Les menaces israéliennes : de l'intimidation affirme le Hezbollah

Pour le Hezbollah, toutes les allusions à une opération militaire israélienne de grande envergure au Liban relèvent de «l’intimidation». Selon le secrétaire général adjoint au parti, cheikh Naïm Kassem, l’Etat hébreu devrait réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une telle entreprise.
Dans une interview télévisée, le responsable du Hezbollah a notamment déclaré: «Une violation de l’accord d’avril (par les Israéliens) pourrait avoir des résultats qu’ils devraient bien étudier avant de lancer une offensive».
Par ailleurs, cheikh Kassem a estimé que «les préparatifs d’une telle attaque ne nécessitent pas beaucoup de temps, étant donné que l’armée israélienne est toujours en état d’alerte. De plus, a-t-il ajouté, toute opération militaire ne devrait pas dépasser le cadre des bombardements et des raids aériens car une invasion en bonne et due forme exige une décision politique et des circonstances favorables».
Selon le secrétaire général adjoint du Hezbollah, l’Etat hébreu est d’autant plus embarrassé qu’il n’arrive pas à se décider concernant une offensive importante. «Il a vainement tenté l’aventure en juillet 93 et en avril 96 (...). Nous pensons donc que ces allusions répercutées par (le ministre des Affaires étrangères russe) Primakov relèvent plus de l’intimidation que d’intentions sérieuses. De toute manière, a-t-il conclu, nous sommes prêts à toutes les éventualités».

Jouanneau chez Nasrallah

D’autre part, dans le cadre des visites qu’il rend aux responsables des partis politiques libanais depuis son arrivée au Liban, l’ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau, s’est entretenu hier avec sayed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah.
Un communiqué publié par le bureau d’information du parti, à l’issue de la visite du diplomate français, a notamment indiqué que M. Jouanneau a présenté ses condoléances à sayed Nasrallah suite au décès de son fils Hadi tué lors d’une opération israélienne au Liban-Sud
Selon le même communiqué, l’ambassadeur aurait confirmé au responsable du Hezbollah l’indépendance de la politique française par rapport à celle des autres grandes puissances, tout en faisant part de l’inquiétude de son gouvernement à l’égard des positions israéliennes.
Sayed Nasrallah a également reçu l’ambassadeur l’Italie, M. Carlo Calia, qui làinform’ du programme de la prochaine visite au Liban du président Oscar Luigi Scalfaro.