De Saïda à Nabatiye en passant par Tyr et Kfarremmane Ernesto Guevara et Orlando Borreguo clament leur solidarité avec le Liban-sud (photos)

Journée sudiste hier pour Ernesto Guevara, Orlando Borreguo, l’ambassadeur de Cuba, M.Roberto Blanco Dominguez et la délégation qui les accompagne.
Et pour ne provoquer aucune susceptibilité, dans une région où les équilibres politiques sont difficiles à respecter, ils se sont recueillis sur la tombe de Maarouf Saad (député de Saïda dont l’assassinat marque le début effectif de la guerre libanaise), sur le mausolée consacré à Bilal Fahs, premier «martyr officiel de la résistance», sur le lieu où a été assassiné l’ancien secrétaire général du Hezbollah, cheikh Abbas Moussawi, à Toffaha, et sur les tombes des victimes du massacre de Cana, le 18 avril 1996.
Mais c’est surtout au cours des meetings populaires, notamment avec les rescapés des geôles israéliennes et avec les jeunes de l’Association de la culture et de la littérature à Saïda que le plus jeune fils et le compagnon du Che ont pu exprimer le mieux leur solidarité avec le peuple libanais, qui selon eux, a de nombreux points communs avec le peuple cubain. A Saïda, à Tyr, à Nabatiyé, à Kfarremmane, comme la veille au Théâtre de Beyrouth, la magie «du père de la révolution permanente et universelle» a opéré, unissant des gens venus d’horizons si différents autour d’un même idéal.
Une fois de plus, Ernesto Guevara a rendu hommage au peuple du Liban qui lutte contre l’occupant israélien et il a réclamé à la fois la libération des détenus libanais dans les gêoles de l’ennemi ainsi que l’application de la résolution 425. Ernesto Guevara a aussi demandé que toutes les forces du changement dans le monde soient solidaires avec Cuba «qui affronte l’impérialisme américain».
Aussi bien les Libanais que les membres de la délégation cubaine, tout le monde a évoqué le souvenir du Che, se promettant de rester fidèle à son enseignement et aux valeurs pour lesquelles il est mort.
De son côté, M. Oussama Saad (frère de Moustafa et fils de Maarouf) a précisé que le Che avait dès le début compris le lien entre la cause sociale et la lutte pour la liberté et l’indépendance nationale.
Ernesto Guevara, lui, n’a pas caché son émotion en constatant l’attachement que portent les Libanais à son père, bien que leur pays soit à l’autre bout du monde, par rapport à Cuba. «C’est un honneur pour moi de participer à cette rencontre et j’ai le sentiment que le territoire libanais occupé par Israël sera bientôt libéré et ma visite n’a d’autre objectif que d’exprimer mon soutien et celui du peuple cubain à une cause aussi juste».
Orlando Borreguo, lui, a laissé éclater sa joie en participant à ce genre de rencontre, «car je remarque cette merveilleuse solidarité entre des peuples si différents pour une cause noble, celle de la libération. C’est cela l’esprit du Che».
«La cause du peuple libanais est la nôtre», a encore déclaré l’ancien compagnon du Che.
A Cana, Orlando Borreguo a rappelé les crimes commis par l’impérialisme américian à Cuba. «C’est pourquoi nous comprenons parfaitement le sentiment des Libanais à la suite de ce massacre. Non seulement nous nous sentons solidaires avec vous, mais nous sommes sûrs que l’Histoire condamnera ces actes atroces».
Ernesto Guevara, lui, a affirmé que ces massacres doivent être condamnés par le monde entier. «Mais si les Nations Unies sont incapables de le faire, en nous unissant, nous, les révolutionnaires, nous pourrons empêcher leur perpétration et vaincre leurs auteurs».
Propos enthousiastes, ferveur révolutionnaire, de Beyrouth au Sud, ce sont partout les mêmes images, la même émotion. Aujourd’hui, Ernesto Guevara, Orlando Borreguo et ceux qui les accompagnent se rendront dans la Békaa, avant d’assister, le soir, à une vaste rencontre avec la jeunesse libanaise à Beyrouth.
Jeudi, ils participeront à un sit-in des mères des détenus libanais dans les prisons israéliennes devant le siège du CICR et l’après-midi, se tiendra un vaste meeting politique à l’hôtel Beaurivage. Vendredi, ce sera le tour du Chouf et d’une rencontre de solidarité avec les organisations palestiniennes. Ce sera aussi la fin de ce séjour plein de nostalgie.