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Actualités - CHRONOLOGIE

Contre la guerre, en musique

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a décidé de combattre la violence ethnique en Afrique par des chansons, avec l’aide de six artistes, parmi les plus populaires du continent.
Une campagne, baptisée «So why?» (alors pourquoi?) a été lancée avec la diffusion dans 34 pays africains – dont huit zones de guerre – et trois pays européens d’un album et d’un clip vidéo. Le même jour, un film baptisé «La musique s’en va-t-en guerre» – conçu en trois versions: anglais, français, portugais –, était diffusé pour la première fois sur la chaîne britannique Channel 4.
Dans le même temps, sort un livre sur les conséquences de la guerre, écrit par le Nigérian Kole Omotoso, illustré de 9.500 photos et préfacé par le président sud-africain Nelson Mandela.
Plusieurs concerts sont prévus, dont un, en avant-première, à Johannesburg.
Six artistes ont accepté de mener croisade sous la bannière de la Croix-Rouge: la star sénégalaise Youssou N’Dour, le roi de la rumba zaïroise Papa Wemba, la grande dame de la chanson angolaise Lourdes Van-Dunem, les deux Sud-Africains Jabu Bayete et Lucky Dube, et enfin Lagbaja, le saxophoniste nigérian éternellement caché derrière son masque de tissu yorouba.
Tous ont accepté de sillonner les zones de guerre pendant dix-sept jours, en Angola, au Liberia, dans le Kwazulu-Natal (Afrique du Sud), ou à Lokichokio, dans l’extrême-nord du Kenya, auprès des réfugiés soudanais.
Le film immortalise leurs rencontres avec des enfants mutilés ou des enfants-soldats, dont l’un, kalachnikov en bandoulière, paraît impressionné par Lagbaja qui le réprimande au son du saxo. Au milieu des pleurs, seule la musique, omniprésente, tonique et joyeuse, semble porteuse d’espoir.
Les artistes se sont retrouvés sur l’île sénégalaise de Gorée, symbole de l’esclavage, pour composer un album: neuf chansons – un morceau par artiste – et trois versions de «So why», que le CICR espère entendre «chanter dans les checks points», ces barrages où des soldats en guenilles rackettent, volent, tuent parfois.
C’est la première fois que l’organisation humanitaire se lance dans ce genre d’opération.
«Nous avons une action thérapeutique, avec les visites aux prisonniers, les évacuations d’urgence, etc, mais aussi un rôle de prévention: on aimerait pouvoir éviter la douleur», a expliqué René-Luc Thévoz, chargé de l’information à la délégation régionale du CICR à Abidjan, lors de la présentation de la campagne.
«Nous avons pour mandat de faire connaître la Convention de Genève, le droit international humanitaire. Maintenant, la guerre engage non seulement des combattants, mais aussi des civils, des enfants. Ces gens-là on ne les touchera pas avec des séminaires dans une école de gendarmerie», estime-t-il.
Le budget de l’opération s’élève à 300.000 dollars. Les six musiciens, leurs maisons de disques et leurs éditeurs, les photographes et l’auteur, tous bénévoles, ont cédé au CICR l’intégralité de leurs droits, qui serviront à financer des projets humanitaires de la Croix-Rouge en Afrique, axés sur la réhabilitation et l’éducation. (AFP)
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a décidé de combattre la violence ethnique en Afrique par des chansons, avec l’aide de six artistes, parmi les plus populaires du continent.Une campagne, baptisée «So why?» (alors pourquoi?) a été lancée avec la diffusion dans 34 pays africains – dont huit zones de guerre – et trois pays européens d’un album et d’un...