Leur demande d'asile a été refusée Près de 11.000 libanais menacés d'expulsion d'Allemagne

Près de 11.000 Libanais sont menacés d’être expulsés d’Allemagne où leur demande d’asile a été refusée, et 5.611 d’entre eux ont déjà reçu un courrier les informant qu’ils devaient quitter le pays, selon une statistique du Registre central des étrangers citée par Pro Asyl.
D’après l’organisation spécialisée dans la défense des réfugiés, basée à Francfort, cela ne signifie pas une expulsion dans l’immédiat, mais dans les mois à venir.
S’y ajoutent quelque 9.600 Palestiniens du Liban, selon Pro Asyl citant une estimation du gouvernement dans la catégorie des personnes à la «nationalité non éclaircie», également invitées à quitter le pays.
Au cours des huit premiers mois de l’année, 550 Libanais ont été expulsés d’Allemagne, selon les chiffres officiels.
Selon Pro Asyl, le gouvernement allemand négocie avec les autorités libanaises un accord de reconduite pour les ressortissants libanais n’ayant pas obtenu de permis de séjour, dont la conclusion pourrait aboutir à des expulsions à grande échelle.
Un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur avait confirmé, en août, que Bonn souhaitait un tel accord, mais en démentant que des négociations soient en cours.
Le gouvernement allemand avait souligné, mi-août, qu’il ne voyait pas de raison d’arrêter les expulsions de quelque 26.000 Libanais dont la demande d’asile a été refusée.
Il avait relevé que pour ceux d’origine palestinienne susceptibles de se retrouver dans des camps de réfugiés, «les conditions de vie particulièrement difficiles dans des camps de réfugiés ne peuvent à elles seules justifier un statut de réfugié ou un séjour durable en Allemagne».
Interrogé par «L’Orient-Le Jour», le secrétaire du ministère des Affaires étrangères Zafer el-Hassan a confirmé que l’expulsion de plusieurs milliers de Libanais en situation irrégulière en Allemagne est à l’ordre du jour. M. el-Hassan a précisé que ce dossier a été au centre de deux déplacements en Allemagne du directeur général de la Sûreté, et d’un voyage au Liban d’une mission allemande. Les Allemands, a expliqué M. Zafer el-Hassan, sont de plus en plus stricts au sujet des étrangers demandant l’asile politique ou en situation irrégulière, car ils en ont près de 7,5 millions sur leur territoire. «Mais le retour des Libanais expulsés, a-t-il souligné, se fera progressivement».
M. Zafer el-Hassan a toutefois fait la nuance entre les réfugiés qui ont quitté le Liban pour l’Allemagne durant les années de guerre, et sont parvenus à régulariser leur situation, tant bien que mal, et les immigrés clandestins ou dont la présence en Allemagne ne se justifie pas aux yeux du gouvernement allemand.
Parmi ceux en situation irrégulière, précise-t-on, figurent des milliers de Libanais du Sud, pour lesquels l’Allemagne est une terre d’«asile économique». Bénéficiant d’allocations sociales, ces Libanais, qui émigrent souvent avec leurs familles, constituent une trop lourde charge sociale pour l’Allemagne, et profitent des lois en vigueur dans les différents lands allemands, ou du système de la Justice allemande, pour prolonger leur séjour autant que possible. C’est cette catégorie de Libanais qui serait la plus exposée aux mesures d’expulsion.