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Actualités - ANALYSE

Stabilité : inquiétude persistante à Beyrouth

STABILITÉ: INQUIÉTUDE PERSISTANTE À BEYROUTH


Les partisans de Toufayli qui sortent les armes et s’en servent…Les explosifs de lundi et mardi à Beyrouth… Comme le confirme M. Michel Murr, la sécurité redevient la priorité des priorités et dans la mesure où ils le peuvent, dans la mesure encore plus modeste où ils savent le faire, les responsables s’efforcent d’étouffer dans l’œuf toute dégradation. Cette campagne de prévention, qui se concrétise par une multiplication des patrouilles au sol, s’accompagne aussi d’une collecte nécessaire d’informations, comme le souligne le ministre de l’Intérieur.

Et ces indications, on va les chercher au dehors aussi bien que sur place. Ainsi les missions diplomatiques libanaises à l’étranger se trouvent mises à contribution dans cette grande enquête préventive et commencent, semble-t-il, à fournir du matériel informationnel. Selon une source qui se dit informée, des premiers rapports en provenance de capitales occidentales soulignent que les analystes des gouvernements de ces pays estiment que le Liban risque effectivement d’être la cible d’une opération concertée de déstabilisation pouvant se traduire par nombre d’incidences ou de secousses sécuritaires variées. Selon ces observateurs étrangers, les trois premiers jours de cette semaine ne sont qu’un coup d’envoi et des développements pourraient survenir dans plus d’une région, le complot ayant évidemment des objectifs politiques bien plus que militaires ou sécuritaires. En clair, les rapports, qui confortent les accusations anti-israéliennes de M. Murr, indiquent qu’il s’agirait essentiellement de mettre la Syrie dans l’embarras, de montrer qu’elle ne tient pas bien la situation en main au Liban, que ni la sécurité empruntée ni l’autosécurité n’ont de sens dans un pays comme celui-ci s’il n’y a pas à la base un arrangement politique déterminé entre puissances régionales et internationales concernées…
Cependant, le fait de distiller de tels éléments d’information, du reste invérifiables objectivement, est critiqué par des opposants qui soulignent qu’on «propage de la sorte un climat d’inquiétude voire de psychose qui rend par lui-même le terreau plus fertile pour les pêcheurs en eau trouble». Et de se demander s’il n’y a pas «manipulation et intox quelque part, pour faciliter la déstabilisation plutôt que pour l’endiguer». Après avoir noté que «les rapports qu’on évoque sont vagues et ne sont qu’un tissu de spéculations basées sur un parti-pris», ces opposants laissent entendre que «toute l’affaire pourrait se résumer en une manœuvre politicienne interne: on gonflerait les choses à dessein pour mettre à profit la crispation locale, en vue des présidentielles, les regards se tournant plus volontiers dans un tel climat vers un homme qui soit fort…»

Impulsivité

Mais là aussi on retombe de toute évidence dans les spéculations et les procès d’intention. D’autant que les présidentielles, tout le monde en convient, ne sont pas tellement une affaire libanaise… Toujours est-il que les opposants craignent que «le pouvoir, qui ne craint pas de dire par la bouche de M. Murr qu’il faut maintenant mettre de côté les libertés, la sécurité passant avant, en vienne à exploiter la situation pour écraser ses contempteurs, comme il l’a fait voici trois ans avec les F.L. puis avec les aounistes après la fusillade de Tabarja. L’intimidation semble en marche et on aurait souhaité qu’elle s’exerce plutôt du côté de Toufayli… Certes on ne prête qu’aux riches et en matière de terrorisme d’Etat personne n’égale Israël; mais comment nos officiels, MM. Nabih Berry et Michel Murr en tête, peuvent-ils en même temps accuser l’Etat hébreu et affirmer que les enquêtes viennent à peine de démarrer et n’ont évidemment pas encore donné de résultats. Il ne s’agit pas de disculper l’Etat hébreu mais, sorti du cadre de l’exploitation politique interne, on ne voit pas l’utilité d’accusations aussi tranchées, aussi catégoriques qui affectent en définitive la crédibilité même du Liban. L’hostilité à l’égard d’Israël aurait pu se manifester en indiquant que les soupçons se portent sur lui, ce qui est tout à fait justifié, sans aller jusqu’à une condamnation formelle, définitive, techniquement indéfendable. En 1965 déjà, Habib Bourguiba mettait en garde les Arabes contre la tentation trop facile de lancer des accusations sans preuves contre celui-ci ou celui-là, contre le communisme ou l’impérialisme en relevant que le monde finissait par ne plus les prendre au sérieux. Trente- deux ans plus tard, nos dirigeants n’ont pas compris qu’un gouvernant n’a pas droit à la légèreté, d’ailleurs insoutenable selon Kundera, de l’être…»
Ce à quoi un loyaliste répond qu’en toute occasion il faut se méfier à la fois des Israéliens et du danger qu’il y aurait, au niveau de la psychologie populaire, à laisser les questions sécuritaires sans réponses et la suspicion généralisée se répandre…
Ph.A-A.

STABILITÉ: INQUIÉTUDE PERSISTANTE À BEYROUTHLes partisans de Toufayli qui sortent les armes et s’en servent…Les explosifs de lundi et mardi à Beyrouth… Comme le confirme M. Michel Murr, la sécurité redevient la priorité des priorités et dans la mesure où ils le peuvent, dans la mesure encore plus modeste où ils savent le faire, les responsables s’efforcent...