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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

L'ambassadeur de France a effectué hier une vaste tournée au Liban-nord Jouanneau : Tripoli, un port d'entrée naturel vers l'arrière-pays et les voisins arabes

L’ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau, a effectué hier une vaste tournée au Liban-Nord où il a notamment conféré avec l’ancien premier ministre Omar Karamé, le ministre du Transport Omar Meskaoui, le mohafez du Liban-Nord, M. Khalil Hindi, et le président de la municipalité de Tripoli, M. Sami Minkara. M. Jouanneau était accompagné, notamment, du premier conseiller près l’ambassade de France, M. François Sennemaud, et de l’attaché de presse et chef du protocole de l’ambassade, M. François Abi Saab. Au cours de sa tournée au Nord, M. Jouanneau a visité les vieux souks de la ville, le souk des bijoutiers, la citadelle de Tripoli, ainsi que certains vestiges de la capitale du Nord.
Le ministre du Transport a offert à Enfé un déjeuner en l’honneur de l’ambassadeur de France, en présence de nombreux notables et hommes d’affaires de Tripoli. M. Jouanneau a prononcé à cette occasion une allocution au cours de laquelle il a mis l’accent sur la volonté de la France de renforcer sa présence à Tripoli par le biais de ses institutions culturelles et pédagogiques, en sus de l’importante aide au développement qu’elle accorde à la capitale du Nord.
«Nous avons avec le Liban-Nord une Histoire partagée, a notamment déclaré l’ambassadeur de France. L’Histoire des Croisades remonte maintenant à un passé lointain, mais vous voyez bien que même aujourd’hui, les descendants des Croisés continuent à venir à Tripoli, ou recommencent à venir à Tripoli, mais cette fois-ci avec des intentions beaucoup plus pacifiques et beaucoup plus culturelles, pour vous aider à faire revivre le centre de la ville et à tirer le meilleur parti de votre patrimoine. En réalité, il y a toujours eu des contacts entre la France et le Liban-Nord, entre la France et Tripoli. Il y a eu des relations maritimes entre le port de Marseille et le port de Tripoli. Nous avons toujours considéré Tripoli comme une ville et un port d’entrée naturel vers l’arrière-pays et vers les pays arabes qui sont vos voisins à l’Est».
M. Jouanneau a mis l’accent dans ce cadre sur l’importance de la présence française au Liban-Nord. «Nous avons au Liban-Nord la deuxième communauté française après Beyrouth, soit un millier de personnes, a précisé M. Jouanneau. Ces Français sont particulièrement actifs dans certains domaines. A titre d’exemple, il y a 80 médecins français à Tripoli et au Liban-Nord. Nous avons des liens vivants entre Tripoli et deux grandes villes, Marseille et Toulouse. Marseille planche avec vous sur le projet d’Institut de formation portuaire. Toulouse vous aide à éclairer le souk des bijoutiers».
M. Jouanneau a évoqué en outre la présence à Tripoli du grand lycée franco-libanais et du centre culturel «qui, grâce au concours des autorités de Tripoli, a pu s’installer dans des locaux extrêmement modernes dans le centre-ville». Il a également mis l’accent sur les liens de la France avec les universités du Liban-Nord, en l’occurrence la branche de l’Université Saint-Joseph au Liban-Nord, l’Université libanaise et l’Université de Balamand.
L’ambassadeur de France a évoqué, par ailleurs, les projets de coopération économique. Il a fait état à ce sujet d’un projet visant à former aux métiers relatifs au fonctionnement d’un port moderne. «Toutes les professions qui concourent à l’efficacité et au dynamisme d’un port moderne exigent une qualification qui pourrait être donnée dans un Institut de formation portuaire qui serait créé avec le concours de la France», a souligné M. Jouanneau qui a indiqué que l’idée de ce projet est venue «des professionnels eux-mêmes et des professionnels du port de Marseille qui est l’un des plus grands ports d’Europe».
Après avoir fait état d’un projet de construction d’un nouveau lycée à Tripoli, M. Jouanneau a souligné que la politique du nouveau gouvernement français est conforme à celle du gouvernement précédent, en ce sens que «le premier ministre et les membres du gouvernement français manifestent la même volonté que le président Jacques Chirac d’aider le Liban et d’être solidaires de ce pays». «L’équipe de l’ambassade, a déclaré M. Jouanneau, est là pour mettre en œuvre une politique extrêmement active de coopération de plus en plus forte avec le Liban, dans le plus grand nombre de domaines possibles».
De son côté, le ministre du Transport a évoqué la contribution française à la réhabilitation et à l’éclairage du souk des bijoutiers à Tripoli, parallèlement à la réorganisation du transport en commun au Liban-Nord ainsi qu’à Saïda. «Une délégation (française) prépare actuellement une mission similaire dans la région de la Békaa», a-t-il précisé.
M. Meskaoui a, d’autre part, souligné que lorsqu’il a rencontré récemment le nouveau ministre français des Transports, M. Jean-Claude Gayssot, celui-ci lui avait exprimé la sympathie de la France pour le Liban. «Mon homologue français a utilisé plus exactement le terme affinité, a indiqué M. Meskaoui. Une affinité inspirant une politique française stable en dépit de l’alternance des gouvernements».

Avec Karamé

Dans la matinée, l’ambassadeur de France s’était rendu, dans le cadre de sa tournée, au domicile de M. Omar Karamé avec qui il a passé en revue la conjoncture locale ainsi que les projets d’aide exécutés par la France à Tripoli.
A l’issue de la rencontre, M. Karamé a fait une déclaration dans laquelle il a lancé une virulente attaque contre le gouvernement. «En toute franchise, a-t-il déclaré, je ne suis pas optimiste. Il y a près de trois mois, M. Hariri affirmait que tout allait pour le mieux dans le pays. Mais subitement, il reconnaît maintenant qu’un grave problème se pose, un problème financier, économique, social et politique».
M. Karamé a estimé sur ce plan qu’à son avis, le récent accord en six points conclu entre le chef du Législatif Nabih Berry et M. Hariri ne sera pas appliqué. «Je ne pense pas qu’une réforme soit possible et que les problèmes qui se posent au pays peuvent être résolus avec l’équipe actuellement au pouvoir et avec la mentalité qui sévit au pouvoir», a affirmé l’ancien premier ministre qui a ajouté: «Le problème ne se réduit pas à un vote de défiance contre le gouvernement ou à un changement de personnes. Le problème se situe au niveau de la mentalité et du mode d’action du pouvoir».
M. Karamé a accusé sur ce plan le pouvoir de «réprimer les libertés, d’interdire les manifestations, de paralyser la centrale syndicale et de museler les médias de l’opposition». «Ce qui nous importe aujourd’hui, a-t-il poursuivi, est que la dernière année de la prorogation (du mandat du président Elias Hraoui) s’achève, dans l’espoir qu’un changement interviendra à tous les niveaux. Si aucun changement ne se produit au niveau des personnes, de la mentalité et de la gestion des affaires publiques, nous continuerons à faire du surplace», a conclu M. Karamé.
L’ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau, a effectué hier une vaste tournée au Liban-Nord où il a notamment conféré avec l’ancien premier ministre Omar Karamé, le ministre du Transport Omar Meskaoui, le mohafez du Liban-Nord, M. Khalil Hindi, et le président de la municipalité de Tripoli, M. Sami Minkara. M. Jouanneau était accompagné, notamment, du premier conseiller...