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Actualités - CHRONOLOGIE

L'ONU dépêche trois émissaires pour tenter de dénouer la crise avec Bagdad L'Irak menace d'abattre les avions de reconnaissance américains (photo)

L’Irak a continué hier à défier les Etats-Unis et les Nations Unies, tout en prônant le «dialogue»: Bagdad a empêché un expert américain de participer aux inspections sur le désarmement et a menacé d’abattre les avions américains de reconnaissance.

A New York, l’ONU a décidé de dépêcher trois émissaires en Irak: l’Algérien Lakhdar Brahimi, le Suédois Jan Eliasson et l’Argentin Emilio Cardenas qui sont attendus ce soir à Bagdad selon l’agence officielle INA. Le Conseil de Sécurité a entamé hier soir des consultations à huis clos sur la crise irako-US.
Les Etats-Unis pour leur part ont décidé de déployer des chasseurs supplémentaires pour renforcer leurs forces aériennes chargées de l’application de la zone d’exclusion aérienne dans le nord de l’Irak, a annoncé un porte-parole du Pentagone.
Les autorités irakiennes ont interdit à un Américain de participer à l’inspection d’un site, ce qui a poussé la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM) à suspendre ses inspections.
Le directeur du Centre de surveillance et de vérification de l’UNSCOM, Nils Carlstrom, a précisé à New York que les Irakiens avaient informé «pacifiquement» le chef d’une mission d’inspection balistique, à son arrivée sur un site hier matin, que «les experts américains étaient interdits d’entrée».
Le chef de l’équipe a répondu qu’il «ne pouvait travailler sans les experts américains et a décidé d’annuler la mission», a ajouté M. Carlstrom.
Le représentant irakien à l’ONU, Nizar Hamdoun, a affirmé dans une lettre adressée dimanche au chef de l’UNSCOM Richard Butler que son pays refuserait les prochaines missions d’avions américains U2 de reconnaissance prévues les 5 et 7 novembre, et qu’il était prêt à les abattre.
«A la lumière des derniers développements et comme cela s’est déjà produit dans le passé, l’Irak s’attend à une agression militaire des Etats-Unis», a ajouté M. Hamdoun.
Le président irakien Saddam Hussein a présidé hier soir une réunion du commandement général des forces armées.
En cas de recours à la force, «Allah (Dieu) aidera chacun à défendre ses droits», a-t-il lancé plus tôt dans la journée lors d’une réunion du Conseil des ministres.
Il a toutefois demandé l’ouverture d’un dialogue «pour définir clairement les droits et les obligations» de l’Irak et de l’ONU.
Cette offre de «dialogue» a été immédiatement rejetée par la Maison-Blanche, qui a toutefois laissé clairement entendre qu’une action militaire américaine contre l’Irak n’était pas imminente.
«Le gouvernement américain soutient les efforts de l’ONU pour résoudre les questions ayant trait à l’application» des résolutions de l’ONU sur le désarmement de l’Irak, a déclaré le porte-parole présidentiel, Michael McCurry.

Attitude nuancée
de la France

La France, qui dispose comme les Etats-Unis d’un droit de veto au Conseil de Sécurité, a estimé, de son côté, qu’il appartenait au Conseil de choisir les moyens de contraindre l’Irak à revenir sur sa décision de refuser la présence d’experts américains au sein de l’UNSCOM.
Paris s’était abstenu, comme Moscou et Pékin, lors du vote il y a dix jours de la résolution 1134, présentée par Washington, et prévoyant le renforcement de sanctions contre l’Irak si Bagdad refusait à nouveau de collaborer avec l’ONU.
De sources diplomatiques à Paris, on soulignait toutefois hier que la France n’hésiterait pas à choisir Washington contre Bagdad en cas de grave détérioration de la situation dans le Golfe.
A New York, l’ONU a décidé de dépêcher trois émissaires à Bagdad: l’Algérien Lakhdar Brahimi, le Suédois Jan Eliasson et l’Argentin Emilio Cardenas, qui étaient «attendus mardi soir à Bagdad», selon l’agence officielle irakienne INA.
Les autorités irakiennes ont donné, la semaine dernière, aux experts américains jusqu’à mercredi 22h00 GMT pour quitter le pays, provoquant ainsi la crise la plus grave depuis 1991, afin d’obtenir que l’ONU fixe un terme rapproché à la mission des inspecteurs. Cette décision a été condamnée par le Conseil de Sécurité.
L’ONU avait déjà testé par deux fois la détermination irakienne, en refoulant jeudi et dimanche des experts américains de Bahrein, base arrière de l’UNSCOM dans le Golfe.
Pour la sixième journée consécutive, des manifestations de soutien à Bagdad ont été organisées en Irak.
Dans un rapport à l’Assemblée générale, l’ONU s’est inquiétée des violations des droits de l’homme en Irak, évoquant des exécutions sommaires ou arbitraires, des actes de torture et des déplacements massifs de population, notamment dans le Kurdistan irakien (nord). (AFP, Reuter)
L’Irak a continué hier à défier les Etats-Unis et les Nations Unies, tout en prônant le «dialogue»: Bagdad a empêché un expert américain de participer aux inspections sur le désarmement et a menacé d’abattre les avions américains de reconnaissance.A New York, l’ONU a décidé de dépêcher trois émissaires en Irak: l’Algérien Lakhdar Brahimi, le Suédois Jan...