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Actualités - CHRONOLOGIE

Les loyalistes, grands vainqueurs des législatives jordaniennes

Les élections législatives en Jordanie, qualifiées d’«exemplaires» par le roi Hussein en dépit du boycottage de l’opposition, ont vu la victoire des «indépendants centristes» proches du pouvoir, qui enlèvent 64 sièges sur les 80 que compte l’Assemblée, contre 54 dans la précédente législature.
L’opposition sort affaiblie du scrutin, boycotté par les mouvements islamistes. Elle obtient néanmoins 16 sièges (8 islamistes indépendants, 4 membres de partis de gauche et 4 indépendants de gauche) contre 25 dans le précédent Parlement.
La nouvelle Chambre des députés est exclusivement masculine, aucune des 17 candidates n’ayant été élue. La seule femme député sortante, Mme Toujan Feyçal, a été battue par son adversaire au siège de la minorité circassienne, un indépendant, M. Nayef Mawla. Aucune des 16 autres candidates n’a réussi à faire son entrée à la Chambre des députés, qui aura un caractère tribal en raison du grand nombre de candidats qui se sont présentés sur la base de leurs liens tribaux.
En tout, 524 candidats se sont présentés à ces élections, les troisièmes depuis le déclenchement du processus de démocratisation en Jordanie en 1989.
La confrérie des Frères musulmans, suivie par le Front de l’action islamique (FAI), qui comptait 16 députés dans le Parlement sortant, a boycotté ces élections et accusé le gouvernement de «pratiques antidémocratiques».
Mais, malgré les menaces d’exclusion, 12 membres du FAI et des Frères musulmans se sont présentés aux élections, notamment deux députés de la Chambre sortante, qui ont été réélus. En outre, sur 19 autres candidats islamistes indépendants, six sont entrés à la Chambre.
L’opposition nationaliste arabe et de gauche, qui comptait une vingtaine de candidats, a obtenu quatre sièges.

Désenchantement

Signe d’un désenchantement général vis-à-vis du gouvernement de M. Abdel Salam Majali, le Parti national constitutionnel (droite), qui se présentait avec 12 candidats, n’a obtenu que deux sièges, dont l’un emporté par M. Abdel Hadi Majali, frère du premier ministre.
Le roi Hussein a annoncé mardi l’amendement prochain de la loi électorale critiquée par les islamistes et certains partis de gauche, qui s’estiment lésés par le scrutin uninominal ayant remplacé le scrutin de liste.
Le taux de participation à ce scrutin, le troisième depuis le déclenchement du processus de démocratisation en Jordanie en 1989, a atteint 54,6%. Il est inférieur à celui des deux précédentes élections (61,5% en 1989 et 68% en 1993).
Le Parlement jordanien est bicaméral, avec une Chambre des députés et un Sénat de 40 membres nommés par le roi. Le souverain devrait désigner dans le mois qui vient les membres du nouveau Sénat.
De plus, un nouveau gouvernement doit être formé, selon la tradition, avant le début de la nouvelle session parlementaire, qui doit se tenir avant le 1er décembre, conformément à la constitution.
«Cette nouvelle Chambre, formée en grande majorité de modérés, axera son action sur les questions internes de la Jordanie, notamment en raison de la frustration générale vis-à-vis du processus de paix arabo-israélien», a estimé mercredi un influent député de la nouvelle majorité.
«La méfiance envers le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, exprimée récemment à maintes reprises par le roi Hussein, se reflétera sur cette Chambre», a ajouté ce député sous le couvert de l’anonymat.
Le Parlement «donnera la priorité au bien-être des Jordaniens, plutôt qu’aux rêves des dividendes d’une paix qu’ils n’ont jamais ressentis», a-t-il poursuivi.
Un proche du roi Hussein a affirmé que le souverain jordanien, «profondément déçu par M. Netanyahu, a adopté une position de gel et d’attente vis-à-vis d’Israël, les circonstances ne permettant pas de progrès dans les relations entre les deux pays».
«Une remise en question du traité de paix n’est pas envisagée par la Jordanie, mais le royaume n’est plus prêt à déployer des efforts unilatéraux, alors que le gouvernement israélien n’en fait pas», a ajouté ce responsable.


Les élections législatives en Jordanie, qualifiées d’«exemplaires» par le roi Hussein en dépit du boycottage de l’opposition, ont vu la victoire des «indépendants centristes» proches du pouvoir, qui enlèvent 64 sièges sur les 80 que compte l’Assemblée, contre 54 dans la précédente législature.L’opposition sort affaiblie du scrutin, boycotté par les mouvements...