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Actualités - CHRONOLOGIE

Murr l'a annoncé à son retour de Damas Présidentielle : chapitre clos

La page de la «boutade» lancée il y a quelques jours par le président Elias Hraoui, qui avait souligné qu’il serait prêt à envisager une élection présidentielle anticipée si cela pouvait contribuer à assainir le climat politique dans le pays, paraît être tournée. Comme à l’accoutumée (lorsque d’importantes décisions d’ordre politique doivent être prises), le mot d’ordre à ce propos est venu de Damas où le vice-premier ministre Michel Murr s’est rendu dans la matinée d’hier pour faire le point de la situation présente avec les décideurs syriens.

La suggestion du chef de l’Etat d’organiser, le cas échéant, une élection présidentielle anticipée afin de sortir le pays du marasme actuel avait suscité un vif (et bref) débat sur la scène locale, de même qu’elle avait été perçue comme le coup d’envoi de la bataille présidentielle. Il n’en fallait pas tant pour lancer toute sorte de spéculations sur les intentions et les manœuvres des hautes sphères concernant cette échéance constitutionnelle.
Cette question a été, en toute vraisemblance, au centre des entretiens que le vice-premier ministre a eus dans la journée d’hier avec les hauts responsables syriens sur les bords du Barada. A son retour à Beyrouth, M. Murr s’est rendu auprès du président Hraoui, du chef du Législatif Nabih Berry et du premier ministre Rafic Hariri afin de leur exposer le résultat de sa visite éclair à Damas.
S’adressant aux journalistes à sa sortie du Palais de Baabda, le ministre de l’Intérieur a précisé que le chef de l’Etat n’avait nullement déclaré qu’il était favorable à une élection présidentielle anticipée, mais qu’il serait prêt à accepter une telle éventualité si cette initiative devait avoir pour conséquence d’assainir l’atmosphère sur la scène locale. «Nous avons évoqué cette question (lors de l’entretien avec le président Hraoui), a déclaré M. Murr. Je pense que ce dossier doit être clos. Sur le plan médiatique, vous pouvez clore le dossier. Il était prématuré de lancer l’idée d’une élection anticipée. Après avoir discuté de la question (avec le chef de l’Etat), nous avons abouti à la conclusion que cette idée n’est pas opportune».
Le vice-premier ministre a ajouté dans ce cadre que le président Hraoui est «convaincu» de la nécessité de clore le sujet «car cela pourrait avoir un impact négatif sur le plan économique». «Le délai légal pour l’ouverture de la bataille présidentielle est le 24 septembre prochain, soit dans près d’un an, a souligné M. Murr. Il est donc prématuré d’ouvrir la bataille et de parler d’élection anticipée un an à l’avance». Et le vice-premier ministre d’ajouter sans détour: «La situation financière dans le pays est saine, mais il faut éviter des soubresauts politiques injustifiés».
Le ministre de l’Intérieur a relevé sur ce plan que ce n’est pas dans une déclaration ou une interview, mais plutôt au cours d’une discussion informelle et à bâtons rompus avec des journalistes, que le président Hraoui avait lancé l’idée d’une élection anticipée (les propos du chef de l’Etat avaient été rapportés, note-t-on, par notre confrère «As-Safir»). Evoquant, par ailleurs, l’éventualité d’une nouvelle prorogation du mandat du président Hraoui, M. Murr a souligné que le chef de l’Etat prendra «en temps opportun» sa décision à ce sujet. «S’il désire proroger son mandat, nous serons avec lui», a indiqué le vice-premier ministre.
Au terme de son entrevue avec le président Hraoui, le ministre de l’Intérieur a rendu visite, successivement, à M. Berry puis au chef du gouvernement afin de les informer, sans doute, de la nécessité de clore le dossier de la bataille présidentielle et de l’élection anticipée.
En début de soirée, une réunion d’un peu plus d’une heure a groupé MM. Berry et Hariri à la résidence du chef du Législatif, à Aïn el-Tiné. Cette entrevue a porté, entre autres, sur les moyens de mettre à exécution «l’accord en six points» conclu la semaine dernière sous l’égide du chef de l’Etat et qui avait mis fin (du moins momentanément) aux tiraillements entre le chef du Législatif et le premier ministre. L’entretien d’hier soir entre MM. Berry et Hariri aurait été axé également sur le dossier de l’amendement de la loi sur les municipales. Cette question, note-t-on, est inscrite à l’ordre du jour du Conseil des ministres ordinaire qui se tiendra mercredi prochain au palais gouvernemental, après le retour de M. Hariri de Téhéran où il se rendra demain, samedi, à l’invitation des dirigeants iraniens.

La page de la «boutade» lancée il y a quelques jours par le président Elias Hraoui, qui avait souligné qu’il serait prêt à envisager une élection présidentielle anticipée si cela pouvait contribuer à assainir le climat politique dans le pays, paraît être tournée. Comme à l’accoutumée (lorsque d’importantes décisions d’ordre politique doivent être prises), le...