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Actualités - CHRONOLOGIE

Les experts du désarmement évacuent l'Irak, l'ONU lance un avertissement (photo)

Les inspecteurs de l’ONU ont évacué Bagdad hier après l’expulsion de leurs collèges américains, suspendant les opérations de désarmement alors que le Conseil de Sécurité lançait un avertissement à l’Irak. Soixante-huit experts de la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM) ont quitté Bagdad vendredi matin par vol spécial et sont arrivés à Bahrein.
«Nous allons rester ici jusqu’à ce que nous recevions des instructions du chef de l’UNSCOM à New York», Richard Butler, a déclaré le Britannique Alan Dacey, assistant spécial du directeur du centre de surveillance de l’UNSCOM à Bagdad.
A la suite de la décision irakienne d’expulser immédiatement les six inspecteurs américains, M. Butler avait décidé jeudi de rappeler de Bagdad pratiquement tout le personnel de la Commission et de ne laisser sur place qu’un petit groupe pour garder le centre de surveillance.
Les six Américains qui ont dû quitter Bagdad pour Amman par la route dans la nuit de jeudi à vendredi, l’Irak ayant refusé de les laisser partir par avion en même temps que les autres inspecteurs, sont arrivés dans la matinée à Amman et devaient repartir pour Bahrein dans la journée.
L’évacuation du personnel de l’UNSCOM conduit à l’interruption des opérations de surveillance du désarmement de l’Irak, en cours depuis 1991 et dont dépend la levée de l’embargo pétrolier imposé depuis l’invasion irakienne du Koweit en 1990.
A New York, le Conseil de Sécurité de l’ONU a averti à l’unanimité jeudi l’Irak de «conséquences graves» après l’expulsion des experts américains et demandé «l’annulation immédiate et sans équivoque» de cette mesure.
La «déclaration présidentielle» du Conseil ne fait toutefois aucune référence explicite à l’emploi de la force. Elle demande à l’Irak de «respecter immédiatement et inconditionnellement» les résolutions du Conseil.
La Russie, la Chine et la France sont opposées à des représailles militaires contre Bagdad.

«Une résolution injuste»

Cette nouvelle déclaration «n’affecte pas le peuple irakien. Nous nous attendions à ce que l’Amérique fasse adopter une nouvelle résolution injuste à l’instar de la 1137 (...) et nous étions déterminés à la rejeter dès son adoption», écrit vendredi le quotidien officiel irakien Al-Thaoura.
Le président Bill Clinton a affirmé que la décision irakienne était «de toute évidence inacceptable et un défi à la communauté internationale» et ajouté que les Etats-Unis répliqueraient d’une manière «très déterminée».
Mais soucieux de maintenir l’unité du Conseil, Washington a décidé de donner quelques jours à l’option diplomatique. «Nous allons continuer dans les jours à venir à travailler sur ce problème aux Nations Unies», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Michaël McCurry, confirmant implicitement qu’une action militaire n’était pas encore imminente.
Le Pentagone a annoncé que les vols de l’avion de reconnaissance américain U-2 utilisé par l’UNSCOM reprendront dès dimanche malgré les menaces de l’Irak de tirer sur l’appareil.
A Londres, le secrétaire au Foreign Office Robin Cook a affirmé hier que le gouvernement britannique privilégiait toujours «pour l’instant», la recherche d’une solution diplomatique dans la crise irakienne.
La Grande-Bretagne a cependant décidé d’envoyer des Caraïbes en Méditerranée son porte-avions «HMS Invincible», avec des Harrier à décollage vertical qui pourraient frapper l’Irak.
Les Etats-Unis disposent du porte-avions Nimitz dans le Golfe et du George Washington en Méditerranée.
Bagdad a mis à exécution sa menace d’expulser les experts américains après que le Conseil de Securité lui eut imposé à l’unanimité de nouvelles sanctions, les premières depuis 1991. La résolution 1137 votée mercredi somme l’Irak de laisser l’UNSCOM faire son travail et le menace dans le cas contraire d’«autres mesures» non définies. (AFP)
Les inspecteurs de l’ONU ont évacué Bagdad hier après l’expulsion de leurs collèges américains, suspendant les opérations de désarmement alors que le Conseil de Sécurité lançait un avertissement à l’Irak. Soixante-huit experts de la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM) ont quitté Bagdad vendredi matin par vol spécial et sont...