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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington renforce sa flottile aérienne dans le Golfe tout en préférant une solution pacifique Plan Eltsine-Aziz pour désamorcer la crise irako-américaine (photos)

Bagdad et Moscou ont mis au point hier un plan de sortie de la crise entre l’Irak et l’ONU, alors que Washington annonçait le déploiement d’une quarantaine d’avions de combat supplémentaires dans le Golfe tout en se prononçant pour une solution pacifique à la crise.
Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz, arrivé dans la matinée à Moscou pour une visite inopinée, a élaboré avec le président russe Boris Eltsine «un programme qui permet d’éviter une confrontation armée et de liquider la crise», a déclaré le chef de la diplomatie russe Evgueni Primakov.
Pour sa part, le Pentagone a annoncé que le président américain Bill Clinton avait approuvé le déploiement de 40 à 45 avions de combat supplémentaires dans le Golfe, notamment des chasseurs furtifs F-117 et des bombardiers B-52.
«Notre préférence», a toutefois souligné le conseiller de M. Clinton pour les affaires de sécurité nationale, Sandy Berger, «va de toute évidence en faveur d’une solution pacifique» à la crise.
M. Primakov est attendu aujourd’hui à Genève pour des discussions à haut niveau sur la crise, a annoncé hier l’ambassade de Russie à Berne, sans donner de précision sur les interlocuteurs du ministre russe.
«Nous pensons avoir la possibilité de jouer un rôle positif» pour dénouer la crise née de l’expulsion par l’Irak des experts américains de l’UNSCOM, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, en ajoutant que M. Primakov allait discuter de la crise avec ses homologues britannique Robin Cook et français Hubert Védrine et qu’une rencontre avec le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright était possible.
L’agence ITAR-TASS, citant des sources diplomatiques, a de son côté annoncé que les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France et Chine) se rencontreraient mercredi à Genève pour chercher une issue à la crise.
Washington a demandé à Moscou et Paris d’user de leurs relations avec Bagdad pour tenter de persuader Saddam Hussein de revenir sur sa rupture avec les experts américains de l’UNSCOM.

«Comme un rat effrayé...»

Entre-temps, un avion espion américain U-2, utilisé par l’UNSCOM, a survolé hier, pour la deuxième fois depuis le début de la crise le 29 octobre, le territoire irakien sans incident. L’Irak, qui menace d’abattre l’U-2, a affirmé qu’il était passé «hors de portée» de ses défenses antiaériennes.
L’avion a «survolé le désert près de la route Amman-Bagdad, puis le désert entre l’Irak et l’Arabie Séoudite avant de regagner le territoire séoudien comme un rat effrayé», a indiqué lors d’une conférence de presse à Bagdad le ministre des Affaires étrangères irakien Mohammad Saïd al-Sahhaf.
Saluant «la position très claire de nos frères dans le Golfe et en particulier en Arabie Séoudite», M. al-Sahhaf a par ailleurs ajouté que l’Irak accueillait favorablement toute initiative diplomatique pour résoudre la crise, mais qu’il ne se rétracterait en aucun cas.
Les efforts diplomatiques se sont intensifiés depuis que M. Aziz a déclaré que l’Irak pourrait accepter de laisser revenir les inspecteurs américains sous condition. Pour Bagdad, il faudrait que, dans la Commission spéciale, les cinq «aient le même poids».
Cette proposition a été jugée «encourageante» par le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, auquel M. al-Sahhaf a écrit «pour lui demander d’intervenir personnellement» pour sortir de la crise.
Le chef de l’UNSCOM Richard Butler a annoncé une réunion d’urgence, probablement demain, des commissaires qui supervisent le travail de l’UNSCOM et qui peuvent en théorie infléchir la politique de la Commission.
Les Etats-Unis ont en revanche estimé que l’Irak n’avait pas à dicter ses conditions, ni la composition de l’UNSCOM.
Mais un haut responsable de l’entourage de Mme Albright, en visite au Pakistan, a avancé l’idée d’un assouplissement de l’accord «pétrole contre nourriture», contenu dans la résolution 986 de l’ONU, pour inciter l’Irak à faire marche arrière.

«L’Irak doit se soumettre...»

Interrogé sur cette possibilité, le porte-parole de la Maison-Blanche Michael McCurry a pourtant répondu avec netteté: «Non». «Nous ne cherchons aucun accord» à ce sujet, et Saddam Hussein «doit se soumettre aux exigences (...) de la communauté internationale», a-t-il ajouté.
Peu auparavant, le département d’Etat et le Pentagone avaient indiqué que l’Irak devait revenir sur l’expulsion des inspecteurs avant tout aménagement de la résolution 986.
Bagdad a démenti que l’UNSCOM ait été sur le point de découvrir un programme d’armes biologiques, comme le soupçonne publiquement Richard Butler, accusé par l’Irak de vouloir «intensifier la campagne hystérique actuellement menée contre» Bagdad.
Dans une lettre publiée par l’agence INA, M. al-Sahhaf a estimé que l’envoi d’un second porte-avions américain, le George Washington, qui pourrait arriver dès mercredi dans le Golfe, où croise déjà le porte-avions Nimitz, démontrait les intentions belliqueuses de Washington.
Un porte-avions britannique, l’Invincible, en route pour la Méditerranée, devait arriver mercredi à Gibraltar.
De son côté, l’Union de l’Europe occidentale (UEO), seule organisation européenne de défense, a appelé mardi l’Irak à se soumettre sans conditions aux inspections des Nations Unies. Paris a par ailleurs rappelé que beaucoup de progrès devaient encore être faits pour le désarmement de l’Irak en armes chimiques et bactériologiques. (AFP)

Bagdad et Moscou ont mis au point hier un plan de sortie de la crise entre l’Irak et l’ONU, alors que Washington annonçait le déploiement d’une quarantaine d’avions de combat supplémentaires dans le Golfe tout en se prononçant pour une solution pacifique à la crise.Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz, arrivé dans la matinée à Moscou pour une visite inopinée, a...