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Actualités - CHRONOLOGIE

Face au défi Toufayli, l'état opte pour la fermeté La sécurité à Baalbeck Hermel confiée à l'armée pendant trois mois Fermeture de tous les médias audiovisiuels non légalisés (photo)

• La sécurité à Baalbeck-Hermel confiée à l’armée pendant trois mois

• Fermeture de tous
les médias audiovisuels
non légalisés

Face aux défis lancés par cheikh Sobhi Toufayli, l’Etat a opté (encore une fois) pour la manière forte. Réuni à Baabda sous la présidence de M. Elias Hraoui, le Conseil des ministres a pris une série de mesures visant à réaffirmer l’autorité du pouvoir central à Baalbeck-Hermel, fief de la «révolte des affamés». L’armée a été chargée du maintien de la sécurité pendant trois mois dans cette région conformément aux dispositions de l’article 4 de la loi de défense. En outre, le gouvernement a pris la décision de fermer les médias audiovisuels non légalisés.

«Les appels à la rébellion et le fait d’interdire l’accès de Baalbeck-Hermel aux députés et aux ministres sont inacceptables», a déclaré M. Hraoui au début de la réunion. Cette fermeté s’est accompagnée d’un report de l’examen des projets urgents de développement à Baalbeck-Hermel, une des principales conditions posées par cheikh Toufayli pour mettre un terme à son mouvement de protestation.
La réunion du Conseil des ministres s’est tenue dans la matinée à Baabda, avant le départ du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, pour le Vietnam, où il doit participer au sommet de la francophonie. Les débats, qui ont duré près de trois heures, étaient pratiquement axés sur l’affaire Toufayli. Selon M. Bassem el-Sabeh, ministre de l’Information, le président Hraoui a pris la parole en début de réunion pour dire que «les défis lancés à l’Etat dans la région de Baalbeck-Hermel ont dépassé toute mesure. Ils portent atteinte à l’image du Liban à l’étranger, une image que les Libanais se sont efforcés d’améliorer au prix d’un lourd tribut».
«Baalbeck-Hermel est une région très chère au cœur de tous les Libanais, a ajouté le président de la République. Aussi, est-il inacceptable que son accès soit interdit à certains responsables. S’il est vrai que pendant longtemps cette région a souffert d’une négligence chronique, il incombe à l’Etat dans toutes ses institutions, maintenant que la sécurité est rétablie et que l’économie s’est améliorée, d’assurer son développement. Des plans ont d’ailleurs commencé à être élaborés aussi bien par le Conseil des ministres que par le Parlement qui a voté la loi concernant le développement des régions rurales déshéritées».

Il est temps de
trancher

Selon le président Hraoui, le fait d’interdire l’accès de Baalbeck-Hermel aux députés et aux ministres et les appels répétés à la rébellion lancés par cheikh Toufayli (qu’il n’a pas nommé) «reviennent à prendre en otage toute une région face aux autorités compétentes et à tous les Libanais». «Cela oblige chacun d’entre nous à assumer ses responsabilités et à faire face à certaines parties qui violent les lois et qui menacent l’ordre public», a encore dit M. Hraoui.
Le chef de l’Etat a ensuite appelé les ministres à approuver la proposition du ministre de l’Intérieur de charger l’armée du maintien de l’ordre pendant trois mois, conformément aux dispositions de l’article 4 de la loi de défense, et de mettre en œuvre la décision du Conseil des ministres de fermer tous les médias audiovisuels non légalisés. Cheikh Toufayli dirige dans la Békaa une radio privée, «La Voix de la résistance» qui continue à émettre en dépit du fait qu’elle n’ait pas obtenu de licence.
L’article 4, amendé par le décret-loi 102 de 1984, stipule que «si l’Etat est la cible, dans une certaine région, d’actions qui portent atteinte à sa sécurité et à ses intérêts, l’armée peut être chargée de maintenir la sécurité dans la région en question». Toujours selon les dispositions de cet article, la troupe pourra effectuer des perquisitions, interdire les rassemblements, poursuivre les personnes qui menacent l’ordre public et lutter contre la contrebande. Tous les suspects arrêtés dans le cadre de ces opérations seront déférés devant le tribunal militaire pour y être jugés.
M. Sabeh a précisé que les projets urgents de développement des régions déshéritées seront examinés lors d’une réunion du Conseil des ministres, dans deux semaines. «De toute façon, ces questions font l’objet d’un suivi de la part des ministères concernés, a ajouté M. Sabeh. Tout les semaines, ces ministères soumettent au Cabinet des projets de développement dans ces régions. Et d’ailleurs, une proposition de loi concernant un plan global de développement se trouve au Parlement pour y être examinée».
Selon des sources bien informées, les ministres de la Défense, de l’Habitat et des Affaires sociales, MM. Mohsen Dalloul, Mahmoud Abou Hamdane et Ayoub Hmayed ont insisté en vain pour que les mesures de sécurité prises par le gouvernement soient accompagnées de l’approbation d’une nouvelle décision portant sur l’exécution de projets de développement à Baalbeck-Hermel.
Le Conseil des ministres est ensuite passé à l’examen de son ordre du jour. Il a notamment approuvé un projet de loi autorisant le gouvernement à signer un accord de promotion et de protection des investissements et un accord de coopération commerciale, scientifique et technique avec la République d’Arménie. Il a aussi approuvé un projet de loi prorogeant la loi facilitant les modalités de fusion entre les banques. Le gouvernement a enfin pris connaissance d’un rapport présenté par le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Elie Hobeika, sur la situation de l’Office des eaux de Baalbeck-Hermel. Il a décidé de payer les arriérés des employés de ce secteur.
• La sécurité à Baalbeck-Hermel confiée à l’armée pendant trois mois• Fermeture de tous les médias audiovisuels non légalisésFace aux défis lancés par cheikh Sobhi Toufayli, l’Etat a opté (encore une fois) pour la manière forte. Réuni à Baabda sous la présidence de M. Elias Hraoui, le Conseil des ministres a pris une série de mesures visant à réaffirmer...