L'affaire Tayeh : un exemple parmi tant d'autres...

Le procureur général de la Cour d’appel de Beyrouth, M. Abdallah Bitar, a mis au jour hier une affaire dramatique qui risque fort bien de faire couler beaucoup d’encre et de remuer plus d’une conscience.
L’affaire a été découverte il y a environ deux semaines lorsque les agents de l’ordre ont arrêté un jeune adolescent de 14 ans ayant «mal tourné», Mohamed Ali Tayeh.
Interrogé une première fois, le jeune garçon a d’abord prétendu qu’il avait perdu ses parents dans le massacre de Cana en avril 1996 et qu’il s’était retrouvé à la rue.
Devant le procureur général, Mohamed Ali Tayeh a toutefois fini par révéler ce qui pourrait être sa véritable histoire. L’adolescent a ainsi affirmé avoir pris la fuite du domicile paternel en même temps que son frère Adnan (12 ans) et sa sœur âgée de 10 ans pour échapper aux sévices corporels que leur infligeait leur père Ali Abdallah Tayeh depuis qu’il avait répudié leur mère. Il a indiqué avoir perdu depuis lors la trace de son frère et de sa sœur.
Le procureur général a bien évidemment ordonné des recherches pour retrouver la trace du père et l’interroger. Et il faudra bien évidemment attendre les résultats de l’interrogatoire de celui-ci pour connaître l’entière vérité. Il reste en tout cas que cette histoire illustre le drame que vivent de nombreux adolescents lâchés à eux-mêmes dans les rues des grandes villes libanaises et qui deviennent des proies faciles pour les vautours de tout ordre...