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Actualités - ANALYSE

L'est politique place certaines espérances dans les présidentielles...

«L’échéance présidentielle, affirme une personnalité qui attribue à la présidence de la République une transcendance qu’elle n’a plus, représente pour le pays une chance à ne rater à aucun prix. Il lui faut en effet savoir choisir l’homme qui, incarnant l’entente nationale, pourra redonner à tous assez de confiance pour attirer les capitaux et redresser la barre économique.»
«A cet effet, poursuit cet ancien dirigeant, il paraît tout naturel de recueillir en premier lieu l’avis de la communauté dont le Président est issu et qu’il est censé représenter dans la mosaïque du pouvoir. Il est raisonnable d’en consulter les pôles, religieux, politiques, culturels et économiques, d’opérer une sorte de sondage pour dégager le nom de celui qui serait digne d’occuper ces hautes fonctions. Et qui œuvrerait pour gommer le désenchantement, l’amertume, l’affaiblissement qui accablent les chrétiens de ce pays, en leur redonnant courage et espoir, et en leur permettant de participer de nouveau d’une manière effective à la vie publique dans toutes ses manifestations comme à tous les niveaux».
Et de souligner ensuite que «le principal handicap des chrétiens en général, et des maronites en particulier, reste qu’ils sont sous-représentés, quantitativement et qualitativement. Quantitativement parce qu’un bon tiers de leurs soi-disant élus sont en réalité aux ordres de leaderships mahométans dont ils défendent avant tout les intérêts. Et qualitativement parce qu’il y a peu de figures de proue, de leaders de tout premier plan qui aient eu accès à la Chambre et au gouvernement. On dira à ce propos, note tout de suite cette source, qu’il y a eu refus de participation de la part des chrétiens mêmes et que dès lors ils n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes; mais s’il en a été ainsi, nul ne l’ignore, c’est à cause du fait qu’on a dressé devant eux un barrage infranchissable de conditions éliminatoires qu’il serait fastidieux d’énumérer…
Même si on laisse de côté des questions aussi primordiales que la souveraineté ou l’indépendance, qui sont à la base de la réaction de boycott, on trouve que le système électoral mis en place a poussé jusqu’à l’extrême les facteurs de discrimination, en taillant les circonscriptions à l’exacte mesure du camp mahométan, sans craindre d’établir des règles différentes pour les régions en fonction de leur composition confessionnelle. Et sans craindre d’aller jusqu’au coup de force contre les arrêts pourtant très clairs du Conseil constitutionnel condamnant cette politique de deux poids deux mesures et dont il n’a été tenu aucun compte».

Le Cabinet

«Sur le plan gouvernemental, enchaîne cet opposant, les Cabinets qui se sont succédé respectent certes le dosage confessionnel traditionnel, mais certainement pas le dosage du taux de représentativité, tout aussi classique: tant de premier et de second rangs pour les uns, tant pour les autres. De l’aveu même de beaucoup d’entre eux, les ministres chrétiens ne font pas le poids face à leurs collègues musulmans sur le plan de l’importance politique. En outre, alors que le camp d’en face bénéficie de la représentation de la plupart de ses courants principaux, la plupart des courants principaux chrétiens sont «absentifiés», exclus du gouvernement. De fil en aiguille, ces déséquilibres se retrouvent forcément dans l’Administration où les postes-clés sont ravis aux chrétiens les uns après les autres, l’étape transitoire consistant à promouvoir des nullités chrétiennes face à la mise en valeur de compétences musulmanes. C’est-à-dire qu’à chaque nouveau directeur général mahométan capable correspond la nomination d’un directeur général chrétien incompétent, après quoi on remplace ce dernier par un élément de l’autre communauté. D’autant plus facilement il est vrai que les compétences ne tentent plus du tout du côté chrétien d’intégrer la fonction publique et lui préfèrent le secteur privé, pour sa rentabilité mais aussi pour des raisons de considération sociale. Cette lente érosion de l’influence dans l’Administration se double de «grandes opérations de mainmise», comme l’actuelle tentative du chef du gouvernement de placer sous sa propre coupe la police, les gendarmes et les FSI en les retirant au ministre de l’Intérieur qui n’aurait plus que ses yeux pour pleurer, puisqu’on lui a déjà pris les affaires municipales. Et on ne parle pas de la bataille de harcèlement ouverte depuis avril dernier, avec le soutien du ministre concerné, contre le commandement de Yarzé…».
Et de conclure en souhaitant qu’à l’occasion des «présidentielles, les autorités se rapprochent de Bkerké et lui demandent son avis sur le futur président ou du moins sur les critères qui doivent commander un tel choix: ce serait là, un vrai geste d’entente nationale… si tant est qu’on en veut vraiment».

E. K.
«L’échéance présidentielle, affirme une personnalité qui attribue à la présidence de la République une transcendance qu’elle n’a plus, représente pour le pays une chance à ne rater à aucun prix. Il lui faut en effet savoir choisir l’homme qui, incarnant l’entente nationale, pourra redonner à tous assez de confiance pour attirer les capitaux et redresser la barre...