L'Assemblée de l'ONU condamne les colonies en Cisjordanie

L’Assemblée générale de l’ONU a condamné à une large majorité la politique de colonisation israélienne en Cisjordanie, et en particulier à Jérusalem-Est.
139 pays ont voté en faveur d’une résolution qui «condamne Israël, puissance occupante» pour «la poursuite de sa politique de colonisation» en Cisjordanie, «en particulier» à Jérusalem-Est.
Seuls les Etats-Unis, Israël et la Micronésie ont voté contre et 13 pays se sont abstenus.
Plusieurs pays comme l’Allemagne et la Russie, qui s’étaient abstenus lors de votes précédentes sur la même question, ont cette fois-ci approuvé la résolution présentée par le groupe arabe.
Les résolutions de l’Assemblée générale, à la différence de celles du Conseil de Sécurité, n’ont aucun caractère contraignant.
Ce vote est passé à peu près inaperçu à l’ONU confrontée au même moment à une grave crise avec l’Irak qui a expulsé les experts américains du désarmement.
Le gouvernement de droite nationaliste de Benjamin Netanyahu a exclu de geler la colonisation comme le réclame l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat.
Le représentant israélien, David Peleg, a qualifié de «mascarade» cette session spéciale, qui, a-t-il dit, «servira seulement à affaiblir les perspectives de paix, à affaiblir les instruments de protection humanitaire, et en fin de compte affaiblir les Nations Unies elles-mêmes».
Le délégué palestinien, Nasser al-Kidwa, a jugé «ridicules» ces déclarations et a affirmé que «la communauté internationale ne doit jamais reculer quand elle est confrontée à l’intransigeance et à l’arrogance israéliennes».
L’Assemblée rappelle en préambule son «opposition au terrorisme sous toutes ses formes».
Elle demande à la Suisse de convoquer une conférence des 188 pays signataires de la 4e Convention de Genève de 1949 sur la protection des personnes civiles en temps de guerre.
La Suisse est dépositaire de cette Convention.
La Convention de Genève établit les obligations d’une puissance occupante. Les Palestiniens estiment que la répression, le blocus des territoires et les colonies de peuplement sont une violation de ces obligations.
Mais cette conférence a peu de chances d’être rapidement convoquée, estime un diplomate.
La résolution votée par l’Assemblée générale demande aussi «la relance du processus de paix, actuellement dans l’impasse», ainsi que «le respect des principes qui fondent ce processus, y compris le principe de la terre contre la paix».
«La grave détérioration du processus de paix due à la politique du gouvernement israélien rend d’autant plus importante et urgente» la convocation de la Conférence de Genève, a souligné M. al-Kidwa.
La résolution de l’Assemblée a été adoptée au cours d’une séance spéciale d’urgence, dont la convocation est exceptionnelle et qui n’a lieu que lorsque le Conseil de Sécurité échoue dans ses démarches pour instaurer la paix ou la sécurité.
Il s’agit seulement de la 10e session spéciale d’urgence depuis 1956. Les précédentes ont notamment porté sur Suez, la Hongrie, le Congo, l’Afghanistan et la Palestine.
Cette 10e session spéciale, qui a pour intitulé «Les actions israéliennes illégales à Jérusalem-Est occupé et dans le reste des territoires occupés», s’est déjà réunie en avril et en juillet. (AFP)