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Actualités - CHRONOLOGIE

A la demande des arabes qui veulent contrebalancer l'appui américain à Israël La Russie effectue un retour en force (photo)


Une tournée d’Evgueni Primakov, l’annonce d’une prochaine visite dans la région du président Boris Eltsine, la désignation d’un envoyé spécial permanent: la Russie effectue un retour en force au Proche-Orient, à la demande pressante des Arabes qui espèrent ainsi contrebalancer l’omniprésence américaine, jugée trop favorable à Israël.

A l’issue d’une tournée d’une semaine dans la région, le chef de la diplomatie russe Evgueni Primakov a annoncé au Caire, après avoir été reçu par le président égyptien, la décision de son pays de nommer un envoyé spécial permanent pour le processus de paix, en la personne du vice-ministre des Affaires étrangères Victor Possouvaliouk, diplomate chevronné d’une quarantaine d’années, parfaitement arabisant et expert de la région.
Il a également fait savoir que le président russe Boris Eltsine viendrait en avril au Caire, pour sa première visite officielle dans la région, si l’on excepte sa présence avec le président américain Bill Clinton au «sommet des bâtisseurs de la paix», à Charm el-Cheikh en mars 1996, après une série d’attentats anti-israéliens du mouvement islamiste palestinien Hamas.
«Il ne faut pas rester les bras croisés, il faut faire quelque chose. La situation nous pousse à jouer un rôle plus actif, d’autant que les parties concernées le veulent», a dit le responsable russe au Caire.
«Même si nos positions sont parfois divergentes, nous n’avons pas eu l’impression qu’Israël refuse le rôle de la Russie dans le processus de paix. Au contraire», a-t-il dit.
Cette position tranche avec le rôle jusqu’à présent effacé de Moscou, pourtant coparrain avec les Etats-Unis du processus de paix depuis la conférence de Madrid de 1991.
Cependant, depuis cette date, Washington a son envoyé spécial en la personne de M. Dennis Ross, et les Européens ont nommé l’année dernière M. Miguel Angel Moratinos.
Tour à tour, le président syrien Hafez el-Assad, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le chef d’Etat égyptien Hosni Moubarak ont demandé à la Russie de s’impliquer davantage dans le processus de paix, gelé depuis février 1996.
Depuis les années 50, les Arabes voient en Moscou un allié même si son influence a nettement diminué après la désintégration de l’Union soviétique en 1991. M. Primakov ne les a pas déçus. A Damas samedi, il avait appelé l’Etat hébreu à respecter «la continuité des négociations de paix» quel que soit le gouvernement en place.
A Ramallah, en Cisjordanie, il avait accusé lundi Israël de «ne pas respecter ses engagements».
«La Russie fera tout son possible pour sortir le processus de paix de la crise, mais ce n’est possible que si les deux parties respectent les accords», a-t-il dit durant sa tournée.
M. Primakov a pu constater sur le terrain la complexité de la situation. Il a tenté une médiation entre Israël et la Syrie, mais a vite reconnu que cela serait «difficile et prendrait du temps».


Une tournée d’Evgueni Primakov, l’annonce d’une prochaine visite dans la région du président Boris Eltsine, la désignation d’un envoyé spécial permanent: la Russie effectue un retour en force au Proche-Orient, à la demande pressante des Arabes qui espèrent ainsi contrebalancer l’omniprésence américaine, jugée trop favorable à Israël.A l’issue d’une tournée...