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Actualités - CHRONOLOGIE

A Beyrouth 5% seulement des institutions et commerces ont fermé La grève n'a été que très partiellement suivie dans l'ensemble du pays (photos)

L’appel à la grève générale lancé par la Confédération Générale des Travailleurs reconnue par l’Etat n’a été que très partiellement suivi hier dans le pays. La capacité de mobilisation de la centrale présidée par M. Ghanim Zoghbi s’est donc avérée bien réduite dans la mesure où dans le meilleur des cas, c’est-à-dire à Tyr, la proportion d’institutions fermées n’a guère dépassé les 60%. Selon l’Agence nationale d’information (officielle), les autres régions sont bien en deçà de ce pourcentage: 5% à Beyrouth, environ 10% dans la Békaa, 20% au Nord. Quant au Mont-Liban, on peut dire qu’il n’était nullement concerné par l’ordre de grève.
M. Zoghbi estime pour sa part que le mouvement était réussi à 90% alors que les sources de la CGTL soutiennent mordicus que tous les secteurs y ont participé. De son côté, le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun, évalue à 25% le succès de la grève. Au terme d’un entretien avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, M. Chamoun a accusé l’Etat d’y avoir fait obstacle. «Malheureusement, a-t-il ajouté, malgré toutes les catastrophes dont il est victime, le peuple considère toujours que son intérêt personnel vient avant celui du Liban».
Au-delà de ces commentaires amers, quelle était donc hier la réalité sur le terrain?
A Beyrouth et sa banlieue, la quasi-totalité des commerces étaient ouverts et la grève n’a été observée que par 20% du secteur bancaire. Il convient toutefois de préciser que nombre d’établissements ont trouvé une formule de compromis: guichets fermés, les employés ont fait cependant acte de présence. Seules les écoles privées sont restées fermées et la grève n’a été que très partiellement suivie dans le secteur industriel.
L’appel lancé par la CGTL a touché les transports en commun publics. Malgré un arrêt temporaire et «symbolique» du travail, la grève n’a pas eu d’effet ni sur le trafic à l’aéroport et au port de Beyrouth, ni sur l’activité de l’EDL. La MEA a observé une grève de 12h à 15h alors que les employés du port ont cessé de travailler entre 8h et 9h du matin.

Les chiffres de la CGTL

La version de la CGTL présidée par M. Zoghbi est tout autre. Selon la centrale, 60 à 65% des grandes usines ont fermé leurs portes dans la plupart des régions du pays, et les petites entreprises, dans une proportion de 50%.
Pour ce qui est du secteur bancaire, les sources de la CGTL indiquent que les employés se sont abstenus de travailler jusqu’à 10h, heure à laquelle certains établissements ont ouvert leurs portes malgré l’absence des employés.
Les écoles privées étaient également fermées, poursuit la CGTL. Puis, à partir de 10h, les établissements publics et les universités ont également fermé en raison de l’absence des étudiants.
Quid des autres secteurs? Grève symbolique de deux heures à l’EDL, totale dans les offices des eaux et dans la régie des tabacs.
Persuadé sans doute du succès de son mouvement qu’il affirme être «apolitique», M. Zoghbi annonce une autre grève de 48 heures les 25 et 26 novembre prochain, et prévoit même une éventualité d’«escalade».
Le chef de la centrale syndicale laisse toutefois la porte ouverte au dialogue avec les instances économiques du pays, et notamment avec M. Adnan Kassar.
Sur un autre plan, il convient de rappeler que la CGTL opposante dirigée par M. Elias Abou Rizk a pratiquement lancé un mot d’ordre de boycottage de l’action menée par M. Zoghbi «car les revendications avancées étaient en deçà du minimum requis». Elle demande en outre de préserver «l’indépendance du mouvement syndical et les libertés, notamment le rétablissement du droit à manifester».
L’appel à la grève générale lancé par la Confédération Générale des Travailleurs reconnue par l’Etat n’a été que très partiellement suivi hier dans le pays. La capacité de mobilisation de la centrale présidée par M. Ghanim Zoghbi s’est donc avérée bien réduite dans la mesure où dans le meilleur des cas, c’est-à-dire à Tyr, la proportion d’institutions...