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Actualités - ANALYSE

La contre-Troïka de Paris fait le point

Un an après sa création la contre-troïka de Paris (Gemayel, Chamoun, Aoun) qui s’est donné le nom de «Rassemblement national» se réunit à la fin du mois en cours pour faire le point, analyser son action et élaborer la suite de son programme.
Le plus mobile sinon le plus actif des trois, le seul d’ailleurs qui vient de temps à autre au Liban, Dory Chamoun chef du PNL vient pour sa part de retourner de Washington. Et il n’a pas manqué d’exposer à ses deux alliés exilés les résultats de ses entretiens avec des cadres de l’Administration Clinton, avec des parlementaires U.S. et avec des lobbiyistes d’origine libanaise.Des contacts qui ont porté, indiquent des sources proches du «Rassemblement» sur la position des Etats-Unis par rapport au processus de paix régional et par rapport à la situation qui prévaut au Liban même.
Les interlocuteurs américains de M. Chamoun auraient souligné, selon ces sources, que la déclaration faite par le secrétaire d’Etat Albright à Beyrouth doit être considérée comme fondamentale et être prise au pied de la lettre. Washington serait déterminé, paraît-il, à déployer des efforts suivis pour concrétiser les termes-clés de la proclamation Albright: rétablissement de l’intégrité territoriale comme de la souveraineté, de l’indépendance totale d’un Liban pleinement démocratique et libre de ses mouvements. Les mêmes cadres U.S. auraient affirmé que les engagements réitérés par le secrétaire d’Etat s’inscrivent dans le droit fil de l’Exhortation papale du 10 mai dernier.
Et d’ajouter que les Américains «ne sont pas satisfaits du comportement fantaisiste, irresponsable des dirigeants de ce pays qui négligent pour des querelles byzantines le traitement de graves problèmes socio-économiques… Cependant, reconnaissent ces opposants avec une pointe de regret dans la voix, les Américains ne désespèrent pas de voir le pouvoir libanais améliorer ses prestations, corriger la trajectoire et ils sont prêts à lui apporter leur aide à cet effet. D’autant qu’ils savent que le dénouement heureux sur la scène régionale n’est pas pour bientôt, vu le blocage provoqué par Netanyahu, et qu’il faut donc s’efforcer de permettre au Liban, engagé dans une dangereuse récession, de tenir jusqu’à l’avènement de la paix».
Dans cette perspective, les opposants radicaux «estiment, indiquent les mêmes sources, qu’il leur faut ajuster le tir en conséquence et modifier certains points de leur programme d’action initiale, pour la bonne raison que, comme lors du test des dernières législatives, Washington ne semble pas disposé à lâcher les taëfistes, pour peu que ces derniers fassent quelques efforts d’apparente démocratisation. Il faudra dès lors tenter d’élargir le «Rassemblement», essayer d’organiser un congrès groupant nombre de formations de l’Est, préparer des dossiers solides et se mobiliser pour les municipales, en luttant pour faire abroger le principe des désignations. Avant ses concertations avec MM. Gemayel et Aoun, M. Chamoun viendra encore une fois au Liban pour des consultations préparatoires avec les cadres locaux de l’opposition, comme pour alimenter le document verbal que l’opposition veut communiquer samedi au président italien Scalfaro, lors de sa visite à Harissa. M. Chamoun sera également de retour au pays après les assises de Paris pour y relayer le plan d’action du «Rassemblement». Il lui faudra ensuite, concluent ces sources, préparer la bataille des présidentielles, non pas pour son propre compte mais pour la définition des critères que le prochain chef de l’Etat devra remplir s’il veut être accepté de la rue chrétienne».
Ph.A-A.
Un an après sa création la contre-troïka de Paris (Gemayel, Chamoun, Aoun) qui s’est donné le nom de «Rassemblement national» se réunit à la fin du mois en cours pour faire le point, analyser son action et élaborer la suite de son programme.Le plus mobile sinon le plus actif des trois, le seul d’ailleurs qui vient de temps à autre au Liban, Dory Chamoun chef du PNL vient...