Reprochant à Tel-Aviv de remettre en cause les règles du jeu Le Maroc gèle ses relations avec l'état hébreu

Le Maroc a gelé ses relations avec Israël et ne recevra pas ses représentants tant que le processus de paix avec les Palestiniens restera au point mort, a indiqué un haut conseiller économique du roi Hassan II, en visite en Israël.
Le roi «tient à avertir clairement qu’il n’a pas de problème avec le peuple israélien mais qu’il en a en revanche avec la politique du gouvernement (Netanyahu) concernant le processus de paix», a déclaré M. André Azoulay cité hier par le quotidien israélien «Haaretz».
M. Azoulay a en outre indiqué que le Maroc n’avait pas encore décidé s’il allait participer à la 4e conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, prévue à Doha (Qatar) en novembre.
«Nous attendons de voir des progrès dans le processus de paix», a souligné le conseiller qui avait joué un rôle actif dans la première conférence économique israélo-arabe de Casablanca (Maroc) en 1994.
Un porte-parole de la représentation du Maroc à Tel-Aviv a confirmé que telle était la position de Rabat.
Le conseiller a estimé qu’une visite de ministres israéliens à Rabat en vue de réchauffer les relations n’était pas opportune.
M. Azoulay, qui est juif, a précisé qu’il était venu en Israël avec l’assentiment du roi Hassan pour l’inauguration lundi du Centre Shimon Pérès pour la paix, présidé par l’ancien premier ministre travailliste.
Le roi «est attaché à la paix mais il est frustré», a poursuivi le responsable marocain qui a reproché au gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu de remettre en cause les «règles du jeu» établies par ses prédécesseurs travaillistes lors de la signature des premiers accords avec les Palestiniens en 1993.
Le conseiller, qui revendique sa judaïté, a souligné les bons rapports régnant au Maroc entre la communauté juive et le reste de la population.
«Quand des Israéliens sont tués dans des attentats, mes collègues expriment leurs regrets et j’en fais de même quand des Palestiniens sont tués» par des Israéliens, a-t-il confié au journal.
Le roi Hassan, qui préside le comité Al-Qods, un organisme arabe chargé de la question de Jérusalem, avait dénoncé en mars «le mépris» du gouvernement israélien «pour les résolutions internationales», à la suite de la mise en chantier d’un nouveau quartier de colonisation juive à Jéruslame-Est.
Le Maroc est le deuxième pays arabe à avoir reconnu Israël après l’Egypte et est représenté par un bureau d’intérêts.
Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Netanyahu en mai 1996, le Maroc n’a pas envoyé de ministres en Israël.
Un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères s’est rendu discrètement en septembre au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie pour tenter de convaincre ces pays de ne pas fermer leurs représentations en Israël. (AFP)