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Actualités - CHRONOLOGIE

Les divisions syndicales provoquent l'échec de la gréve générale (photo)

générale d’avertissement décrétée hier par la CGTL de M. Ghanim Zoghbi, à l’appui d’un réajustement salarial et d’une hausse du salaire minimum. La première division concerne le monde syndical lui-même, dont une partie a cédé, en avril dernier, au «chant des sirènes» du gouvernement, et a «marché» dans un plan qui a abouti à l’apparition de deux centrales. La seconde division est la conséquence de la formation de deux champs d’influence relevant, le premier, du chef du gouvernement, le second du président de l’Assemblée nationale. Ces divisions ont conduit à l’échec de la grève générale d’hier dans de nombreux secteurs-clefs de l’économie, et relativisé par le fait même le succès enregistré dans les autres secteurs. Il a par ailleurs conduit à la démission de M. Antoine Béchara, président de la fédération des offices autonomes et vice-président de la centrale présidée par M. Zoghbi.

Malgré les cris de victoire de M. Zoghbi, il saute aux yeux que la grève d’hier n’a été que très partiellement suivie, à part dans les écoles privées et certains établissements publics (Régie, CNSS, Office des transports en commun) (VOIR AUSSI PAGE 4). Par contre, dans presque tous les quartiers de la capitale, l’animation était celle des jours ordinaires. Dans le secteur bancaire, l’un des indicateurs les plus fiables, certains établissements ont «plié sans céder», les employés faisant acte de présence, mais travaillant à guichets fermés. Par contre, une «grève symbolique d’une heure» a été observée au port, secteur particulièrement sensible, échec flagrant pour M. Antoine Béchara, qui en a tiré les conclusions, en démissionnant de son poste.

Démission de Béchara

L’ancien président de la CGTL, actif depuis les années 60 dans le monde syndical, a présumé de son influence au sein du syndicat des ouvriers et employés du port, dont il ne faisait plus partie depuis sa mise à la retraite, assure-t-on dans les milieux concernés. Il était resté à la tête du syndicat grâce à un artifice qui lui attribuait un rôle consultatif, ajoute-t-on, mais était «plus ou moins coupé des soucis de la base».
L’échec de la grève s’explique en partie par l’attitude, intimidante du patronat, qui a clairement signifié aux salariés que la journée doit être considérée comme journée de travail ordinaire. Elle s’explique aussi par la décision des fédérations de M. Elias Abou Rizk d’ignorer purement et simplement le mouvement de grève.
La polarisation du mouvement syndical en secteurs d’influence confessionnels, se reflète, elle, dans les institutions qui ont suivi le mouvement de grève. Ainsi, les banques, l’EDL, le port, qui sont dans la sphère d’influence de M. Hariri, ont ignoré l’ordre de grève, tandis que la CNSS, la Régie, l’Office du Litani, qui gravitent dans l’orbite de M. Berry, ont suivi la grève. Le clivage entre les deux hommes, qui se reflète surtout sur les questions sociales, aura donc contribué, à sa manière, à affaiblir et à éparpiller le mouvement syndical.
Il est une raison intrinsèque au mouvement de M. Ghanim Zoghbi qui, selon des spécialistes, a provoqué l’échec du mouvement. Il est d’ordre psychologique. Pour M. Yasser Nehmé, l’un des dirigeants de l’Union indépendante des travailleurs (UIT) de M. Elias Abou Rizk, la base syndicale de M. Zoghbi «était insuffisamment préparée et mobilisée, ne comprenant pas comment on peut être à la fois avec et contre le gouvernement». Et M. Nehmé d’ajouter que l’objectif de la grève «manquait de clarté».

Pas d’impact à Baalbeck

L’ordre de grève de la CGTL n’a pas semblé avoir d’impact à Baalbeck, ni dans le caza de Baalbeck-Hermel, fief de cheikh Sobhi Toufayli. Dans cette région, où la sécurité est depuis mercredi du ressort direct de l’armée, de nouveaux calicots favorables à cheikh Toufayli ont fait leur apparition dans les rues de Baalbeck. La radio du «cheikh rouge» continue à diffuser en toute illégalité un communiqué présentant les ministres comme des «ennemis de Dieu» et appelant la population «à les pourchasser de village en village», s’ils font mine de vouloir circuler sur les routes du caza, mais à éviter de les approcher s’ils sont escortés par l’armée.
A son domicile, cheikh Toufayli a installé bien en vue dans son salon un portrait de son successeur, cheikh Hassan Nasrallah, l’actuel secrétaire général du Hezbollah, avec lequel il s’est «réconcilié». Il a par ailleurs annoncé une «nouvelle série de mesures» dans les prochains jours, dans le cadre de son mouvement de désobéissance civile et de nouvelles coupures de routes pour les 14 et 15 décembre.
Soucieux de ménager le président de l’Assemblée, M. Nabih Berry, qui refuse tout recours à la manière forte avec cheikh Toufayli, le président de la République a fait savoir, par ses visiteurs, que les mesures décidées à Baalbeck ne sont pas «un état d’urgence», tout en affirmant «qu’il est impensable de compromettre l’état de la sécurité». «L’application des mesures relatives au maintien de la sécurité, par l’armée, dépend d’une décision que prendra l’armée en toute autonomie», a également fait savoir le chef de l’Etat.
générale d’avertissement décrétée hier par la CGTL de M. Ghanim Zoghbi, à l’appui d’un réajustement salarial et d’une hausse du salaire minimum. La première division concerne le monde syndical lui-même, dont une partie a cédé, en avril dernier, au «chant des sirènes» du gouvernement, et a «marché» dans un plan qui a abouti à l’apparition de deux centrales....