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Actualités - CHRONOLOGIE

L'action de Toufayli provoque des surenchères en faveur de Baalbeck-Hermel

«La révolte à mi-temps» lancée dimanche par cheikh Sobhi Toufayli dans la région de Baalbeck-Hermel a suscité hier quelques commentaires au sein de la classe politique, notamment dans la mouvance chiite, qu’il s’agisse du Hezbollah ou du mouvement Amal. Mais le plus intéressant a été la réaction du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, qui avait réitéré à plusieurs reprises l’interdiction des manifestations et qui a précisé hier qu’il comptait se rendre prochainement dans la Békaa. M. Murr répondait ainsi à cheikh Toufayli qui avait interdit dimanche à tous les membres du gouvernement de se rendre dans cette région à moins qu’ils n’y viennent pour satisfaire les revendications des habitants.
«J’irai bientôt dans la Békaa et on verra ce que fera cheikh Toufayli, a déclaré M. Murr. Peut-être d’ailleurs fera-t-il partie du comité d’accueil qui m’attendra à l’entrée de la région...».
Du côté des formations chiites, c’est à qui tentera de récupérer les revendications de cheikh Toufayli. Ainsi, hier, au cours de l’enterrement d’un membre de la résistance, au village de Ali Nahri, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a déclaré que «la Békaa fait partie des régions déshéritées et il faut à tout prix que l’Etat s’y intéresse de près. Au lieu de ne songer qu’à augmenter leurs parts du gâteau et à nourrir leurs clientèles, les responsables devraient essayer d’établir une politique sociale qui nous aiderait à sortir de la terrible impasse dans laquelle nous nous trouvons».
«Nous vivons dans un pays où l’intérêt particulier prime toute autre considération, a encore dit cheikh Kassem. Mais comment demander aux citoyens de respecter leurs obligations, si l’Etat ne respecte pas leurs droits?»
Le ministre de l’Habitat et des Coopératives, M. Mahmoud Abou Hamdane (qui est aussi le responsable du mouvement Amal dans la Békaa) a tenu hier une réunion avec les cadres du mouvement à Baalbeck pour évoquer la situation dans la région. Abou Hamdane a rendu hommage aux forces de sécurité qui ont réussi à maintenir le calme, sans se heurter à la population, mais il a aussi stigmatisé le manque de prestations sociales et la pauvreté dans la région, rappelant que la négligence de l’Etat remonte à de nombreuses années, à tel point que les habitants du coin étaient contraints de se lancer dans la culture de la drogue pour survivre.
Abou Hamdane a aussi émis le souhait que le Parlement décide d’inclure les 150 milliards de LL de crédits que le gouvernement a décidé d’accorder à la Békaa dans le budget de l’année 1998. «Mais même si c’est le cas, les projets qui seront ainsi financés ne porteront pas leurs fruits avant plusieurs années. C’est pourquoi, à mon avis, l’Etat et le gouvernement ne devraient pas se contenter de ces projets, s’ils veulent sérieusement que la population ne reprenne pas la culture du haschisch».
Enfin, une source judiciaire a précisé hier que les femmes et les enfants arrêtés dimanche par les forces de l’ordre parce qu’ils avaient été surpris en train de couper les routes, ont été relâchés hier. Mais les services de sécurité poursuivent leur recherche des personnes qui ont tiré en l’air pendant que les unités de l’armée essayaient d’ouvrir les routes.
«La révolte à mi-temps» lancée dimanche par cheikh Sobhi Toufayli dans la région de Baalbeck-Hermel a suscité hier quelques commentaires au sein de la classe politique, notamment dans la mouvance chiite, qu’il s’agisse du Hezbollah ou du mouvement Amal. Mais le plus intéressant a été la réaction du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, qui avait réitéré à...