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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les évêques catholiques brossent un tableau sombre de la situation politique et sociale

L’Assemblée des évêques catholiques du Liban a brossé un tableau sombre de la situation dans le pays sur le double plan social et politique. Elle a ainsi mis l’accent sur «le relâchement des mœurs de la société», «l’abus de pouvoir» et sur plusieurs autres anomalies, qui menacent, selon elle, l’avenir et l’entité du Liban.
L’Assemblée des évêques catholiques du Liban a achevé hier les travaux de sa 31e session qui s’est tenue à Bkerké sous l’égide du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, en présence des patriarches grec-catholique, Maximos V Hakim, syriaque catholique, Aghnatios Antoun II Hayeck, et arménien-catholique, Jean-Pierre XVIII Kasparian, et de nombreux évêques.
Dans le communiqué publié au terme d’une réunion de cinq jours, l’Assemblée a exposé le bilan de ses travaux, consacrés essentiellement à la mise en application de l’Exhortation apostolique du 10 mai.
Après avoir expliqué le thème de l’espérance, sujet principal de l’Exhortation apostolique, les évêques ont souligné que c’est grâce à elle que le Liban a réussi à sortir de sa torpeur et à se tailler de nouveau une place dans l’arène régionale et nationale «au moment où ses dirigeants lançaient une opération ambitieuse de reconstruction générale commandant beaucoup de patience, d’efforts et d’argent».
Après avoir constaté que «de nombreuses difficultés entravent aujourd’hui cette espérance», les évêques se sont arrêtés sur les problèmes qui se posent sur les plans social, national et politique.
Au niveau social, ils ont vu qu’«en raison de la crise politique et économique, la société libanaise souffre d’un relâchement qui se manifeste sur tous les plans». Ils ont mis l’accent sur les nombreuses charges qui accablent la population.
Au niveau national, les évêques ont mis en relief «l’exacerbation du confessionnalisme et du sectarisme» qui caractérisent, selon eux, les nominations au sein de l’administration et la réalisation des projets. «Les Libanais, ont-ils indiqué dans leur communiqué, se plaignent de ce qui menace l’entité Libanaise», citant dans ce cadre «le gel du processus de retour des déplacés, l’action entreprise en coulisses pour implanter les Palestiniens, la vente de vastes terrains à des non-Libanais, la naturalisation de plusieurs personnes de manière à porter un coup à l’équilibre démographique et à l’allégeance nationale, ainsi que la non-récupération de la souveraineté libanaise».
Les évêques ont également souligné «les craintes des Libanais devant les menaces qui pèsent sur l’avenir économique et financier du pays ainsi que sur son système démocratique», mettant l’accent sur «l’ampleur de la dette intérieure et extérieure, la dilapidation des fonds publics, la mauvaise application du système fiscal (qu’ils ont de surcroît considéré comme étant déséquilibré), la paralysie des institutions, les pratiques administratives antidémocratiques et la promulgation de lois anticonstitutionnelles», en allusion aux lois sur les élections législatives de 1996 et sur les municipales.
Sur le plan politique, l’Assemblée des évêques a indiqué que «les Libanais souffrent à cause des abus de pouvoir, certains (responsables) profitent du pouvoir politique à des fins personnelles pour réaliser des bénéfices énormes». Elle a reproché aux dirigeants du pays de «ne pas protéger la production nationale et de fermer les yeux sur les violations des droits fondamentaux de l’homme».
L’Assemblée a ensuite souligné sa «position constante», à savoir son «engagement à un dialogue fraternel authentique fondé sur la dignité humaine et le respect mutuel et reconnaissant la liberté de conscience et de religion». Après avoir vivement dénoncé le recours à la violence, en allusion notamment à l’attentat à Louxor, en Egypte, les prélats ont souligné leur solidarité avec leurs frères, «ceux dont ils partagent le sort et avec qui ils luttent pour l’édification d’une société politique fondée sur le respect des droits de l’homme et le partage des devoirs». Les évêques ont aussi exhorté les fils de leurs communautés respectives «d’œuvrer pour une réconciliation totale, conformément aux préceptes de l’Evangile qui appelle au pardon, à la patience et à vaincre le mal par le bien». Ils ont ensuite énuméré une série de décisions prises dans le cadre de la mise en application du texte de l’Exhortation apostolique, signé le 10 mai par le pape Jean-Paul II en l’église Notre-Dame de Harissa.
Durant leur réunion, les évêques avaient examiné les projets élaborés par les commissions qui avaient été chargées de proposer une série de démarches devant concrétiser les idées exprimées dans ce texte. Les décisions prises sont d’ordre ecclésiastique, social, pédagogique et familial. L’Assemblée a décidé, entre autres, de développer les programmes liturgiques, de multiplier les rencontres œcuméniques, de consolider le dialogue islamo-chrétien, de créer une caisse d’entraide pour les écoles catholiques, d’œuvrer en coopération avec les ministères de la Santé et des Affaires sociales pour l’établissement d’une politique de santé et d’ouvrir des centres d’aides à la famille.
L’Assemblée des évêques catholiques du Liban a brossé un tableau sombre de la situation dans le pays sur le double plan social et politique. Elle a ainsi mis l’accent sur «le relâchement des mœurs de la société», «l’abus de pouvoir» et sur plusieurs autres anomalies, qui menacent, selon elle, l’avenir et l’entité du Liban.L’Assemblée des évêques catholiques...