Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Après l'avoir admonesté en public devant la presse internationale Moubarak limoge son ministre de l'Intérieur au lendemain du carnage de Louxor "Nous poursuivrons nos opérations", menace la Jamaa Islamiya


«Vous avez échoué, vous ne bougez pas, vous ne faites que rester au Caire». C’est en ces termes très durs, tenus devant la presse internationale à Louxor que le président égyptien Hosni Moubarak s’est adressé à son ministre de l’Intérieur le général Hassan el-Alfi au lendemain du massacre de lundi . Plus tard dans la journée, le raïs devait accepter «la démission» de son ministre avant de le remplacer par le remplacer par le général Habib el-Adeli. Cependant, malgré les promesses du président Moubarak de renforcer la sécurité dans son pays, les touristes étrangers ont commencé à fuir l’Egypte par milliers au lendemain de la tuerie. D’autant plus que la Jamaa islamiya a sommé hier les touristes d’éviter l’Egypte promettant de poursuivre les opérations.
Dans un communiqué parvenu à une agence de presse occidentale au Caire, la Jamaa a affirmé que l’attentat de Louxor a été perpétré par 15 de ses militants dont quatre ont été tués, deux arrêtés alors que neuf «ont regagné leurs bases sains et saufs».
«L’un d’eux nous a affirmé que deux de nos combattants ont été pris en otage (arrêtés) et que le régime a prétendu qu’ils avaient été tués», souligne le communiqué.
La Jamaa rejette la responsabilité du massacre de Louxor sur «le régime égyptien» affirmant que ses militants «voulaient prendre en otage le plus grand nombre de touristes» pour obtenir, en les échangeant, la libération du guide spirituel de la Jamaa, cheikh Omar Abdel Rahmane, emprisonné aux Etats-Unis, ainsi que ses dirigeants historiques et ses militants détenus en Egypte.
«La Jamaa poursuivra ses opérations militaires tant que le régime ne répondra pas à ses demandes dont, notamment, l’application de la charia et la rupture des relations avec l’entité sioniste», ajoute l’organisation.
«Refuser de se plier à la volonté des Américains», figure également parmi les conditions imposées par la Jamaa au gouvernement égyptien pour arrêter la violence.
«Nous n’accepterons pas que la Maison Blanche soit notre Mecque et nous détruirons toute autre Mecque que la nôtre», promettent-ils pour conclure.
A noter qu’une autre organisation intégriste armée, al-Jihad, responsable notamment de l’assassinat de l’ancien président Anouar el-Sadate le 6 octobre 1981, a menacé hier de commettre de nouveaux attentats contre les touristes.
«L’opération de Louxor ne sera pas la dernière car les moudjahidine vont poursuivre leur œuvre tant que le régime égyptien continuera à torturer et à tuer les fils du mouvement islamiste», a affirmé le Jihad dans un communiqué.
L’attentat d’une violence inouïe, de lundi «à l’Algérienne», a fait 68 morts, dont 58 touristes, selon un nouveau bilan fourni hier par le ministère égyptien de l’Intérieur.
Les victimes sont 31 Suisses, un Français, un Bulgare, huit Japonais, cinq Allemands, quatre Britanniques — dont une fillette de cinq ans — et un Colombien, selon le ministère qui précise que les corps de sept touristes n’ont pas encore été identifiés.
Outre les touristes, quatre Egyptiens dont deux policiers ont été tués dans cet attentat ainsi que les six assaillants.
Une rescapée suisse, Rosemarie Dousse, a fait un récit saisissant de l’attaque, racontant comment elle s’est barbouillée du sang d’une victime pour échapper aux tueurs, très jeunes, qui achevaient les blessés d’une balle dans la tête.
Elle a précisé avoir attendu les secours plus d’une heure.
«Ils nous ont obligés à nous mettre à genoux et ils ont commencé à tirer (...). Tous ceux qui vivaient encore, ils leur ont donné le coup de grâce dans la tête. Et puis ils ont pris toutes les jeunes filles», a-t-elle raconté à la radio suisse romande.
«Je me suis cachée sous (un) gros monsieur, j’ai trempé mon foulard que j’avais sur la tête dans le sang et j’ai mis partout du sang, puis, j’avais la tête toute cachée, puis je ne bougeais plus», a encore dit la rescapée, précisant que «les terroristes dansaient, et chantaient Allah Allah».
Des dizaines de Suisses encore sous le choc sont rentrés d’urgence, hier dans leur pays en deuil tandis que le ministre des Affaires étrangères Flavio Cotti se rendait au Caire au chevet des blessés et apportait son aide aux victimes et à leurs proches.

Lacunes

Inspectant le site de l’attentat dans la matinée, M. Moubarak a vivement critiqué son ministre de l’Intérieur, le général Hassan al-Alfi, et annoncé la mise en place d’un nouveau plan pour combler «les lacunes» de la sécurité à Louxor.
«Vous avez échoué. Vous ne bougez pas, vous ne faites que rester au Caire», a lancé M. Moubarak, furieux au général Alfi qui l’accompagnait à Louxor.
«Personne de la police n’était ici au moment de l’attentat? C’est une région touristique et vous êtes en train de me dire que la police était à deux kilomètres de là? C’est une plaisanterie!», a-t-il ajouté, indigné.



«Vous avez échoué, vous ne bougez pas, vous ne faites que rester au Caire». C’est en ces termes très durs, tenus devant la presse internationale à Louxor que le président égyptien Hosni Moubarak s’est adressé à son ministre de l’Intérieur le général Hassan el-Alfi au lendemain du massacre de lundi . Plus tard dans la journée, le raïs devait accepter «la...