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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton dépêche Indyk à Ryad, Le Caire , Sanaa, Oman , Abou Dhabi , Koweit et Bahrein Washington jette son poids dans la balance pour sauver la conférence de Doha


Un émissaire américain a tenté hier de convaincre les Emirats arabes unis de revenir sur leur décision de boycotter la conférence économique de Doha pour protester contre la politique israélienne.
M. Martin Indyk, secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient, a été reçu hier par le président des Emirats, cheikh Zayed Ben Sultan al-Nahyane, selon l’ambassade des Etats-Unis. Le responsable américain était arrivé dimanche soir à Abou Dhabi en provenance du sultanat d’Oman. Il a remis à cheikh Zayed un message du président Clinton qui évoque «les efforts déployés par le communauté internationale pour faire progresser le processus de paix au Proche-Orient» et «la situation dans le Golfe».
Cheikh Zayed avait annoncé dès le mois d’août que son pays ne prendrait pas part à la conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, prévue du 16 au 18 novembre à Doha, en raison de la participation d’Israël.
«M. Indyk tente de convaincre les pays du Golfe de participer à la conférence de Doha et leur promet en retour que les Etats-Unis intensifieront leurs efforts pour faire pression sur Israël», a déclaré un diplomate américain dans le Golfe, qui a requis l’anonymat.
«Il fait valoir aux dirigeants de ces pays qu’en participant à la conférence, ils encourageront Israël à aller de l’avant dans le processus de paix et peut-être à faire des concessions», a-t-il ajouté.
Hormis le Qatar, pays hôte de la conférence, aucun pays arabe du Golfe n’a encore annoncé sa participation à ce forum visant à promouvoir la coopération arabo-israélienne.
Le journal émirati «Al-Khaleej», proche des milieux officiels, s’en est pris hier aux efforts américains pour assurer le succès de la conférence de Doha.
«Les Etats-Unis tentent par tous les moyens de faire pression pour que la conférence réussisse, alors qu’ils ne font pas les mêmes pressions sur Israël pour faire débloquer le processus de paix», écrit le journal.
«Cela prouve (...) que cette conférence est un objectif stratégique américain en premier lieu, sinon Washington n’aurait pas montré tout cet intérêt», a ajouté le journal.
«Si ce forum était vraiment dans l’intérêt des Arabes, les Américains auraient tout fait pour le torpiller», a poursuivi «Al-Khaleej».
«Les Etats-Unis veulent faire de la conférence un instrument pour lever les barrières commerciales et financières entre Israël et chaque pays arabe mais pas entre les pays arabes», a estimé le quotidien.
M. Indyk, qui tente d’assurer une large participation arabe à la conférence de Doha, s’est déjà rendu en Egypte, au Yémen, en Arabie Séoudite et à Oman.
Après les Emirats, il est attendu au Koweit, au Qatar et à Bahrein.
Parmi ces pays, seul le Yémen a annoncé sa participation au forum. L’Arabie Séoudite et l’Egypte lient leur participation à la conférence à des progrès tangibles dans le processus de paix, et les autres Etats n’ont pas encore annoncé leur position.
Dans un communiqué diffusé par l’ambassade américaine à Ryad, M. Indyk a indiqué avoir «expliqué aux dirigeants séoudiens que le secrétaire d’Etat Madeleine Albright et le secrétaire au Commerce William Daley se rendaient à Doha pour expliquer leur attachement au processus de paix».

Conditions palestiniennes

Côté palestinien, le ministre de l’Economie Maher Masri a fait dépendre hier le succès de la prochaine conférence économique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Qatar d’un éventuel déblocage du processus de paix avec Israël.
«Les sommets économiques sont destinés à soutenir le processus de paix parce que les progrès économiques dépendent du processus politique», a déclaré M. Masri à l’agence officielle palestinienne WAFA.
«Le développement économique et les investissements au Moyen-Orient sont bloqués en raison des mesures prises par les Israéliens contre le peuple palestinien», a-t-il affirmé.
L’Autorité palestinienne a refusé pour le moment de confirmer sa participation à la conférence, qui doit avoir lieu à Doha du 16 au 18 novembre. Israël a annoncé que sa délégation serait conduite par le ministre des Affaires étrangères David Lévy.

Critiques syriennes

Le quotidien gouvernemental syrien «Techrine» a jugé «étonnante et erronée» l’attitude de Washington qui insiste sur la tenue de la conférence économique de Doha, alors qu’un émissaire américain Martin Indyk effectue une tournée dans le Golfe.
«L’insistance de Washington à réunir la conférence de Doha constitue une erreur et suscite l’étonnement. Cette attitude portera atteinte à la crédibilité des Etats-Unis et à leurs relations avec les Arabes», selon «Techrine».
L’attitude de Washington est «en contradiction avec son rôle de parrain du processus de paix et de courtier honnête et impartial», a poursuivi le journal estimant que l’Administration américaine aurait dû «respecter le point de vue des Arabes qui ont lié la poursuite de la normalisation avec Israël à une modification de sa politique» sur le processus de paix.
«Tous les prétextes avancés pour promouvoir le forum de Doha sont illusoires et ne convainquent personne», selon «Techrine» pour qui «cette réunion aura pour conséquence d’encourager le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à davantage d’intransigeance et d’agressivité».
«Le processus de paix n’existe plus à cause des positions intransigeantes d’Israël et tous les efforts américains, européens et russes ont échoué à influer sur le gouvernement Netanyahu», a conclu le quotidien.








Un émissaire américain a tenté hier de convaincre les Emirats arabes unis de revenir sur leur décision de boycotter la conférence économique de Doha pour protester contre la politique israélienne.M. Martin Indyk, secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient, a été reçu hier par le président des Emirats, cheikh Zayed Ben Sultan al-Nahyane, selon l’ambassade des...