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Actualités - CHRONOLOGIE

Les USA dépêchent des avions de combat dans le Golfe malgré la reprise des inspections de l'ONU en Irak Les sites présidentiels, nouveau sujet de tension entre Bagdad et Washington (photo)


L’accès des inspecteurs de l’ONU aux «sites présidentiels» irakiens nourrissait hier une nouvelle tension entre l’Irak et les Etats-Unis, qui exigent une liberté de mouvement totale pour les experts internationaux. (voir aussi page 10).

Les Etats-Unis ont exigé un «accès complet» à tous les sites d’armements irakiens, après que le secrétaire d’Etat à la défense, William Cohen eut indiqué dimanche que l’accès à 63 de ces sites était interdit.
Le ministère irakien de l’Information a affirmé que seuls trois de ces sites, qu’il a qualifiés de «symboles de la souveraineté nationale» de l’Irak, étaient interdits aux inspecteurs de l’ONU.
L’ambassadeur américain aux Nations Unies, Bill Richardson, a estimé que la décision irakienne d’interdire «plus de 60 sites, dont 43 palais présidentiels» aux inspecteurs onusiens constituait une violation des résolutions de l’ONU.
«Que cachent-ils? Nous pensons que l’accès à ces sites doit être complet», a-t-il déclaré à New York. «L’Irak fait encore une fois de l’obstruction».
Selon Bagdad, les propos de M. Cohen ont pour but «de tromper l’opinion internationale et brouiller les relations (de l’Irak) avec la Commission spéciale (de l’ONU) chargée du désarmement irakien (UNSCOM)».
Sur le terrain, les inspections de l’UNSCOM se sont déroulées sans incident pour la troisième journée consécutive. l’avion-espion U-2 prêté par les Etats-Unis à l’UNSCOM a survolé, également sans incident, le territoire irakien.
Bagdad a révélé hier que trois incidents avaient opposé les autorités irakiennes et les inspecteurs, avant la crise entre l’Irak et l’ONU.
Ces incidents, fin septembre et début octobre, concernaient l’inspection de deux «sites présidentiels» et d’un siège des troupes d’élite de la Garde républicaine, proche d’un «site présidentiel».
Dimanche, le ministre irakien des Affaires étrangères Mohamed Saïd al-Sahhaf avait justifié la décision irakienne d’interdire certains sites, sans donner de liste, par un accord conclu avec l’UNSCOM.
M. Sahhaf se référait à un accord conclu en juin 1996 avec l’ancien chef de l’UNSCOM Rolf Ekeus en vertu duquel l’Irak s’engageait à garantir l’accès, sans conditions ni restrictions, à tous les sites. L’UNSOM s’engageait pour sa part à respecter l’indépendance, la souveraineté et la sécurité légitime de l’Irak.
Le chef de l’UNSCOM, Richard Butler, a affirmé qu’il craignait que l’Irak ne donne une interprétation très large à cet accord pour interdire l’accès des inspecteurs de l’ONU à certains sites et a menacé de l’annuler.

Ne pas baisser
la garde

Certains sites sensibles, dont des palais présidentiels, ont une surface de plusieurs centaines de kilomètres carrés.
Le renforcement du dispositif militaire américain dans le Golfe décidé par Washington s’est poursuivi. Un porte-parole militaire à Ryad a indiqué que «une trentaine» d’avions de combat faisaient route vers Bahrein. Vendredi, six chasseurs furtifs F-117 étaient arrivés au Koweit.
Le porte-avions USS George Washington est arrivé avec son groupe naval dans le Golfe la semaine dernière, rejoignant le porte-avions USS Nimitz.
Par la voix de son ministre de la Défense, George Robertson, Londres, le plus sûr allié de Washington dans la crise avec l’Irak, a déclaré qu’il ne fallait pas «baisser la garde tant que Saddam Hussein ne se conforme pas aux résolutions des Nations Unies».
M. Robertson, qui se trouvait à bord du HMS Invincible, le porte-avions dépêché par Londres en Méditerranée orientale, a estimé que l’utilisation éventuelle de ce navire et des avions qui se trouvent à son bord restait «une option raisonnable et pratique».
Le quotidien officiel irakien Al-Joumhouriya a estimé lundi qu’une attaque américaine «renforcerait l’Irak et augmenterait les chances d’une levée rapide de l’embargo».
Paris, qui privilégie une solution diplomatique, a souhaité, par la voix d’un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, que M. Butler se rende «le plus rapidement possible» en Irak pour régler les «divergences d’interprétation» entre Bagdad et Washington.


L’accès des inspecteurs de l’ONU aux «sites présidentiels» irakiens nourrissait hier une nouvelle tension entre l’Irak et les Etats-Unis, qui exigent une liberté de mouvement totale pour les experts internationaux. (voir aussi page 10).Les Etats-Unis ont exigé un «accès complet» à tous les sites d’armements irakiens, après que le secrétaire d’Etat à la défense,...