Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Navette impromptue de Primakov entre la Syrie et Israël


Commencée discrètement et sans grande illusion, la tournée moyen-orientale du ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov, semble prendre quelque envergure, vu la navette improvisée qu’il effectue entre Jérusalem et Damas.
M. Primakov a en effet effectué hier une nouvelle visite en Syrie, la deuxième en deux jours, après des entretiens en Israël, pour tenter de relancer les négociations syro-israéliennes.
Au cours de cette visite impromptue de quelques heures le chef de la diplomatie russe s’est entretenu avec le président Hafez el-Assad, avec qui il avait déjà eu des entretiens samedi pendant trois heures.
Le porte-parole présidentiel syrien, Gebrane Kourié, a indiqué que l’entretien d’hier entre MM. el-Assad et Primakov avait porté sur «le processus de paix et la mission effectuée par le ministre russe au Proche-Orient, ainsi que sur les efforts russes pour relancer le processus de paix».
A Jérusalem, un responsable du ministère des Affaires étrangères a indiqué, sous couvert d’anonymat, que «M. Primakov est retourné à Damas porteur d’un message israélien», dont il n’a pas précisé la teneur.
M. Primakov, dans une déclaration à l’agence officielle SANA, avant son départ de Damas, a estimé qu’il était «normal en tant que représentant d’un des deux coparrains (Russie et Etats-Unis) du processus de paix au Proche-Orient, de visiter les capitales concernées en essayant de rapprocher les points de vue, et de transmettre les différentes positions aux différentes parties».
Un membre de la délégation russe ayant souhaité garder l’anonymat avait également indiqué que M. Primakov était «porteur de nouvelles idées syriennes pour Israël», sans vouloir en dévoiler le contenu.
Aucune indication n’a été donnée, hier soir, de source officielle sur la nouvelle destination de M. Primakov mais de source bien informée, il se rendrait de nouveau en Israël.
Le chef de la diplomatie russe avait entamé samedi par le Liban sa tournée au Proche-Orient, axée sur le processus de paix israélo-arabe, avant de se rendre une première fois en Syrie. Il s’était envolé ensuite pour Israël puis s’était rendu en Cisjordanie, et il devait poursuivre son périple par la Jordanie et le terminer par l’Egypte.
A Jérusalem, il avait rencontré le premier ministre Benjamin Netanyahu et son homologue israélien David Lévy.
La radio officielle syrienne, qui reflète les vues des autorités au pouvoir, a estimé que la tournée de M. Primakov «revêt une importance extrême, en raison du rôle important que la Russie peut tenir pour sauver le processus de paix» au Proche-Orient.
«La Syrie reste attachée à une paix juste et globale, et veut reprendre les négociations de paix au point où elles s’étaient arrêtées» en février 1996, a ajouté Radio-Damas, dans son commentaire diffusé avant le retour de M. Primakov.
Interrogé à Jérusalem, le chef de la diplomatie israélienne a déclaré avoir discuté avec M. Primakov du volet syrien des négociations de paix dimanche. «Nous avons pris connaissance de ce que les Russes avaient à nous dire et avons exposé notre position. Il est important que ces messages soient transmis aux deux parties», a-t-il dit.
M. Lévy a ajouté que la Syrie était «un facteur important dans le cadre d’un règlement global au Proche-Orient».
Damas veut reprendre les pourparlers au point où ils s’étaient arrêtés il y a 20 mois, c’est-à-dire avec la promesse faite par l’ancien gouvernement travailliste israélien de restituer à la Syrie le plateau du Golan, occupé depuis 1967, en contrepartie d’une paix effective avec la Syrie.
Le gouvernement de M. Netanyahu refuse tout retour aux frontières du 4 juin 1967, veille de la guerre au cours de laquelle l’armée israélienne avait occupé le Golan, qui a été annexé en 1981.

La rencontre avec Arafat

Avant sa deuxième visite surprise à Damas, M. Primakov, à l’issue d’une rencontre avec Yasser Arafat à Ramallah, avait accusé Israël de ne pas respecter ses engagements à l’égard des Palestiniens.
«Ce n’est pas seulement que le gouvernement israélien devrait respecter les accords que le précédent gouvernement israélien a signés, c’est qu’il devrait respecter ceux qu’il a lui-même signés», a-t-il ajouté.
Il a notamment cité l’accord sur le retrait israélien partiel de la ville de Hébron, en Cisjordanie, signé en janvier dernier par M. Arafat et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Cet accord prévoyait notamment un redéploiement en trois étapes de l’armée israélienne hors des zones rurales de Cisjordanie, qui devait s’achever à la mi-1998.
Les deux première étapes, qui auraient déjà dû avoir lieu, n’ont toujours pas été réalisées. Les Palestiniens exigent qu’elles soient mises en œuvre avant d’aller plus loin dans les négociations.
Mais Israël refuse, tant que M. Arafat n’aura pas mené une opération d’envergure contre les mouvements islamistes dans les territoires palestiniens.
M. Primakov a réaffirmé le soutien de Moscou «à la juste cause du peuple palestinien qui veut récupérer sa terre et créer un Etat indépendant». Quand un Etat «sur lequel il y aura eu un accord politique» sera créé, «la Russie sera la première à le reconnaître», a-t-il déclaré.
Pour sa part, M. Arafat a appelé le président russe Boris Eltsine à «renforcer le rôle de Moscou comme coparrain du processus de paix, afin de renforcer ce processus et de le faire avancer».





Commencée discrètement et sans grande illusion, la tournée moyen-orientale du ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov, semble prendre quelque envergure, vu la navette improvisée qu’il effectue entre Jérusalem et Damas.M. Primakov a en effet effectué hier une nouvelle visite en Syrie, la deuxième en deux jours, après des entretiens en Israël, pour tenter de...