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Actualités - CHRONOLOGIE

Berry : il est prématuré d'ouvrir le dossier des présidentielles


Après le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, c’est au tour du président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, de considérer qu’il est prématuré d’ouvrir dès à présent le dossier des présidentielles. «Il est inopportun de parler dès maintenant des présidentielles ou de commenter les déclarations faites à ce sujet», a-t-il confié hier aux députés qu’il a reçus Place de l’Etoile. M. Berry faisait ainsi allusion aux propos attribués au chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, au sujet d’élections anticipées. Selon le président de la Chambre, une bataille présidentielle qui s’ouvrirait à l’heure actuelle porterait un coup à l’économie libanaise.

Parlant d’économie, et cité toujours par ses visiteurs, M. Berry aurait exprimé de fortes réserves au sujet de ce qu’il a appelé — selon les mêmes sources — la «politique d’ouverture» pratiquée par le gouvernement dans ce domaine. M. Berry a jugé nécessaire l’établissement de garde-fous contre les abus économiques, affirmant redouter que cette ouverture «n’affecte la liberté de décision libanaise». Les députés qui ont rapporté ces propos du chef du Législatif n’ont pas voulu dire à quel sujet précis M. Berry faisait allusion. On peut toutefois penser qu’il commentait le projet de loi permettant aux étrangers d’acquérir des actions de Solidere.
Toujours devant ses visiteurs, le chef du Parlement s’est montré sceptique quant à la possibilité que les commissions parlementaires, qui tiendront aujourd’hui une réunion conjointe, parviennent à trouver des sources de financement à la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public. Selon les mêmes sources, M. Berry n’a pas été jusqu’à dire que ce projet doit être reporté, mais a parlé de difficultés. Il convient de rappeler que le projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public avait été examiné et approuvé par la commission des Finances qui avait apporté quelques amendements au texte. Il avait été ensuite inscrit à l’ordre du jour d’une réunion parlementaire, mais pour être de nouveau renvoyé en commissions pour complément d’études.

La réunion d’aujourd’hui

Des commentaires qui étaient formulés au sujet du sort de ce projet de loi, Place de l’Etoile, il est possible de déduire que la mise en vigueur de la nouvelle échelle de salaires sera renvoyée aux calendes grecques. Ce sentiment a été conforté par la nouvelle selon laquelle M. Berry ne présidera pas, comme c’était prévu initialement, la réunion des commissions. C’est le vice-président de la Chambre, M. Elie Ferzli, qui dirigera les débats auxquels était supposé participer le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri. Le président du Conseil devait regagner Beyrouth hier soir, au terme d’une brève visite au Koweit. Mais du moment que M. Berry ne sera pas présent à la réunion d’aujourd’hui, il est peu probable que le chef du gouvernement y prenne part, estime-t-on dans les milieux parlementaires.
Il n’en demeure pas moins que le chef du Législatif a laissé entendre devant ses visiteurs que ce projet de loi — attendu pourtant par tous les fonctionnaires — n’est pas «aussi important» que deux autres textes qui seront examinés aujourd’hui en commissions. Il s’agit du projet de loi sur les droits de propriété littéraire ou le droit d’auteur et de la proposition de loi exemptant les institutions et organes à caractère administratif, religieux, caritatif, etc. de toutes les communautés du paiement des taxes et des impôts.
Au sujet de ce dernier point, M. Berry a de nouveau réaffirmé devant ses visiteurs son point de vue selon lequel toutes les communautés libanaises devraient payer des taxes et des impôts, du moment que l’Etat a besoin d’argent. Il a cependant estimé que les églises, les mosquées et les husseyniyé (lieu de culte chiite) doivent seules êtres exemptées du moment qu’elles sont construites et entretenues grâce aux dons des fidèles et des croyants.
Sur un autre plan, M. Berry a réitéré son opposition à la diffusion des programmes de la «MBC» (la télévision du Moyen-Orient). Cette chaîne avait été autorisée par le gouvernement à émettre à partir du Liban. A la suite du tollé provoqué par cette mesure, M. Hariri avait fait machine arrière et a annoncé qu’il est revenu sur sa décision, mais la «MBC» continue de diffuser à partir du Liban. Selon le président de la Chambre, «même si le gouvernement est revenu oralement sur sa décision, il faut que la «MBC» cesse d’émettre».

Après le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, c’est au tour du président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, de considérer qu’il est prématuré d’ouvrir dès à présent le dossier des présidentielles. «Il est inopportun de parler dès maintenant des présidentielles ou de commenter les déclarations faites à ce sujet», a-t-il confié hier aux députés qu’il...