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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Harb pour l'élection du chef de l'état au suffrage universel


La région Asie-Pacifique verra sa population infectée par le VIH doubler d’ici l’an 2.000 et doit briser ses tabous culturels et religieux si elle veut échapper à une pandémie du sida, selon des experts participant au 4e Congrès Asie-Pacifique sur le sida.

Le vice-président de la Banque asiatique de développement (ADB), Peter Sullivan, a estimé devant le congrès réuni à Manille que les ravages de la maladie dans cette région la plus peuplée du monde et à la croissance démographique la plus rapide, affecteront sévèrement l’industrie du tourisme et entraîneront des baisses de productivité avec des pénuries de main-d’œuvre qualifiée et des inflations salariales.
La maladie du sida dans cette région qui compte déjà de 5 à 7 millions de personnes contaminées par le virus provoquera aussi des pertes en temps et en argent pour ceux qui prendront soin des malades: une moyenne de trois à quatre personnes par patient.
M. Sullivan a ainsi souligné la nécessité d’adopter des «stratégies d’anticipation».
Michael Kerby, membre du comité de bioéthique de l’UNESCO, a relevé que la région «réagissait très mal» à l’imminence du danger.
«Il faut être prêt, a-t-il souligné, à offenser les sensibilités de ceux qui ont la nostalgie des jours d’avant le sida, et à affronter les pudeurs religieuses et culturelles».
A Manille, la toute-puissante Eglise catholique a réaffirmé cette semaine dans un communiqué son opposition à l’usage des préservatifs «facteurs de promiscuité et inefficaces à combattre la propagation de la maladie de l’immunodéficience humaine».
«Une forte croyance prévaut toujours selon laquelle le sida est une punition de Dieu», a déclaré à Manille un travailleur social de Hong Kong participant au congrès, Elijah Fung, qui a demandé à l’Eglise catholique de «dispenser une éducation sur le sida, et donc aussi des préservatifs».
Parmi les autres obstacles, Paula Kelly, coordinateur de l’organisation AIDS au Vietnam, a relevé que «les programmes de persuasion auprès des femmes sont une perte de temps et d’argent» dans la région, les hommes ayant tout pouvoir pour refuser d’utiliser des préservatifs et se montrant «très peu coopératifs».

Appréciation politique

Dans sa présentation devant le congrès, Mead Over, économiste auprès de la Banque mondiale, a souligné qu’une lutte contre le sida passait par une lutte contre la pauvreté et l’analphabétisme.
Les niveaux disparates d’éducation et de prospérité «encouragent la propagation du sida», a estimé Mead Over.
Peter Sullivan a demandé aux gouvernements de procéder à une «appréciation politique de l’épidémie» et d’assurer aux personnes contaminées une égalité de traitement dans les domaines des assurances, du logement, de la scolarisation, des soins médicaux, et d’introduire des mesures incitatives telles qu’une défiscalisation des préservatifs, des campagnes d’information sur le sida et des formations de travailleurs médicaux et sociaux.
Les coûts de la prévention sont moins élevés que ceux du traitement de malades, a-t-il souligné, regrettant la «quasi non-existence en Asie-Pacifique d’approches régionales ou entre plusieurs pays».
Des programmes communs sont nécessaires, a-t-il expliqué, en raison de la similitude des conditions socio-économiques entre pays et les grands mouvements de population à leurs frontières.
Les migrations de travailleurs en Asie, éloignés de leurs foyers et à la recherche de rencontres occasionnelles, ont été signalées au congrès comme un facteur important de la propagation du VIH.
Les migrations d’adolescents ont été notamment citées par John Chittick, membre du groupe Teen Aids Peercorps, comme un risque important de transmission du sida.
A ces facteurs s’ajoutent l’homosexualité et la prostitution enfantine, générée principalement par la pauvreté, ont ajouté des participants.
Peter Sullivan a demandé une implication plus grande dans la lutte contre le sida des organisations non-gouvernementales et du secteur privé, estimant que «le secteur public est incapable d’y faire face à lui tout seul» (AFP)





























La région Asie-Pacifique verra sa population infectée par le VIH doubler d’ici l’an 2.000 et doit briser ses tabous culturels et religieux si elle veut échapper à une pandémie du sida, selon des experts participant au 4e Congrès Asie-Pacifique sur le sida.Le vice-président de la Banque asiatique de développement (ADB), Peter Sullivan, a estimé devant le congrès réuni à...