lignes de sa proposition et a réaffirmé à cette occasion son opposition à la création d’un Etat palestinien sans enlever l’adhésion de son aile «dure». Il devait ensuite prendre la parole devant les différents groupes parlementaires de la coalition au pouvoir pour essayer de les convaincre d’appuyer son projet. Celui-ci vise à procéder une fois pour toutes et sous conditions à un retrait militaire en Cisjordanie dont toutefois près des deux tiers resteraient sous occupation israélienne.
Des proches de M. Netanyahu ont argué qu’il était nécessaire de «lâcher» une partie de la Cisjordanie pour perpétuer, à terme, le contrôle israélien sur la majorité du territoire occupé.
«Il faut payer le prix des accords d’Oslo. C’est le meilleur moyen de sauver ce qui peut être encore sauvé d’Eretz Israël» (le grand Israël), a affirmé le ministre des Sciences, M. Mikhaïl Eytan.
La proposition en est encore au stade d’ébauche, mais M. Netanyahu en a déjà parlé au téléphone, mardi soir, avec le président palestinien Yasser Arafat, ont indiqué des responsables israéliens.
Pour l’instant, les Palestiniens ne contrôlent totalement que huit villes en Cisjordanie, représentant 3% de la superficie du territoire.

Série de conditions

Selon le quotidien «Haaretz», le projet de M. Netanyahu vise à transférer 6 à 8% supplémentaires de la Cisjordanie, et parallèlement à permettre aux Palestiniens de contrôler totalement un quart de la Cisjordanie resté aujourd’hui partiellement sous contrôle israélien. Les zones autonomes représenteraient ainsi 35 à 37% de la Cisjordanie.
La proposition a suscité des cris d’orfraie des durs de la droite et des colons, qui ont jugé encore trop important le territoire alloué aux Palestiniens.

La proposition est la plus importante jamais avancée par M. Netanyahu en dix-huit mois de pouvoir. Elle n’en reste pas moins bien loin des attentes des Palestiniens, selon qui les redéploiements militaires stipulés par les accords d’Oslo auraient dû leur accorder le contrôle de 90% de la Cisjordanie avant l’expiration de la période d’autonomie transitoire, en 1999.

M. Netanyahu a en outre assorti son plan d’une série de conditions destinées à faire «avaler la pilule» à sa coalition mais qui, à l’inverse, le rendent a priori inacceptable pour les Palestiniens.

Le premier ministre demande ainsi aux Palestiniens, selon des responsables, de renoncer à tout nouveau retrait militaire israélien avant la fin des négociations sur un statut final des territoires, alors que les accords d’Oslo prévoyaient trois redéploiements par étapes successives.


En outre, M. Netanyahu continue à lier le redéploiement à la lutte antiterroriste menée par les Palestiniens et veut que ces derniers acceptent l’ouverture de négociations accélérées, en six à huit mois, sur un statut final.

Pour M. Netanyahu, l’important est de proposer un retrait qui soit suffisamment conséquent pour apaiser les Etats-Unis, mais suffisamment limité pour être avalisé par sa coalition. De son point de vue, que les Palestiniens l’acceptent ou pas est tout à fait mineur, estiment les commentateurs.

M. Arafat s’est pour le moment gardé de réagir publiquement à la proposition de M. Netanyahu. Mais son ministre de la Coopération internationale, Nabil Chaath, a rappelé mercredi que les Palestiniens insistaient pour que les trois redéploiements prévus soient mis en œuvre.
«Ils doivent inclure toute la Cisjordanie, à l’exception des colonies et des installations militaires», a déclaré M. Chaath en se fondant sur les accords d’Oslo.
Le Cabinet israélien a remis à dimanche au plus tôt sa décision sur un nouveau retrait militaire de Cisjordanie qui divise la coalition au pouvoir sans satisfaire les Palestiniens. A l’issue d’un débat houleux qui s’est poursuivi six heures durant, les ministres se sont séparés sans parvenir à un accord. Le chef de la diplomatie David Lévy a une nouvelle fois menacé de...