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Actualités - CHRONOLOGIE

Le différend Netanyahu-Levy pourrait retarder les pourparlers de Washington

Les pourparlers israélo-palestiniens prévus cette semaine à Washington paraissaient compromis hier, alors qu’Israël retardait le départ de son émissaire et les Palestiniens reprochaient à l’Etat hébreu de chercher à éviter d’aborder les questions de fond.
Les pourparlers entre le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy et le «numéro deux» de l’OLP Mahmoud Abbas, sous l’égide du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, étaient prévus fin octobre.
Mais aucune date n’a été annoncée pour leur tenue et ils risquent fort d’être reportés. Washington a immédiatement réagi et demandé à Israël de «ne pas perdre du temps». Tout en estimant que les délibérations en Israël sur la question «sont bonnes», le porte-parole James Rubin a souhaité que la rencontre ait lieu comme prévu à la fin du mois et qu’il serait «frustrant» qu’elle soit retardée.
Le gouvernement israélien doit en effet se réunir au grand complet demain mercredi pour examiner la position à adopter pour la rencontre de Washington, a indiqué le porte-parole du premier ministre Benjamin Netanyahu, David Bar-Illan.
M. Lévy a été reçu hier matin par M. Netanyahu après avoir refusé vendredi de se rendre aux Etats-Unis sans mandat clair pour négocier.
Selon des responsables israéliens cités par la presse, le premier ministre rechigne à donner à M. Lévy des instructions précises pour négocier sur les deux principales questions à l’ordre du jour: le gel de la colonisation exigé par les Palestiniens, avec le soutien de Washington, et un calendrier des retraits de l’armée israélienne des zones rurales en Cisjordanie, prévus dans les accords israélo-palestiniens déjà passés.
M. Netanyahu résiste aux pressions des Etats-Unis qui l’incitent à accepter les demandes palestiniennes, craignant qu’elles ne détruisent sa fragile coalition de droite.
Selon un haut responsable israélien cité lundi par le quotidien Haaretz, «le retard est dû au premier ministre, et non à M. Lévy».
M. Netanyahu est revenu à ses exigences sécuritaires «parce qu’il ne veut pas prendre de décision difficile sur le gel de la colonisation ou les redéploiements» de l’armée, a ajouté ce responsable.
Le gouvernement israélien a accusé dimanche l’Autorité palestinienne de M. Yasser Arafat d’avoir fait «marche arrière» dans la lutte contre les groupes armés islamistes.
Le cabinet a réaffirmé qu’il plaçait la sécurité au centre de ses exigences et réitéré son refus de retirer son armée des zones rurales «sans l’assurance que ces territoires ne serviront pas de base à des actions terroristes».
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré hier que le refus du premier ministre israélien de donner des instructions à M. Lévy révélait «le véritable visage de Netanyahu et de sa politique».
«Cela prouve que Netanyahu veut négocier pour négocier, afin d’avoir un écran derrière lequel se dissimuler pour poursuivre sa politique contre le processus de paix», a-t-il déclaré.
Le ministre palestinien de l’Information Yasser Abed Rabbo a estimé dimanche que les négociations de Washington «ne donneraient rien» et a accusé Israël de vouloir les détourner de leur objectif.
Il a fait état d’une proposition américaine de discuter à Washington de l’aéroport palestinien de Gaza et de la voie de passage reliant Gaza à la Cisjordanie.
Les Etats-Unis cherchent «à mettre en pratique la volonté israélienne de passer outre les questions cruciales en examinant des sujets moins importants», a-t-il estimé.

Les menaces des colons

Par ailleurs les colons juifs menacent le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de construire une nouvelle localité en Cisjordanie s’il décide un gel de la colonisation comme l’exigent les Palestiniens, a indiqué lundi la radio publique.
Les représentants de localités juives en Cisjordanie ont menacé de construire une nouvelle colonie dans le Goush Etzion, au sud de Jérusalem si M. Netanyahu accepte de «geler temporairement ou ralentir la construction dans les colonies» ou tout nouveau redéploiement militaire en Cisjordanie.
«Il n’y a pas de raison de ne pas construire une nouvelle colonie, quand les Arabes construisent illégalement des milliers de localités, même autour de Jérusalem», a déclaré à la radio le chef de fil du mouvement ultra-nationaliste «front Eretz Israël», le député Michaël Kleiner.
Lors d’une réunion dimanche, les colons et le «front» ont évoqué une série de mesures destinées à barrer la voie à toute tentative de compromis de M. Netanyahu avec les Palestiniens.
Le «front», qui compte 20 députés au Parlement, a assuré les colons d’une «large majorité» à la Knesset s’ils décidaient de la construction de la nouvelle colonie.
Le ministre des Transports Yitzhak Lévy a néanmoins tenu à rassurer les colons en déclarant que «leur crainte» était «en trop» et que M. Netanyahu avait réaffirmé son intention de ne pas geler la construction dans les colonies, a-t-il dit à la radio.

Les pourparlers israélo-palestiniens prévus cette semaine à Washington paraissaient compromis hier, alors qu’Israël retardait le départ de son émissaire et les Palestiniens reprochaient à l’Etat hébreu de chercher à éviter d’aborder les questions de fond.Les pourparlers entre le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy et le «numéro deux» de l’OLP...