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Actualités - CHRONOLOGIE

En minimisant la portée politique de la manifestation à la mémoire de Rabin Netanyahu tourne le dos au camp de la paix

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a minimisé hier l’importance politique de la manifestation qui a rassemblé samedi à Tel-Aviv des centaines de milliers de personnes pour le second anniversaire de l’assassinat de Yitzhak Rabin (VOIR P. 6). «Elles sont venues exprimer leur deuil, car le meurtre de Rabin est sans précédent, et nous partageons ce deuil. Mais cela n’a rien à voir avec les options politiques concernant le processus de paix sur lesquelles le peuple s’est prononcé en portant M. Netanyahu au pouvoir», a affirmé son porte-parole David Bar-Illan.
Plus ou moins amorphe depuis la victoire électorale de M. Netanyahu en mai 1996, l’opposition de gauche est descendue en force dans la rue pour protester à la fois contre le blocage du processus de paix et contre les allégations de conspiration répandues par les organes de presse émanant de la droite et impliquant le dirigeant travailliste Shimon Peres, ancien chef de la diplomatie et l’un des principaux artisans du processus de paix, dans le meurtre de Rabin.
M. Bar-Illan s’est élevé contre le chef du parti de gauche Meretz Yossi Sarid «qui a profité de la manifestation de Tel-Aviv pour accentuer les divisions du peuple plutôt que d’œuvrer à son unité».
M. Sarid a implicitement accusé M. Netanyahu et le Parti national religieux (PNR - 9 élus) d’avoir conduit au meurtre de Rabin par leur campagne de délégitimisation et d’incitation à la violence.
M. Bar-Illan s’est cependant affirmé «sceptique» sur la capacité du parti travailliste à mobiliser les foules.
Loin de partager ce point de vue, l’éditorial du quotidien Maariv estime au contraire «qu’en se rendant en masses à Tel-Aviv, les Israéliens sont certes venus commémorer la disparition de Rabin mais ont surtout voulu protester contre 17 mois de gouvernement Netanyahu».
«Le premier ministre ferait bien de comprendre que cet événement ne s’est pas produit sur la lune, et que rien de tel n’est jamais arrivé dans l’histoire d’Israël», conclut le journal.

Rencontre possible avec Clinton

Sur un autre plan, et selon les termes d’un communiqué de la présidence du Conseil, le premier ministre israélien a évoqué à nouveau dimanche une possible rencontre avec le président américain Bill Clinton, dont la date reste à fixer. «Le calendrier de la rencontre avec le président Clinton sera fixé par les deux pays concernés», a déclaré M. Netanyahu lors du Conseil des ministres, selon le communiqué.
«M. Netanyahu rencontrera bientôt M. Clinton, mais non lors de sa prochaine visite aux Etats-Unis», a déclaré le porte-parole de M. Netanyahu.
M. Netanyahu se rendra aux Etats-Unis du 16 au 18 novembre pour rencontrer des dirigeants juifs américains à Indianapolis et Los Angeles.
Un collaborateur de M. Netanyahu a annoncé, en début de mois, que M. Clinton faisait dépendre la tenue d’une rencontre avec M. Netanyahu des progrès qui seront réalisés dans les négociations israélo-palestiniennes.
Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright doit rencontrer le 14 novembre M. Netanyahu à Londres, et le président palestinien Yasser Arafat le lendemain en Suisse, afin de tenter de relancer le processus de paix. Ces rencontres feront suite aux pourparlers qui ont eu lieu la semaine dernière à Washington entre responsables israéliens et palestiniens, et qui n’ont apporté aucun résultat tangible.
«Il ne fallait pas s’attendre à ce que nous revenions de Washington avec un accord qui réglerait tout. Nous sommes cependant tombés d’accord sur la poursuite des négociations», a déclaré le ministre des Affaires étrangères David Lévy, qui était présent à Washington.
Mme Albright doit évoquer avec M. Netanyahu un «arrêt de jeu» dans la colonisation afin de permettre aux deux parties d’entamer des négociations sur le statut final des territoires palestiniens.
Elle entend également discuter la poursuite du retrait militaire israélien de Cisjordanie, gelée par le gouvernement de M. Netanyahu.
M. Netanyahu a déclaré devant ses ministres qu’il fallait «trouver une solution à la question du gel des mesures unilatérales et de la colonisation». Il a cependant affirmé, la semaine dernière, que l’Etat hébreu n’avait pas l’intention de mettre fin à sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a minimisé hier l’importance politique de la manifestation qui a rassemblé samedi à Tel-Aviv des centaines de milliers de personnes pour le second anniversaire de l’assassinat de Yitzhak Rabin (VOIR P. 6). «Elles sont venues exprimer leur deuil, car le meurtre de Rabin est sans précédent, et nous partageons ce deuil. Mais cela...