«La part réservée aux nominations dans le projet de loi sur les municipales, fera du processus électoral un vaste projet de désignations», a déclaré M. Lahoud dans sa conférence de presse.
Il a estimé que celles-ci couvrent les municipalités représentant la majorité des Libanais. «Dire que le nombre des municipalités dont une partie des membres sera nommée est inférieur à 100, n’est pas très précis, parce que ces municipalités peuvent être représentatives de la majorité écrasante des Libanais. De la sorte, nous aurions vidé les élections municipales de leur sens démocratique».
Pour le député du Metn, les solutions de substitut existent. «Nous reconnaissons le principe selon lequel il est difficile d’organiser des municipales dans certains cas. Mais nous jugeons qu’un recours direct aux nominations sans réfléchir à d’autres moyens, constitue une atteinte à la volonté populaire», a-t-il fait valoir.
Partant du principe que les régions sous occupation relèvent de la responsabilité de l’autorité exécutive et non pas des autorités locales, M. Lahoud a proposé de confier dans la bande frontalière les tâches qui incombent d’habitude aux municipalités à des fonctionnaires. «La différence est énorme entre la désignation de fonctionnaires et de représentants du peuple, dans la mesure où un fonctionnaire est soumis aux lois du Pouvoir exécutif et parce qu’ainsi le gouvernement ne se serait pas substitué au peuple», a-t-il fait remarquer.
En ce qui concerne les régions où le gouvernement craint un déséquilibre communautaire, M. Lahoud a trouvé que les nominations ne s’imposent pas non plus. Il a donné en exemple la ville de Beyrouth «où il est possible de préserver les règles démocratiques en même temps que l’entente nationale et l’équilibre communautaire au sein du conseil municipal». Selon le député du Metn, Beyrouth peut être divisé en «3, 4 ou 5 quartiers qui élira chacun un nombre déterminé du conseil municipal, suivant sa situation».
Réaffirmant ensuite qu’il n’est pas contre la représentation au sein des conseils municipaux des personnes installées dans les banlieues beyrouthines ou dans les centres d’estivage mais qu’il n’en sont pas originaires, M. Lahoud a considéré que ces gens doivent être en mesure d’élire eux-mêmes leurs représentants. Il a toutefois reconnu que la question n’est pas simple. «Il faut d’abord voir s’il est nécessaire de les inscrire comme résidants de ces localités ou s’il faut que deux ou trois sièges soient réservés dans chaque municipalité à ces personnes qui doivent en tous cas élire eux-mêmes leurs représentants», a-t-il précisé.
Pour ce qui est des villages aux populations déplacées, les bureaux de vote peuvent être installés ailleurs qu’au sein de ces localités, a ensuite proposé M. Lahoud, en précisant que cette mesure peut être valable pour les localités que les habitants déplacés n’ont pas pu regagner. «Il faut que nous trouvions des solutions qui correspondent à la volonté populaire et à la démocratie, sans généraliser le principe des nominations», a-t-il encore affirmé, soulignant sa détermination à présenter devant le Conseil constitutionnel un recours en invalidation de la loi sur les municipales «au cas où un article stipulerait des nominations dans des régions ne présentant pas de situation extraordinaire». «Je ne mets pas en doute les intentions du Pouvoir, a-t-il poursuivi, et je ne la juge pas, mais il ne faut pas oublier que le gouvernement ne serait pas aujourd’hui en train de préparer les élections municipales s’il n’y avait pas eu de pressions populaires et si nous n’avions pas saisi le Conseil constitutionnel d’un recours en invalidation de la loi prorogeant jusqu’en 1999 le mandat des conseils municipaux».
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