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Actualités - CHRONOLOGIE

Transfert de l'administration pénitentiare au ministère de la justice Tabbarah entend commencer par une prison expérimentale

Le séminaire sur la réforme du système pénitentiaire au Liban, organisé par l’Institut des droits de l’homme du barreau de Beyrouth, a soulevé un vent d’espoir... hélas rapidement tempéré par la triste réalité. Car, si le principe de transférer l’administration des prisons au ministère de la Justice est désormais acquis, son application relève encore du domaine de l’utopie. Selon le ministre, M. Bahige Tabbarah, le département de la direction des prisons au sein de son ministère n’existe que sur papier et avant de décider de retirer au ministère de l’Intérieur la responsabilité d’administrer les prisons, il faudrait commencer par équiper ce département.
M. Tabbarah cherche d’ores et déjà une personne de niveau universitaire, civile, ayant les compétences nécessaires pour diriger une prison. Autour de cette personne, il souhaite créer un noyau, ayant à peu près le même profil, capable de gérer le système pénitentiaire. Pour l’instant, les seuls candidats sérieux à s’être présentés sont des officiers des FSI, ayant déjà une expérience dans l’administration des prisons. Mais le ministre Tabbarah préférerait placer à ce poste une personne civile, quitte à l’envoyer en stage de formation en France ou dans d’autres pays ayant une large expérience pénitentiaire.

A petits pas

Tabbarah, qui n’aime pas faire de grandes promesses impossibles à tenir, souhaite avancer à petits pas. Son projet consiste à commencer modestement par gérer une seule prison, pour en faire ensuite un modèle à suivre. Il a déjà songé à une maison de redressement pour délinquants mineurs. Or, outre l’aile de Roumiyé qui leur est consacrée, il n’y a que deux maisons de ce genre au Liban, à Baassir et à Fanar, installées dans des immeubles nullement habilités pour ce genre de fonction et surtout qui sont loués à des particuliers. Pourtant, Tabbarah a les idées très claires à ce sujet: ce qu’il voudrait c’est un bâtiment qui soit entre l’internat et la prison, parce que, selon lui, les jeunes délinquants ont besoin d’être traités avec autorité, sans toutefois être enfermés carrément dans une prison. Ils ont aussi besoin de vivre loin de la grande ville, sans être totalement coupés du monde. Il a donc déjà choisi le terrain sur lequel il fera édifier la maison de redressement-modèle et son ministère en a fait l’acquisition. Le terrain est aussi à Baassir, à proximité de l’actuelle maison de redressement. Malheureusement, le ministre n’a pas encore trouvé l’architecte qui lui dessinerait les plans adéquats. Il n’a pas non plus les fonds nécessaires. Mais, selon lui, lorsque le gouvernement décidera de transférer l’administration des prisons au ministère de la Justice, le ministère de l’Intérieur devra forcément renoncer au budget consacré à la gestion des prisons. De toute façon, selon M. Tabbarah, si le projet de décret qu’il a remis au Conseil des ministres au sujet de ce transfert est désormais prêt, il reste encore beaucoup de préparatifs à accomplir avant qu’il ne soit opérationnel. «Mais ce qui compte, déclare M. Tabbarah, c’est que le projet est en cours de réalisation et que tout le monde est désormais convaincu de la nécessité de confier l’administration du système pénitentiaire au ministère de la Justice, même si celui-ci doit se faire aider par les forces de sécurité».

Ceux qui espéraient donc un miracle rapide seront déçus, mais la réforme du système pénitentiaire ne peut se faire que progressivement, puisqu’elle suppose un changement dans les mentalités et une équipe qualifiée capable d’appliquer les méthodes modernes.

S.H.
Le séminaire sur la réforme du système pénitentiaire au Liban, organisé par l’Institut des droits de l’homme du barreau de Beyrouth, a soulevé un vent d’espoir... hélas rapidement tempéré par la triste réalité. Car, si le principe de transférer l’administration des prisons au ministère de la Justice est désormais acquis, son application relève encore du domaine...